Si,
au moment où j'ai dressé le procès-verbal, les tribunaux avaient,
conformément à la loi, poursuivi M. Lenglet, nous aurions eu là
le
moyen d'obliger la Compagnie à faire ce que nous demandons aujourd'hui.
M.
GAYRAUD. - Je m'associe entièrement à ce que viennent de dire mes
collègues, MM. Faure et Cavaillès.
Je
demande, en outre, à l'Administration de nous donner satisfaction au
sujet de la construction, sur cette ligne, d'une station-abri à Laucate.
M.
JOLY, rapporteur. - Vous savez que d'après les avenants passés avec la
Compagnie, le département doit, pour quelques travaux complémentaires,
inscrire à son budget une certaine somme et la verser à la Compagnie
pour faire les constructions qui lui sont ordonnées sous le contrôle du
service des Ponts et Chaussées.
Quant
à la proposition de M. Gayraud, relative à la station-abri de Laucate,
la Commission des routes en est saisie et elle en tiendra compte ;
mais
le crédit disponible n'est plus de 20.000 francs, car il y a lieu, à
l'heure actuelle, d'imputer sur ce crédit des dépenses faites pour des
transformations aux ateliers de la gare d'Albi... Photo trainminiature.free.fr
Néanmoins,
l'Administration sera invitée à passer à l'établissement de la station-abri dont a parlé M. Gayraud
dès après cette réalisation et la construction de waterclosets (à
Vabre et Murat). M. LE PRÉSIDENT. - Je
mets aux voix les conclusions du rapporteur. -
(Elles sont adoptées.)
habillée de briques, sera
construit, côté gauche de la route.
Les convois passaient ou redémarraient
en bordure de l'actuelle
départementale 622, en
direction de la Trivalle et Moulin-Mage.
1911
LACAUNE Les petits camelots.
Plan
rataplan ! Les petits camelots sont rassemblés. La gare de Lacaune retentit
des échos de leurs voix. Tout le monde se demande quel est ce
groupe joyeux, sautillant, endimanché.
Au milieu d'eux
circule un jeune
abbé. Et c'est lui qui trahit le secret. M.
l'abbé Castan dirige en effet les Cadets de Lacaune et on
sait avec quel tact, avec quel zèle si intelligent et si
fructueux.
Plan
rataplan ! En un clin d'œil la première voiture du chemin de fer est
assiégée, envahie. La locomotive siffle.
Les
voilà partis : Vive la
joie !
Les
Bains, le Thyoïs, Laucate
défilent sous les yeux ravis de ces petits
troupiers qui montent pour la première fois dans le train de Murat.
On
cause, on rit, on chante. Les portières en tremblotent !...
Plan
rataplan ! le train
laissait à sa gauche l'embranchement de la "voie
communale N° 4 dite de Rieuviel", classée en
chemin rural deux ans auparavant.
UTM :31 T 480613
4839447 1900
Statue-Menhir de Rieuviel, commune de Moulin-Mage, canton de Murat.
Cette Statue-Menhir, que les anciens du pays ont toujours vu
servir de passerelle sur un ruisseau coulant dans les
prairies à 300 mètres à l'est de Rieuviel,
le long du chemin conduisant de ce
village à Cabannes, est distincte de la Peyro-Plano de
Rieuviel, située à 1 kilomètre plus haut sur la
montagne. C'est un gros bloc de granit mesurant
en longueur 2 m. 10, en largeur 1 mètre
et en épaisseur 0 m. 30. La face supérieure,
foulée par les pieds de plusieurs générations, est
entièrement lisse et ne présente pas trace de
dessins ; mais
la face opposée, qui n’a pas été détériorée, laisse apercevoir, quand
on la soulève, les linéaments des Statues-Menhirs masculines : pieds,
mains, ceinture, figure sans bouche, baudrier supportant un large
anneau accompagné de sa languette. Le milieu de la ceinture
est orné
d’un dessin rectangulaire (0 m. 18 X 0 m. 12) représentant le
fermoir,
trait commun avec la Statue-Menhir des Vidals et avec celle des Maurels.
n'était au programme de l'excursion de M.
l'abbé Castan et des Cadets de Lacaune.
C'est à
Cabannes qu'ils se rendaient et pour cela ils doivaient descendre de wagon
à la halte de La Trivalle.
La voie déferrée
sautille
un affluent anonyme de La Caunaise
sur un aqueduc qui s'étend
sous la route.
Aussitôt le cours d'eau franchi,
la voie s'écartait
de la chaussée sur des terrains
aujourd'hui lotis.
La voie déferrée retrouve l'accotement de la D 622, à l'arrière du
panneau d'entrée dans "La Trivalle, commune de Moulin-Mage".
1911
Le
petit train
Savez-vous
que ce petit train marche vite ?... A peine est-il arrivé à Lacaune que
déjà il lui tarde d'atteindre le point terminus, c'est-à-dire Murat.
Les
travaux sont poussés avec une activité admirable. Déjà on a posé les
rails jusqu'à Latrivalle.
Pour
sûr, on doit vouloir nous permettre de voyager cet été. Et tant mieux !
0n pourra ainsi aller prendre le cafë chez Parraque à Latrivalle et le
pousse café chez Rafanel aux Bains !
Plan
rataplan !... à Latrivalle le train s'arrête.
Les camelots de la bonne
presse descendent.
A Latrivalle, certes,
mais pas ici,
où le vendredi 3 octobre 2025
à 18 heures, Monsieur
Francis Cros, Président de la Cc du Haut-Languedoc, Madame Isabelle
Calvet, Maire de Moulin-Mage, et Monsieur Daniel Thouy, Président de
l'association "Camin Castres-Montagne"ont inauguré la halte
de La Trivalle
sur l'ancienne voie du Petit Train Castres
- Murat.
