Avec l’achat, le 4 juin 1883, d'une
vaste propriété rurale dite "montagnes de Mosset" par le Baron de
Chefdebien c’est la grande aventure de l’exploitation de la carrière de
talc qui commence.
par un
chemin qui servit au transport du talc par traction animale avant la
construction du chemin de fer et par camion après le démantèlement de
la voie ferrée.
La forêt communale de Mosset vous accueille.
Respectez les lieux et les personnes qui y travaillent.
. Vous êtes sur un lieu d'élevage - Refermez les clôtures après votre
passage.
. Bivouac et feux autorisés aux emplacements désignés.
. Cueillette familiale de champignons autorisée.
.
Respectez les espèces végétales protégées.
. Ramenez vos ordures.
. Stationnez votre véhicule sans gêner la circulation.
Propriété
Groupama Méditerranée Domaine
Privé de Cobazet
Sous la surveillance de l'Office National des Forêts
- Ne vous écartez en aucun cas du chemin balisé
- Ne campez pas, ne fumez pas, ne faites pas de feu
- Tout dépôt d'ordure ou de déchets sera sanctionné
- Tout prélèvement de végétaux sera sanctionné
- Respectez les éleveurs : refermez les clôtures
- Exploitation et transport de bois : rester (sic) vigilants
- Soyez prudents : période de chasse de juin à février
- Ne montez pas sur les tas de bois, rondins ou grumes
- Ne vous approchez pas du bétail
- Chiens interdits, même tenus en laisse
LES PROMENEURS SONT RESPONSABLES DE TOUT DOMMAGE QU'ILS POURRAIENT
OCCASIONNER
Devant "la Cantine" se trouvait
un appentis abritant 2
mules, Sonde et Sonate, et 1
mulet, Titus, utilisés pour le
débardage des troncs. Sonde,
malheureusement victime
d'un accident de travail, fut
dépecée, mise au sel par M.
Donetta, puis consommée. "Marcel Grau, à quinze
ans, "intègre" la carrière de talc du Caillau en qualité de
"mossó" (garçon à tout faire) mais très rapidement,
il se retrouvera conducteur :
- d'abord des wagonnets remplis de stéatite (talc)
qu'il fallait descendre, avec l'aide de la pente, d'un
simple frein à main et de beaucoup de chance, depuis la trémie
de la carrière jusqu'au "refuge" du Caillau !
- puis de la locomotive du célèbre Decauville, ce
chemin de fer à voie étroite (de 0,4 à 0,6 m) qui
menait
alors
un train de wagonnets chargés de talc
du Caillau jusqu'en "gare de Covazet" à sept km
de là mais en terrain plat.
Le
"Refuge du Callau", Alt 1537 m, jadis nommé "maison des mineurs", fut construit en 1870.
Mais, qu'il s'agisse de la
loco fonctionnant au
charbon de bois puis, faute de mieux, au bois de
la forêt (hêtre et pin !) ou du tracteur Renault roulant
à l'essence (qui ne va pas tarder à se raréfier),
il nous faut reconnaître que ces deux engins
étaient, par manque de puissance, incapables de remonter un train
de wagonnets vides jusqu'à la
carrière et pourtant, dès la belle saison, un mécano
et un forgeron venus tout spécialement de Perpignan
étaient chargés de leur entretien !
Pour pallier la défaillance des deux machines modernes, l'acheminement des wagonnets vides
depuis le "refuge" du Caillau jusqu'à la trémie de
la carrière était assuré par une paire de vaches
menée par Pierre Grau, un cousin de
Marcel
http://www.histoiredemosset.fr/archivespdf/jdm49.pdf
La paire de vaches chargée
de
remonter les wagonnets vides
de la Cantine à la Carrière
était logée dans la cabane en
bois
"La Jasse de Calhau
- Site : pâturage à l'Est du refuge du Callau dans
la direction du Pic de Tor.
