un panneau d'information
numéroté 5 et intitulé
"Sifflement
lointain du train" :
Après avoir croisé la
maisonnette du garde-barrière, nous voici arrivés
à la gare d'Esparron, en contrebas du village
perché.
L'implantation d'une maisonnette de garde-barrière n'est
probante ni sur les photos
aériennes de 1949
ni sur le cadastre de
1935.
Le
28
janvier 1889, le train parti de Meyrargues à
8 heures 10,
se présentait, au PK 183,503,
à 374,768
mètres d'altitude,
à
quai de
la gare d'Esparron,
à 9 h 26.
UTM :31
T 729608 4831447
Qui
dit gare, dit train ? Eh bien non, il ne circule plus ici
depuis
le début des années 1950 après 60 ans
de bons et
loyaux services de la ligne Central-Var reliant Meyrargues (13)
à Nice (06). Trait d'union entre trois
départements, elle
traversait le Haut Var. L'emprise de la voie est un maillon de
l'EuroVelo 8 "la Méditerranée
à Vélo".
Des souvenirs émus et des anecdotes décrivent le
magnifique panache blanc et la convivialité à
bord du
modeste train qui semblait ignorer l'heure. Il s'évertuait
à traîner les deux ou trois wagons du convois dans
les
rampes raides, avec l'aide des voyageurs qui descendaient "et dans un
suprême effort parvenait en triomphateur au sommet de la
côte". Alors, sans transition, l'allure
changeait :
c'était la descente qu'on réalisait dans une
course folle
(...) et dans un vacarme assourdissant de ferraille, de panneaux de
bois qui craquaient, de ressorts et de rails qui
grinçaient".
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les locomotives vieillissantes
souffrent d'un entretien minimum et de pénuries en tout
genre.
Le charbon est remplacé par le bois.
Les voyageurs sont mis
à contribution pour le récupérer en
forêt ou
aller chercher l'eau au puits. Il s'agit alors de faire repartir la
machine stoppée au milieu des voies ou
arrêtée en
gare pour lui laisser le temps de reprendre son souffle.
Fêté en grande pompe lors de sa naissance en 1889,
le
petit train, usé et victime du progrès, s'est
éteint silencieusement.
D'après
le récit "le petit train de Saint-Martin" de Paul Boisgelin
qu'occupe aujourd'hui le "chemin
vicinal N° 32, dit de l'ancienne voie ferrée". Deux
accidents en quelques heures ! D'abord, le train
n° 13 de la Compagnie
Sud-France, allant de Nice à Draguignan, a surpris un homme
sur la voie
à quelques mètres de la gare d'Esparron :
il a été décapité.
Le
mécanicien ne s'est aperçu de rien : un
poseur de ronde a découvert le
cadavre le lendemain ; il n'a pas
été trouvé porteur d'aucun papier
pouvant prouver son identité, on croit à un
suicide.
Si l'on peut excuser le panneau d'information N° 5
d'avoir
quelque peu la mémoire qui flanche, au profit d'une belle
histoire, on est en droit de trouver qu'un journaliste qui situe Esparron
entre Nice et Draguignan
dépasse nettement
les bornes.
Après avoir sautillé un affluent du vallon du
Plan,
actuel "vallat du Carm", sur un ouvrage maçonné,
le train
s'en allait
Depuis le Moyen Âge, Esparron
se blottit sur un éperon rocheux, d'où il tire
son nom
d'origine provençale.
Entre collines boisées et plaine agricole, le village,
surplombé de son château, est
caractéristique des
villages perchés provençaux. Le château
fort a
laissé place au cours du XVIIIe siècle
à une bâtisse typique des hôtels
particuliers aixois.
Le village est mondialement connu grâce au traité de fauconnerie
publié à la fin du XVIe siècle
par Charles d'Arcussia, seigneur d'Esparron.
La confrérie et
l'équipage qui portent son nom perpétuent la
tradition
avec la fête de la fauconnerie.
Des démonstrations de chasse au vol avec les rapaces sont
organisées dans la plaine.
La commune d'Esparron
est située à la limite de la Basse-Provence
varoise, constituée de
petits bassins et de plateaux, et de la Basse-Provence centrale
dominée
par des reliefs pouvant atteindre 1000 mètres, qui
enserrent des bassins
plus large.
Cette
position limite est concrétisée par le fait que
le territoire communal se
situe sur une ligne de
partage des eaux entre les bassins
hydrographiques de l'Argens et de la Durance.
à sortir sa longue vue ou à
écarquiller les
yeux en direction du sud vers le plateau des Pallières et au
sud-ouest vers le village et le château de Saint-Martin-de-Pallières (altitude 490 m).
C'est
la loi du 17 août 1885 qui a constitué le
réseau du
Sud de la France, en concédant à titre
définitif
les lignes de Draguignan à Meyrargues et de Draguignan
à
Grasse, longues de 162 kilomètres, à la
société marseillaise de crédit
industriel et
commercial et de dépôts.
Cette
société a
aussitôt constitué une
société
spéciale, la compagnie des chemins de fer du Sud de la
France,
pour lui transmettre ses concessions, ainsi qu'elle en avait pris
l'engagement.
Les
deux lignes, concédées à titre
définitif,
devaient être exécutées avec une
largeur de voie de
1 mètre entre les bords intérieurs des
rails. La
concession était faite pour une durée de
quatre-vingt-dix-neuf ans à dater de la
loi
approbative, soit à dater du 17 août 1885...