Photos
des 01 octobre 2009, 20 août 2017 et 19 septembre 2025
1936
Voies
ferrées d'intérêt local. - Ligne de
Castres à Murat...
Passage à niveau de Carausse...
Au cours de sa séance du 12 mai 1936,
le
Conseil général a émis un vœu
tendant à obtenir : ...
2°) que
le passage à niveau de Carausse... soit effectivement nivelé en vue
d'assurer la commodité de la
circulation et d'en
éviter les accidents.
En ce qui concerne le passage à
niveau de Carausse,
M. l'Ingénieur en chef du Contrôle
des V. F. I. L. m'a donné les renseignements suivants :
Ce passage à
niveau était rendu défectueux
par le dévers de la voie,
opposé à la pente de la route
et par le mauvais état de
l'entre-rail.
Une amélioration très sensible
a été
réalisée par le Service
Vicinal, par le remplissage et la régularisation de l'entre-rail.
1961
Juste
après un passage à niveau,
signalé par ses deux croix de Saint-André
réglementaires, au pied du talus de
schiste noir, un abri sommaire,
même pas le modèle classique des C.F.D.T., une espèce de hutte, marque
l'arrêt de Carausse. Pas une
maison en vue. On se demande qui peut bien
vouloir ici prendre le train, ou en descendre, et pour aller où ?
D'ailleurs l'arrêt
est facultatif et les convois ne s'arrêtent que si
quelqu'un en fait la demande dans le train, ou fait signe au conducteur
depuis le bord de la voie. Autant dire qu'on
n'aborde pas Carausse à la
vitesse de l'éclair.
Ce 30
septembre 1961 le ciel est bas. Il a fait des averses dans
la matinée, tout est
gris,
mouillé et silencieux. Pas de vent, ou si peu. On entend à peine chuinter
le Gijou, à quelques dizaines de mètres. Devant l'abri, personne n'attend
le train descendant de Lacaune qui doit passer bientôt, qui devrait même être déjà passé, puisqu'il est 14 heures.
D'ailleurs le voilà.
Il est facile de
repérer l'approche de ces gros autorails Billard rouge et crème qui nous
sont devenus familiers depuis maintenant cinq ans. Arrivée à quelques
centaines de mètres de l'arrêt, la "Micheline" comme tout le monde
l'appelle ici, donne une série de coups de trompe pour faire sortir de
l'abri un éventuel client. Ses freins crissent faiblement, elle ralentit à peut-être
10 km à l'heure, elle se dandine un peu sur la voie à la rectitude depuis longtemps approximative, longe
l'édicule de la
halte.
Personne.
Le
conducteur qu'on entrevoit à travers les vitres mouillées de pluie,
tourne la tête vers la droite pour jeter un coup d'œil sur la route qu'il va
maintenant traverser.
Le gros diesel de 150 chevaux ronronne, entraînant (ou
retenant) sans peine la Micheline dans la pente.
Le conducteur
regarde
maintenant sur sa gauche l'autre côté de la route. Et voilà que surgit une
motocyclette qui roule vite, très vite ; le pilote, surpris sans doute de découvrir
le gros autorail rouge presque en travers de sa trajectoire, freine
sec, sa roue avant dérape, la moto se couche sur la droite, glisse,
vient heurter le train dont le conducteur bloque les freins.
La moto rebondit,
puis s'immobilise à quelques mètres de là, mais le motard,
désarçonné, glisse jusque entre les rails, disparaît sous la caisse basse de
l’autorail qui, tous freins bloqués, s'immobilise enfin 10 m. plus loin. L'homme est étendu,
immobile, sur les traverses, à quelques pas du tampon arrière...
Quarante-neuf ans auparavant, en 1912, venant en
sens opposé, le
train de 7 heures au départ de Castres-Midi, desservait, si nécessaire,
l'arrêt facultatif de Carausse,
à9 heures 53.
Il repartait aussitôt à destination de Lacaune, via l'arrêt de
Recousinez.
Le randonneur, à l'heure qui lui va bien, en fait autant sur la chaussée dela"voie
verte Gijounet -
Lacaune".
Le département poursuit sa démarche
d'aménagement
de voies vertes tarnaises, supports de randonnées ouverts
à de multiples usages.