Outre le "casot" du
vacher, ce site présente des ruines surprenantes semblant
correspondre à un bâtiment agricole ou industriel
: un
abri immense de 180m
de longueur sur 18m de largeur, ayant
compté 58 étonnants piliers cylindriques, en pierres et
maçonnés à cœur, de 90cm de diamètre
et 6m environ
de hauteur (dont 3 sont
encore visibles), distants entre eux
de 6m en
tous sens et qui ont probablement
supporté une toiture, sinon, quel aurait pu être leur
rôle ? A noter que les piliers carrés étaient plus
difficiles à construire parce que les pierres devaient
être taillées à angle droit, mais en ce temps
là on
pouvait bien se donner cette peine pour un ou deux piliers d’un
cortal. Ici nous avions 58 piliers ! Ce
travail se faisait en posant des pierres ordinaires contre la paroi
intérieure d’une virole (un moule en bois
ou en métal cylindrique de 1m de haut) dont on remplissait le
centre avec un mortier et des cailloux "tout venant". Après la prise du
mortier, la
virole était hissée vers le haut et une nouvelle "tranche"
pouvait être réalisée, etc.
Une bergerie de cette taille n’est pas vraisemblable, surtout si
elle n'était pas entièrement close : aucune
trace de mur n'est visible à l’Est. La construction
pouvait convenir à l'entrepôt de matériels
pour la carrière
de talc ou d'abri pour de grands animaux comme
des bovins, en
raison des dimensions d'une part,
mais aussi du fait que cette construction ne semble pas avoir
été fermée par quatre murs.
La curiosité du site est aussi liée à ses
dimensions qui sont toutes multiples de 6, probablement en rapport
avec la longueur de portée des poutres réalisables
à cette époque. Autre curiosité : sur
l’emplacement
précis de chaque pilier disparu, un églantier a
poussé au milieu des pierres restantes. Cette
végétation,
comme plantée intentionnellement dans une parfaite perspective,
a pu bénéficier jusqu’à aujourd’hui d'un… engrais naturel
préférentiel constitué par le sable et la chaux
tombés en poussière à l'endroit
même des anciens piliers.
- CIFD : La Jaça de Callau Phon : la jass@ de c@illaou
Les palissades
de l'enclos de la jasse de Callau
bénéficient du soutien
Le 27 avril 1886, François Sabater annonce au
Baron que "Les ponts que le génie veut qu'ils soient faits en bois,
n’est aucun
inconvénient,
il n'y en
a qu'un sur toute la
ligne du chemin de fer, qui se trouve au
ravin de Canregt que l'on peut au besoin
le réduire à 1m50 de largeur et peut-être
même à un mètre".
Le 09
mai 1886, François Sabater, contremaître de la carrière, informe le
baron de Chefdebien"le
chemin de fer si l'entrepreneur veut bien le
faire sera fini vers le 20 courant, comme la
fête de Mosset se trouve le 24 ils
désireraient être soldés."
Le 10 mai 1886"…il faudra tout
reprendre…
beaucoup de traverses ne sont pas
bourrées, des dévers sont mal établis, des
courbes dans le sens longitudinal, etc. Je
ne veux pas l’effrayer avant la fin et ne
tiens pas à le retarder en le faisant revenir
tous les jours sur ses pas.
Je fais
confectionner à Prades un outil de
vérification de la voie et un chasse-pierre
pour les wagons extrêmes. Les wagonnets
finissent par arriver à Courbazet, et
j’espère un excellent résultat une fois tout
revu et la voie correctement construite."
Le 14 mai 1886, "Sabater fait savoir
que
Bertrand travaille beaucoup mieux que
l’année dernière, les rails étant déjà posés
entre le Callau et Canrec. L'entrepreneur
prétend même que le chemin de fer
arrivera à Covaset au plus tard le 15 juin."
Et pourtant, le 12 juin1886"Les
déraillements se succèdent comme
au premier jour. J’ai l’honneur de vous informer
qu'après avoir revu, retouché, démonté et
remonté les véhicules de manière à les
rendre irréprochables, j'ai pu me
convaincre d'une manière certaine que la
voie, surtout après ces pluies, ne peut
rester dans l'état où elle se trouve.