Daniel Thouy et Roger Meunier,
président et vice-président de l'association qui a porté le projet, ont
expliqué la démarche. "Quand on nous a dit qu'il était possible de
rénover l'ancienne gare de La Trivalle, nous avons rencontré la
Communauté de communes (CCHL), alors présidée par Daniel Vidal. Une
entente rapide s'est nouée entre les deux structures, la CCHL prenant
en charge la majorité du financement des fournitures (7 000 €), et le
projet a démarré. Car les travaux ont été réalisés pour la plupart par
des bénévoles (plus de 440 heures), et de nombreux partenaires ont
apporté leur contribution : l'entreprise Garenq pour les pierres,
Carayon pour le béton, Gedimat Terral pour les tuiles, plus les
maçonneries Théron et Thouy".
Si l'abbé et sa joyeuse troupe ne sont
pas descendus ici, c'est que la halte, à l'époque ferroviaire des
lieux,
se trouvait plus loin, à l'autre extrémité du village... que les convois atteignaient certes
rapidement.
Trop rapidement, même!
LATRIVALLE
1911 10 septembre
Vitesse
dangereuse
Il
est
des règlements et des lois qui fixent une certaine lenteur à observer
aux petits chemins de fer départementaux lorsqu'ils traversent villes
ou villages et lorsqu'ils arrivent en gare.
Or des lois ne
semblent pas exister pour nos mécaniciens de la
montagne, c'est à toute vitesse qu'ils arrivent chez nous et qu'ils
traversent le village. On n'a pas le temps de les voir venir, ni de se
garer. En outre quand la machine passe, et que l'on sort sur la porte,
le mécanicien fait signe de rentrer. Depuis quand cette liberté
insolente ? Faudra-t-il attendre que l'on soit écrabouillé pour faire
respecter la loi ?
UTM
:31
T 481181 4839194
Les
habitants de Latrivalle
feraient bien de faire une pétition à cet effet
et de l'envoyer à qui de droit pour que finisse cette sottise
dangereuse.
Malgré
toutes les protestations que nous avons élevées maintes fois contre la
compagnie des petits chemins de fer départementaux,à l'effet d'obtenir
du mécanicien une marche plus lente et d'ailleurs règlementaire de la
locomotive quand elle traverse le village, nous n'avons pas encore
obtenu satisfaction.
Le fait est
regrettable. On pourrait bien finir
par se fâcher sérieusement. Et si la colère s'en mêle, que l'on soit
obligé de se faire justice soi-même, la compagnie pourrait s'en
repentir.
C'est
une pauvre brebis qui a été décapitée par
le petit train. Etait-elle condamnée à la guillotine ?
Et
pourquoi ? En tout cas son exécution
à été vite faite. Et la pauvre bergère a été tout
affligée.
Une fois de plus nous recommandons au mécanicien de faire
attention et de surveiller la marche de sa machine.
Jusques à quand
va durer cet état de choses? Depuis que ce petit chemin de
fer traverse notre petit hameau, c'est une série d'accidents
et de dommages que les habitants sont obligés de subir sans
mot dire. Tantôt
c'est une brebis qui laisse sa
tête sous les rails ; tantôt c'est une vache qui a son
cuir déchiré ;aujourd’hui
c'est une volaille qui
laisse ses plumes à côte d'un chien écrasé
et demain c'est une meule de foin qui prend feu.
Oui, voici le
dernier fait : la machine qui fait le service du ballast va et
vient sur le
parcours du Moulin-Mage à Lacaune et chemin faisant comme une
vieille poussive, elle crache à droite, elle crache à gauche,
et c'est du feu qu'elle vomit. Or, ce feu s'envole en étincelles
portées par le vent au petit bonheur ou plutôt au petit
malheur. Si de nos jours, certains
autobus pètent le feu, ils ne le crachent pas.
Tant pis pour ce qui se rencontre sur son chemin.
Déjà l'an dernier plusieurs dégâts ont
été constatés. Cette semaine dernière une
meule de foin de 100 quintaux a été incendiée.
C'était toute la provision de la famille Vidal de Latrivalle ! Nous
espérons que la Compagnie aura l'honnêteté
de restituer à ces pauvres gens les dommages par elle
causés. C'est de
toute justice ! On dira bien qu'il faut
mettre la paille ou
le foin à une distance de 20 mètres. Mais il faut qu'on
sache que les propriétaires ne peuvent pas transporter leurs
maisons, leurs champs et leurs biens à des kilomètres
pour le seul plaisir de la Compagnie. C'est elle qui aurait dû ou
qui devrait faire passer sa ligne un peu plus loin du village, de ses
maisons et de ses habitants. Si elle
a voulu traverser le hameau
malgré tous les dangers annoncés, il faut qu'elle en
subisse les conséquences. Son
propre intérêt ne
doit pas fouler aux pieds les intérêts particuliers des
habitants. A chacun ses droits et ses devoirs.
car la halte de La
Trivalle est maintenant en vue. ...1911
Plan
rataplan !... à Latrivalle le
train s'arrête. Les camelots de la bonne
presse descendent. Un défilé s'organise. Au son des tambours et au
chant de la "Catholique" la bande heureuse met la révolution dans le
village.
Il
manque un drapeau. Peu importe ! On applaudit quand même au
passage ces jeunes héros de la bonne nouvelle. Lestiès les examine de
pied en cap. Cabannes (3,2 km) les reçoit au son des cloches.