Photos des 01 mars 2012, 19 avril 2016 et 15 septembre 2023
La Dépêche du 8 juin 1889 publie une petite annonce relative aux recrutements d'ouvriers terrassiers pour les travaux de ballastage de la ligne de Saint-Pons à
Bédarieux.
- S'adresser à M. le directeur de l'entreprise, à Hérépian
(Hérault), où les ouvriers seront embauchés.
Onze ans auparavant,
il n'était pas encore question de ballastage mais on travaillait
déjà sur le chantier de la voie ferrée :
Une
tentative d'assassinat a été commise lundi dernier par le nommé M...,
dit Gambetta, sur la personne du sieur Martinallo chef de chantier au
chemin de fer en construction...
Pour le "déballastage", inutile de postuler, c'est...
terminé.
Aujourd'hui, il faut, au passant, un regard attentif et curieux pour distinguer le bâtiment voyageurs de la gare d'Hérépian, fondu dans un enchevêtrement de constructions modernes,
Sa façade s'immerge dans
un flot de bâtisses affectées à "l'espace campanaire
André Malraux".
qui accueille aujourd'hui une partie du Musée
de la Cloche et de Sonnaille, reste desservi par l'avenue de la Gare.
Hérépian. - Déraillement. - Le train 707, faisant l'express de
Castres à Bédarieux, passe ordinairement en notre gare
sans s'arrêter vers six heures du soir. Vendredi dernier, sans trop
savoir encore à quoi l'attribuer, ce train s'est arrêté en quittant
notre station par suite d'un déraillement.
La machine seule étant sortie de la voie, il n'y a que des dégâts matériels à signaler.
Un déraillement d'un wagon qui s'est produit mardi matin, à Hérépian, a occasionné du retard à tous les trains venant de Bédarieux.
Le déraillement ne se borne qu'à des dégâts matériels.
du "chemin départemental 13 de Saint-Gervais à Hérépian", actuelle avenue des 13
Vents.
Aux premiers temps de son exploitation, la gare d'Hérépian ne rendait pas toujours tous les services attendus par ses clients :
On
me signalait, l'année dernière, écrit le rédacteur d'un article de La Dépêche du 14 juillet 1898, pareille insuffisance de l'organisation du
service sur le réseau du Midi.
Au départ d'Hérépian, me disait-on, les
expéditeurs de fraises ont dû, pour leurs envois de Béziers, à 40
kilomètres, recourir à un camionnage spécial, parce que la compagnie du
Midi ne transmet pas assez rapidement les wagons, pourtant remis à
temps, à la gare de bifurcation voisine, à Bédarieux.
Le petit village
d'Hérépian, (Hérault) situé à six kilomètres de Bédarieux, a été
dimanche matin, le théâtre d'un bien terrible accident.
Le nommé
Caly, âgé de 72 ans, habitant Hérépian,
voulant suivre la ligne du chemin de fer pour raccourcir sa route, fut
pris par le train qui part de Bédarieux à
8 heures 47 du matin pour Castres.
Le malheureux
Gély, étant sourd, n'entendit pas le train et fut
broyé entre de pont de Mare et Hérépian(PK404). La cervelle fut retrouvée à Mons collée à un chasse-pierre de la machine.
sans rapport apparent avec le passage à niveau 71 de la route de Villemagne.
Photo du 01 mars 2012
Naguère, le haut remblai de la voie fraîchement déferrée, peinait à retenir, le
panneau de repérage du même PN 62, annoncé
cette fois à 300 mètres en sens opposé.
Pour ne pas créer, un jour, la moindre confusion, la voie
verte ne numérote pas les agrées qu'elle propose
à ses usagers désireux d'échauffer leur
corps, entretenir leur forme, lutter contre le stress et faire
travailler leurs articulations...
avant, peut-être, de rejoindre, par un sentier aménagé, le stade municipal
Marcel Bonnel, en contrebas.
Le remblai ferroviaire,
protégé à sa base de débordements hydriques par un muret en pierre,
conduit l'ancienne ligne de chemin de fer de Montauban à Bédarieux
sur un passage d'eau, qui, jusque là, passait
inaperçu sur le terrain comme sur les cartes et cadastres
récents ou rénovés.
Pourtant le cadastre napoléonien n'était pas avare de béals dans ce secteur.
La voie ferrée s'appuyait là
sur la voûte d'une galerie maçonnée.
Bien avant 1898 et le transport déficient des fraises, le conseil général de l'Hérault, en séance du 18 avril 1890, émettait un vœu, précédé d'une remarque :
Considérant
que la Ligne de Bédarieux à Castres est loin de donner
satisfaction aux besoins du commerce et de l'industrie des
régions qu'elle dessert ou qu'elle met en communication ;
Le Conseil Général émet le vœu :
1° Qu'il soit créé deux trains partant l'un de
Castres, l'autre de Bédarieux à 5 heures du
matin ;
2° Qu'il soit établi un train direct entre Montpellier et Bordeaux, par Montauban et vice versa.
jeté sur le ruisseau de
Cardet dont elle ne veut pas entraver la marche des flots
en direction de la rivière Orb, proche.