L'opération en cours a
pour but de
prolonger jusqu'à Lacaune, la portion de voie
déjà
aménagée depuis Gijounet jusqu'au pont de
Carausse. Sur
11 km, au cœur du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc,
de
passages en balcon sur la rivière, en tranchées
taillées dans la roche, de viaducs en tunnels, ce chemin de
traverse offre un échantillon caractéristique de
la
nature et des paysages de la haute vallée du Gijou. Un
moment
privilégié, avec en prime, le
souvenir émouvant
du petit
train de Lacaune. Photo du 1er
octobre 2009
Alors qu'en contrebas, lesvaches,
privées du passage des trains, ne s'intéressent pas encore à la
déambulation des promeneurs, Photo du 1er octobre 2009
au niveau de l'ancienne plate-forme ferroviaire les garde-corps
attaqués par la rouille
ne se sentent pas
de retenir des "voyageurs" non motorisés.
...30 septembre
1961
Pendant ce temps, derrière, au passage à niveau :
Par les
portières brutalement ouvertes, les voyageurs et le personnel du train
dégringolent et viennent s'agglutiner autour de lui. On ne se fait
guère d'illusions : le malheureux vient d'être traîné sur plus de dix
mètres,
laissant tout au long de la voie une trace sanglante.
Le cri de surprise du
conducteur de l'autorail a marqué le début du drame, et quelques
secondes plus tard, tout est fini, personne n'en doute.
Une voiture
survient, qui bien sûr s'arrête, repart en emportant le contrôleur vers un secours
qu'on sait inutile.
Des exclamations
s'entrecroisent,
chacun tient à dire ce
qu'il a vu, qu'il n’a rien vu, qu'il n’a eu le temps de rien voir.
Les choses se sont
passées trop vite. Quelqu'un a reconnu la victime : "C’est Da
Costa, le pauvre. Il travaille chez Calvet à Viane." "J’ai
klaxonné !" répète Vayrette, le conducteur, "j’ai klaxonné ! Oui, oui !"
tout le monde l'a entendu, ce klaxon, sauf le pauvre Da Costa, à cause
du casque, va savoir.
Le docteur Viguier
arrive
de Lacaune, en même temps que les gendarmes.
Le docteur n'a
pas grand-chose à faire : fracture du crâne, la mort a été
instantanée. Les gendarmes ont pris quelques mesures, maintenant ils
interrogent tout le monde ; il leur faut des noms, des adresses, des faits.
Alors on leur redit ce qu'on sait, avec les mêmes mots, ou presque, qu'on
avait en quelque sorte préparés, répétés. Peu de choses, à vrai dire.
C'est fini. Le corps du
pauvre Da Costa et sa moto ont été chargés sur un camion de
l'entreprise de son patron, emportés vers Lacaune. Lecuyot, le
receveur, presse les voyageurs de remonter dans l'autorail. C'est bien
fini. En s'éloignant vers Gijounet, la Micheline laisse le silence se refermer
sur Carausse... Après le drame de Carausse, la halte
devient obligatoire. On ne peut
rien contre l'imprudence des usagers de la route, alors on s'assure que
le train, au moins, abordera
le passage à niveau très lentement. Mais entre Castres et Murat, ce sont 302 passages à
niveau qui tendent leur piège,
à un intervalle moyen de 250 m. Sauf à transformer les trains en
escargots dérisoires, le même
traitement ne pourra pas s'appliquer à tous.
en surplomb du Gijou. Grotte de La Garrigue. -
(22 juillet). - Alt. 740 m. Au bord
de la voie ferrée de Castres à Murat, à
l'ouest de la ferme de La Garrigue (3 km. de Lacaune), dans le calcaire
géorgien,
s'ouvre un trou se continuant en une courte galerie à forte pente
donnant accès
à un réseau de galeries étroites mais très hautes ; elles forment une
sorte de
quadrillage comportant une seule salle: C'est en réalité une série de
diaclases
qui deviennent de plus en plus resserrées. Les concrétions sont rares
la plupart
impures. Nous y avons recueilli quelques cristaux de spath. La grotte
est
boueuse avec de nombreux suintements, l'eau doit y séjourner une grande
partie
de l'année ; le Gijou n'est d'ailleurs pas loin.
