A 8 heures 30 nous attaquons le Col du
Sella di Sale présenté comme
très difficile sur 2 kilomètres. Ou nous avons
tous atteint un pic de forme exceptionnel ou ce col est en fait tout
à fait ordinaire.
La
descente par la vallée Cannobine est vraiment magnifique.
Les cartes présentent cette route comme dangereuse. Si
l'étroitesse de la voie incite certes
à la prudence, elle offre un revêtement excellent.
Nous
descendons au milieu des feuillus qui laissent parfois entrevoir
quelques villages perchés. Une perte d'altitude de 750
mètres
nous
amène au niveau du "Lago Maggiore" (Lac Majeur),
à Cannobio.
Le
lieu est très "chic" ; de luxueuses villas
s'étagent à flanc de montagne.
Nous n'attendrons pas qu'il neige sur le Lac Majeur, que les
oiseaux-lyre soient en
pleurs, nous poursuivons jusqu'à la frontière
suisse et la franchissons à Valmara.
La circulation intense nous oblige à emprunter une superbe
piste cyclable qui nous rapproche du lac mais nous éloigne
des voitures suiveuses que nous retrouverons grâce aux
portables, à
la sortie de Bellinzona. Les
voitures ont emprunté une route en balcon avec vue
somptueuse imprenable.
L'ombre
(il fait 32°) et l'usage de tables pour le pique-nique sont
négociés avec un tenancier accomodant. Il se
contentera, en contrepartie, que
nous commandions le café dans son établissement.
Nous
nous élançons à la conquête
du San Bernardino. Au début, il se laisse faire, une bonne
vingtaine de kilomètres,
puis
au-delà de Soazza, la route se cabre.
Chacun
à son rythme part à la recherche d'eau, pour se
rafraîchir.
On
admire au passage la cascade
de Buffalora,
les
sommets enneigés,
et
les ruines du
château de Misox sur un éperon
rocheux dominant le modernisme des ouvrages d'art de l'autoroute en
béton.
La
montée se poursuit
à
travers des alpages
mamelonnés.
Elle
nous permet d'arriver sur un verrou glaciaire
qui
par une forte pente que l'on croit finale
donne
accès au village de San Bernardino... où
ne
se trouve pas, comme attendu, l'hôtel "Campana Genziana".
L'auberge
est à monter chercher plus haut, encore plus haut, toujours
plus haut sur la
route du col, inclinée à plus de 8%.
Ce
n'est qu'à 1650 mètres d'altitude que l'on
parvient à destination.
Nous
arrivons comme à l'habitude par petits groupes. La douche
est la bienvenue. Cette auberge reçoit en
général des marcheurs. Elle est simple, propre,
sans prétentions mais offre tout le confort
désirable. En revanche, réputation oblige, elle
ne tolère pas longtemps l'étendage sauvage !
Le repas pantagruelique surprend nos solides estomacs qui
saturent devant l'importance des plats présentés.
Des plats non terminés ; du jamais vu dans les annales du
club !
Le
visionnage des photos du jour précède la
rédaction du compte-rendu
et
le briefing du soir où sont présentées
les difficultés du lendemain.