Photo du 24 avril
2016
L'ouvrage,
mis à disposition de la voie verte Passa Païs,
a troqué son tablier métallique
contre une solide dalle de béton.
La ligne de Mazamet à
Bédarieux se détache de la station de Mazamet sur la ligne de Castres à
Mazamet, remonte dans le bassin de la Garonne la vallée de Thoré,
affluent secondaire de l'Agoût et du Tarn,
franchit en
souterrain le faite séparatif des deux mers, et descend à partir de
Saint-Pons la vallée du Jaur, affluent de l'Orb, pour remonter cette
vallée jusqu'à son point de jonction avec la ligne de Graissessac à
Béziers.
Le raccordement de ce tracé, qui a 73 kilomètres de longueur, devait d'abord se faire avec la ligne de Graissessac à
Béziers à la Caumette, sur la rive gauche de l'Orb, à six kilomètres en aval de Bédarieux.
Mais la compagnie du Midi a fait ressortir les difficultés de ce
raccordement qui se prêtait mal à une exploitation des
voies ferrées qui se croisent à Bédarieux, et elle
a proposé, pour obvier à ces inconvénients, de
rectifier sa ligne de Graissessac entre la Caumette et Bédarieux,
Photo du 04 janvier 2013
de
façon à diriger le tracé sur la rive droite de
l'Orb et à rendre possible à Bédarieux même
la jonction des deux chemins.
La dépense
supplémentaire que nécessitera la rectification de la
ligne de Graissessac est évaluée par les
ingénieurs de l'État, dans leur dernière estimation,
à 2.000.000 de fr.
Dans l'Hérault, les travaux de la déviation de la ligne
de Béziers à Graissessac, entre la Caumette et le viaduc
sur l'Orb, à Bédarieux, sont commencés. Sur la section
comprise entre ce viaduc et le pont sur l'Orb à la Bastide, les
terrassements sont attaqués sur tous les points. - Les
maçonneries des piles et des culées du pont sur l'Orb
sont en cours d'exécution.
Dans la deuxième partie, entre le pont sur l'Orb et la Caumette, les travaux sont à peine commencés.
Les enquêtes parcellaires ont eu lieu dans les communes de Faugères et d'Hérépian...
et pénétraient sur l'emprise de la gare de Bédarieux.
Une jeune fille écrasée par un train
Un train de marchandises quittait la gare de Bédarieux pour se rendre à Montpellier
lorsque à l'aiguille 301, en face du dépot des machines,
une partie du train dérailla ; un wagon, en se renversant,
écrasa une jeune fille de quatorze ans nommée Jeanne
Marc, d'Hérépian, qui se trouvait au bord de la voie.
Aux cris poussés par la victime, des secours arrivèrent de tous côtés, mais
on ne put dégager son corps et la pauvre enfant expira au milieu
d'atroces souffrances sous les yeux de plus de 30 personnes accourus.
Les fenêtres du foyer du personnel,
côté voies, donnaient, entre autre, sur l'aiguille 301.
Les constatations ont
été faites par le juge de paix de Bédarieux et le
cadavre a été transporté chez les parents de la
victime, dans la soirée.
Le Républicain de Toulouse et du Midi du mercredi 22 mars 1911,
qui ne s'est pas contenté de recopier l'article d'un confrère,
présente les faits sous un autre angle. Une deuxième
fillette aurait été blessée, à la tête, dans l'accident.
Le quart de rotonde, accolé au foyer du personnel et le pont tournant qui le desservait, ont disparu au cours des années 1980.
L'emprise
de la gare de Bédarieux
était immense,
dominée à l'ouest par la cuve d'un château d'eau.
L'espace
n'est plus
exploité qu'à
minima et, aussi loin que l'on puisse voir,
la nature a repris le dessus dans toute l'acception du terme, étouffant rails, guérite et autres éléments ferroviaires abandonnés.
Ainsi que la
Dépêche l'a annoncé ce matin dans ses
dernières éditions, un déraillement d'un train
militaire s'est produit hier soir, samedi, vers huit heures en gare de
Bédarieux. Le train spécial n° 8051, transportait aux
manœuvres d'armée le 96e régiment d'infanterie de
Béziers.
Il y a un mort et sept blessés...
Le parquet de Béziers s'est transporté sur les lieux de l'accident pour enquête.
Aucun des blessés, sauf complications, ne paraît être en danger de mort.
Les circonstances de l'accident
Le convoi militaire a déraillé vers sept heures, en
entrant en gare de Bédarieux, dans les circonstances
suivantes :
Le train passait de la première ligne à la
troisième.