Enjuillet
2016, l'entrée de la grotte de "la Garrigue ou des
Maquisards" a reçu une protection maçonnée,
grillagée.
Comme
la majorité des grottes naturelles des Monts de Lacaune,
celle-ci se
trouve sur un affleurement calcaire daté de l'ère
primaire.
Elle
a été
ouverte par les travaux de
construction de la voie de chemin de fer au
début 1900.
Son dénivelé est de 7
mètres et son développement de 265
mètres.
Pendant
la seconde guerre mondiale, elle a servi de dépôt
d'armes pour la
résistance, d'où son nom de grotte des
Maquisards, celui de la Garrigue
venant du nom du hameau situé juste en face. Son
exploration et sa description ont été
réalisées par les clubs
spéléologiques du
secteur dès
1945.
Les conditions thermiques, hydriques et la configuration de cette
grotte en font un gîte essentiellement d'hibernation pour les
chauves-souris. Les trois principales espèces Murin de
Daubenton, Petit et Grand Rhinolophe, y sont observées
surtout
entre début novembre et fin mars. Pendant cette
période
d'hibernation, la plus grande tranquillité leur est
nécessaire.
Le Petit Rhinolophe
Le nombre de Petits
Rhinolophes présents dans la grotte, en fait le site
d'hibernation le
plus important de la vallée du Gijou pour cette
espèce.
Le reste de l'année, comme toutes les chauves-souris
françaises, le Petit
Rhinolophe chasse des insectes. Ils les cherchent de
préférence autour des lisières, haies,
etc. en
volant à faible hauteur.
Pour la mise bas en fin de printemps et été, les
femelles
s'installent régulièrement dans des combles
inutilisés de maisons de la vallée, où
les
nouveaux-nés auront la chaleur nécessaire
à leur
survie. 1908
DES TERRES GLISSENT QUATRE
MORTS
Toulouse, 6 octobre. Dépêche particulière du "Matin".
Un grave accident
s'est produit, sur un chantier de
construction du chemin de fer de
Castres à Lacaune, au lieudit La
Garrigue, dans la section de Viane à
Lacaune. Quatre ouvriers travaillant au-dessous de la montagne ont été
ensevelis dans la tranchée par suite d'un glissement de terrain,
ce
sont Jean Lopez, 19 ans, Espagnol ; Louis Cholet, 19 ans, de
Montauban ;
Léon Deschamps, 38 ans, et Frel, 46 ans. Lopez, dégagé le
premier et
transporté à l'hôpital de Lacaune, succomba rapidement à ses blessures.
Ses camarades, retirés des décombres après plusieurs heures pénibles
d'efforts avaient cessé de vivre.
Le parquet de Castres et le sous-préfet se sont transportés sur les
lieux et se sont livrés à une enquête afin de déterminer les responsabilités.
L'éboulement a été causé croit-on, par des
infiltrations survenues à la suite de l'inondation des prés situés
au-dessus de la voie.
Lacaune (Tarn), le 6 octobre. L'accident que nous annoncions ce matin
par courrier est beaucoup plus grave
que l'on ne le pensait tout
d'abord...
On pense généralement que l'accident a été causé par
l'inondation des prés supérieurs.
Il faut ajouter que, il y a peu de
jours, un autre accident, dû
aux mêmes causes, se produisit à
quelques
mètres du lieu où s'est produit celui d'aujourd'hui. Les
victimes de ce
premier drame sont encore en traitement à l'hôpital. Le parquet de
Castres s'est rendu sur les lieux et se livre à une enquête.
rural dit de la Garrigue",
qui bénéficie plus bas d'un pont sur le Gijou.
1908
Concasseur
et travailleurs
La
Compagnie des chemins de fer départementaux a installé depuis quelque
temps, une machine à vapeur à Lagarrigue.
Cette insta1lation est faite
en vue de la construction de la ligne
de Viane à Lacaune...
La voie sautille un ruisseau anonyme sur un aqueduc aux extrémités
embroussaillées.