Cela ne
serait encore rien, mais le cas le plus
grave (voir croquis) et qui occasionne des
déraillements est le suivant :
si A est le rail de
droite et B le rail de gauche il arrive à ce moment qu'ils se
profilent comme le croquis jusqu’à 3cm de
différence brusque,
3 roues seulement portent sur les rails et
le moindre mouvement de direction fait
alors dérailler. En conséquence,
l’ingénieur dit qu’il fera cesser la pose à
Bertrand lundi matin. On en est au
nouveau chemin après la fontaine de la
Barbera et il lui fait tout reprendre depuis le commencement".
En
1806, les deux gardes forestiers de d’Aguilar sont assassinés au lieu
dit Ladou. Leurs cadavres sont retrouvés deux semaines plus tard
enfouis dans un four à chaux au Coll
del Torn. Après enquête et jugements, le bilan est de sept inculpations :
deux acquittements, quatre condamnations à 20 ans de fer à Rochefort et
un fuyard.
Le 19 juin1886 Sabater
précise que l'entrepreneur Bertrand, sur
injonction de l'ingénieur Méra, a arrêté au
col de las Bigues l'avancement de la pose
des rails pour repasser avec tout son
personnel à partir du col del Tourn
afin
rectifier la géométrie des voies de façon
irréprochable.
dans la prairie,
jouxtant la ferme de Covazet
que l'on domine,
les vestiges
des supports
des
anciens pylônes dont on peut
penser
que la partie supérieure qui culminait à prés de
45 m était en bois comme d'ailleurs la zone du départ du
câble
téléphérique.
"Devant ces déboires,
- accident mortel lors de la mise en service d'un plan incliné
près d'Estardié* - le Baron se serait
rabattu sur
le câble mis en place dés 1907 par
M. Vernis en y apportant un certain
nombre d'améliorations : construction
de la gare de Covazet, d'un
hangar de réparations conçu, également,
pour abriter la locomotive et
un tracteur Renault (de ce hangar
subsistent deux longs murs derrière
la trémie),
*Accident non daté, non "sourcé"
consolidation des pylônes,
tunnel de réception du talc à la
forge…
Le 05 septembre 1908, le journal "Le Canigou", nous on apprend - entre autre :
A cinq kilomètres environ d'Urbanya se trouve le domaine de
Cobazet, propriété appartenant à M. de Chefdebien.
On y exploite, actuellement, une mine de talc, fort riche, ainsi qu'une
vaste forêt de pins, sapins, et hêtres. Un chemin de fer
Decauville longe toute la propriété, depuis Caillau
jusqu'à Estardé, avec stationnement à Cobazet qui
se trouve au centre.
Pour faciliter l'exploitation de ces richesses, la compagnie
minière de Ria, aquéreuse de cette forêt, a fait
construire l'année dernière un plan aérien depuis
Cobazet jusqu'à la Fargue de Mosset. Il se compose de deux
câbles, l'un appelé câble tracteur et l'autre
câble porteur.
De petits wagonnets contenant une charge de 400 kilogrammes environ
sont placés distants de 100 mètres les uns des autres et
font le va-et-vient continuel pour transporter le talc
emmagasiné à proximité du plan.
Dans l'intervalle des wagonnets, on expédie par le même
procédé le bois abattu et préparé en
faisceau du poids minima de 800 kilog.
Il
ressort de cet article qu'au 5 septembre 1908, la voie ferrée
reliait toujours Caillau à Estardié mais que
déjà la trémie de Cobazet avait été
construite et que le plan aérien de la compagnie minière
de Ria servait à descendre le talc à la Fargue de Mosset.
En 1916, les rails de la
section Cobazet - Estardé sont vendus à l'armée.
Avaient-ils cessé de servir auparavant ?
DOCUMENT
Usines de Prades et de Maillolle
Compte rendu de l'exercice 1915
2 février 1916
Transport du talc
A
l'expiration prochaine du contrat d'exploitation de notre domaine
forestier de Cobazet, viendra également à terme, sauf
prorogation de durée, le traité de transport du talc de
nos carrières du Caillau, lequel transport est assuré
actuellement par nos acheteurs de bois, et emprunte actuellement, sur
une portion du trajet des carrières à l'usine, un
câble aérien établi en vue de l'enlèvement
des bois.