Il était déjà engagé
à moitié sur la troisième, lorsque l'aiguille ne
fonctionna plus par suite de l'enlèvement d'un écrou.
Il se produisit alors une
sorte d'arrachement qui fit dérailler la locomotive, entraînant avec
elle les deux ou trois wagons de tête tandis que la deuxième partie du
convoi restait sur la première ligne.
Le premier wagon comprenant la 1re compagnie du 1er bataillon du 96e d'infanterie, fut renversé.
Au milieu de l'obscurité et de l'orage déchaîné violemment, l'affolement fut général.
On retira de dessous le wagon un soldat broyé...
Cinq autres soldats blessés ont été transportés à l'hôpital de Bédarieux.
Le docteur Lafond qui faisait son service militaire en qualité
de simple soldat au 96e d'infanterie et qui était attaché
au service médical de ce régiment a eu les deux jambes
prises entre les éclats du wagon. Son état est assez
grave.
Dans
le wagon suivant immédiatement la locomotive, se trouvait un
fourgon contenant les cantines des officiers et les instruments
de musique du régiment. Tout a été broyé...
M. Robert, juge d'instruction, a entendu l'aiguilleur que l'on
croyait coupable, mais son innocence a été
démontrée. L'accident serait bien dû à
l'enlèvement fortuit d'un boulon commandant l'aiguille.
En effet, ce jour là, plusieurs
trains militaires avaient à croiser plusieurs trains de
vendangeurs. Le train du 96e d'infanterie, déraillé à Bédarieux, avait retardé
de trois heures le train convoyant le 81e d'infanterie, tous deux partis de Montpellier.
Ainsi, lorsque le train du 81e d'infanterie,
qui n'avait plus aucun horaire, s'arrêta en gare de
Saint-Amans-Soult (Tarn), il était talonné par le
troisième convoi d'un détachement parti de Montpellier
une demi-heure après lui.
Le chef de gare de Saint-Amans, débordé, mais pas que, fit partir par
erreur le 81e d'infanterie qui, à 200 mètres de la
gare, heurta un train spécial de vendangeurs en provenance de Mazamet.
L'express n° 707 arrivant de Castres à Paris a pris en écharpe
en gare de Bédarieux le train d'Estréchoux.
Deux locomotives ont été sérieusement endommagées, un
wagon de gros bétail a été renversé et
presque broyé. Un des animaux a été tué. Il
n'y a eu aucun accident de personne...
En 1927,
le
train parti
de Mazamet à 7 h 23
arrivait sans encombres sous la verrière
de la gare de Bédarieux, où il était attendu
à 9 heures 49.
UTM
:31
T 512035 4828453 En 1890, mademoiselle Noëmié
Berthomieu, bédaricienne au grand cœur et possédant une fortune
considérable, laissait en mourant à sa ville une somme de plus de un
million de Francs destinée à la construction d'un nouvel hôpital qui
fut terminé en 1895.
On s'aperçoit alors qu'il restait beaucoup d'argent et le projet
de construction d'une marquise à la gare vit le jour.
La
construction d'un "hall" verrière de type Bordeaux Saint-Jean,
c'est-à-dire courbe, fut confié à l'entreprise Dayde & Pille, de
Creil et mise en service en 1903.
Cet ouvrage d'une conception exemplaire est l'un des fleurons du
patrimoine bédaricien. La possibilité du classement de cet édifice en
monument historique est envisagée.
Le financement de la rotonde par un surplus de l'héritage Berthomieu, reste à prouver.
L'électrification
de la ligne Béziers-Neussargues fut un épisode important du chemin de
fer à Bédarieux. Les travaux ont commencé en 1929 et la section de
Béziers fut mise en service en octobre 1931.
ou moins attendus par les taxis et transports en commun de l'époque.
La cour des voyageurs communiquait
avec la cour des marchandises.
Des trains
de voyageurs quittèrent la gare de bifurcation de Bédarieux, en direction de Mazamet, jusqu'au 10 juillet 1972, jour où ce service fut supprimé. Les marchandises, elles, continuèrent à circuler jusqu'en 1987.
A l'été 1982, la ligne des Causses prend une tournure plus touristique et pratique avec l'ouverture d'une liaison intercités quotidienne entre ParisClermont-Ferrand et Béziers Appelée train de l'Aubrac, la liaison décline à partir des années 2000 et avec l'ouverture progressive de l'autoroute A75.
La lenteur du trajet, un déraillement en 2006,
une fermeture d'une partie de la ligne et sa réouverture à 40 km/h
clôturent définitivement la liaison directe de Paris à Béziers en 2007. La ligne Intercités quotidienne est conservée sur le parcours de 387 kilomètres entre Béziers et Clermont-Ferrand et malgré un classement Monument historiqueen 2017, la ligne frôle la fermeture.