On casse
une roche schisteuse très dure pour en faire du sable ou du
petit caillou destiné à l'édification des murs de
soutènement. Nous
ignorons d'une manière exacte le revient de
cette opération mais nous croyons que ce travail fait par
la main d'œuvre n'aurait pas coûté plus cher. Bien
plus, nous pouvons certifier d'avance que,
pas mal d'ouvriers
sans travail du pays, auraient préféré donner le secours de leurs bras
vigoureux et gagner ainsi du pain pour leurs familles et leurs enfants.
d'une
carrière fermée depuis fin 1996, et dont seul le
bâtiment du dernier exploitant de sable et granulats
reste aujourd'hui ouvert. A tout vent.
Probablement était-ce le lieu d'implantation du concasseur contesté en 1908.
1905
LACAUNE
Chemin de fer
de Castres à Murat
Lettre
ouverte à Monsieur le Préfet du Tarn et
à Monsieur Cambon, conseiller général
de Lacaune.
Monsieur
le Préfet,
Monsieur
le Conseiller général,
Dernièrement
nous faisions un appel motivé au Conseil général
pour le tracé de notre ligne du chemin de fer
à travers Lacaune : nous espérions que
cette partie du tracé ne serait donnée que plus
tard, après de nouveaux examens.
Mais il nous est dit
qu'on va précipiter la mise aux enchères de ce dernier
lot de Carausse-Lacaune-Murat
et qu'il va être donné
en même temps que le lot de Viane à Carausse.
Pour
ce dernier lot nous n'en dirons rien.
Mais
Monsieur le Préfet et Monsieur le
Conseiller général, pour la partie de Carausse
jusqu'à Lacaune nous ne pouvons pas rester
indifférent en voyant l'énorme bévue que
l'on fait. De
Carausse à Lugan il y a une forte rampe qui doit avoir de 6 à 8
centimètres. La plupart du temps, en hiver, je défie
qu'une seule machine puisse monter un train... photo du 01 octobre 2009
Ce
qui aggrave encore la difficulté de cette rampe,
c'est que dans sa plus grande longueur, elle remonte vers le haut
de la montagne ayant son talus à l'ouest.
Or,
il faut être de la contrée pour savoir
qu'il suffit de quelques heures de neige, par un zéphir quelque
peu sensible, pour raser ces tranchées et les rendre
impraticables.
Les trains, bon
gré mal gré, seront
arrêtés très fréquemment.
Ajoutez
à tout cela une longueur de plus d'un kilomètre sur le
tracé au midi et une gare qui ressemblera à une
glacière pendant plus de la moitié de
l'année. Voyant
l'erreur énorme dans laquelle on tombe en portant la ligne
au nord, je me suis occupé très sérieusement de
cette question.
J'en ai fait des
études qui,
quoique approximatives, sont si satisfaites, je dirai même
si concluantes, que je suis à même de faire les propositions
suivantes : supposons que le tracé nord soit
donné tel qu'il a été arrêté.Usez, Monsieur
le Préfet et Monsieur le Conseiller général, de
vos droits et de votre influence pour que cette enchère ne soit
que conditionnelle.
Je
vous mets ensuite en présence d'un second entrepreneur pour une
ligne au midi en tous points préférable à celle du
nord.
Ce
second entrepreneur ferait un rabais de 10,000
francs sur le
premier, abandonnerait 10,000
francs au
département, 10,000
francs à la commune
de Lacaune et prendrait à sa
charge tous les frais des nouvelles études à faire pour le tracé au midi... Photo du 01 octobre 2009
La voie verte "chemin du Petit
Train Lacaune Gijounet"
Il
prendrait ensuite la voie avant le viaduc de Carausse et la
conduirait presque en droite ligne au fond du grand champ de Calmels, place idéale pour notre gare.
Je
puis vous affirmer, Messieurs, que tous les habitants de nos montagnes
et de Lacaune en
particulier, si vous dirigiez les travaux dans ce sens, vous en
auraient une spéciale reconnaissance, et votre nom resterait
attaché à cette réforme.
Je
ne doute pas, M. le préfet et M. le conseiller
général, que vous ne fassiez diligence pour
arrêter, tant qu'il en est encore temps, l'erreur absurde qui est
en train de
se commettre.
Si
le moment devenait opportun et que vous vouliez
profiter de l'offre de l'entrepreneur dont il vient d'être
question, vous trouveriez son adresse à Albi, rue des
Carmélites, 14. Daignez
agréer.