Nous
rappellerons qu’à l'origine, le talc était descendu
des carrières, par voie Decauville, sur un parcours de 17
kilomètres, jusqu'à une station de montagne,
dénommée « Estardé », et en
second lieu par charrette jusqu'à notre site, sur un chemin qui
est actuellement détruit. Nous aurons alors l'alternative, aux
termes du traité de transport ci-dessus, soit de faire le
charroi du talc de bout à bout par charrette, en empruntant le
chemin de grande communication n° 14, de récente
création, soit d'utiliser l'itinéraire actuel,
c'est-à-dire le câble aérien appartenant aux
acheteurs de bois.
Dans
le premier cas, nous aurons à construire un raccordement depuis
nos carrières jusqu'au chemin de grande communication n° 14,
coût : 20 000 francs - longueur de raccordement 1850
mètres.
Nous
aurons aussi à établir des trémies de
dépôt pour recevoir le talc destiné à
être chargé sur charrette.
Dans
le deuxième cas, nous aurions, soit à louer le
câble appartenant aux exploitants de bois, soit encore à
l’acheter avec toutes ses dépendances, trémies,
locomotives, etc...
Il
n’a pas été engagé encore de pourparlers sur
cette question, avec la Société exploitante, dont le
contrat expire le 1er mai 1916.
L'exploitation
de cette société a été interrompue par la
guerre, nous espérons, en échange d'une prorogation de
contrat, qui ne serait aucunement dommageable au domaine forestier,
obtenir quelques concessions pour l'usage ou la cession du câble
aérien qui nous intéresse.
Si l'on en croit l'altitude de 1500 mètres portée sur une carte
postale d'époque, cette photo aurait été prise à la trémie de
Covazet. Rien ne le prouve.
Si l'article du 05 septembre 1908 paru sur le journal "Le Canigou"
confirme peu ou prou la date de première utilisation du plan
aérien de Cobazet pour l'acheminement du talc vers la
vallée, il semble par contre que dans l'article paru sur le
"journal des mussetois" il y ait confusion entre la trémie et la
gare de
Covazet.
De ce "hangar"
dont il subsisterait "deux
longs murs derrière
la trémie," on ne trouve aujourd'hui pas le moindre vestige.
En revanche, 455 mètres plus loin, au sud-est, sur le tracé
même de la voie,
s'effectuait durant de nombreuses
années le contrôle des bêtes en chemin pour l'estive
à la Jasse du Caillau.
Journal le Canigou du 6 juin 1896.
Tout comme en 1896, "Afin
d'éviter des accidents, il est tout spécialement
recommandé aux personnes conduisant les bêtes à la
Jasse de les maintenir écartées de la voie de chemin de
fer d'Ertadé (sic) au grand champ de Cobazet".
La voie semble donc toujours fonctionner jusqu'à Estardé en 1908.
Journal le Canigou du 6 juin 1908
Le 10 juin1886construction de la gare de
Courbazet. En joignant un croquis de cette
gare [hangar construit à cheval sur 2 voies
et servant à garer une cinquantaine de
wagons hors saison], l'ingénieur propose
« de ne rien entreprendre avant d’avoir
examiné les propositions de Carbonne,
dont les conseils de montagnard ne sont je
crois pas à dédaigner ». Carbonne insiste
sur l’intérêt de construire en pierre et non
en bois qui ne résisterait pas à l’humidité
des hivers. http://www.histoiredemosset.fr/archivespdf/jdm81.pdf
Le
27 juin 1886"Selon Salètes,
Méra pense
que la voie sera corrigée jeudi et que le
Baron pourrait venir voir le
fonctionnement des trains. Le
transport des
poutres pour le hangar se fait
bien avec les
wagons spéciaux."
Le 23 juin 1886"Il faudra pour couvrir la gare de Coubazet
beaucoup de bois, poutres et planches
choisies dans la forêt, Monsieur Méra en a
dressé le plan, une grande partie des
arbres sont abattus."
de ce qui devait
être le garage de la Micheline
et du tracteur Renault ainsi que le fossé semi-circulaire
où le petit train faisait demi-tour pour retourner, à
vide,
au refuge du Caillau."