En
Andalousie, vers le détroit de Gibraltar
Le Paris-Dakar du Pauvre
Episode 3
Ce feuilleton relate le
tout premier voyage en
Afrique de l'auteur. Il n'a jamais fait l'objet de
publication mais illustre les paysages et certains lieux dont il
est question dans ses livres.
Et voilà comment
j'ai
imaginé une" habitacion" facile à mettre en
place, facile
à ranger et utilisable presque partout.
Attention ! Nous sommes en 1980. Les années soixante-dix
viennent juste d'expirer. Franco aussi ; il y a à peine plus
de quatre
ans. Sans aucune relation de cause à effet, les tentes de
toit
sont rares. Personnellement avant qu'on me propose celle-ci je n'en
avais jamais vue.
Le
camping autochtone lui-même découvre
la
démocratisation.
Surtout, ici, en Andalousie. Ce n'est que depuis peu que la "piste"
côtière s'est transformée en route de
plein exercice.
Nous passons donc la nuit sur cette plage
déserte,
près de Nerja et ses fameuses grottes.
Je connais bien cette plage. J'y ai mes habitudes. C'est
là
que
je fais halte, chaque fois que je descends dans le sud. Je m'y sens
bien. C'est important, avant d'affronter l'inconnu, de se
"sécuriser" un peu.
Sur cette
plage, plus tard, j'écrirai en partie un de mes
livres.
Il
n'est un secret pour personne que pour se rendre en Afrique il faut
franchir la Méditerranée.
Nous rallions donc, à cette effet,
un port
situé au
sud de l'Espagne, sur le détroit de Gibraltar : Algesiras.
A cette époque de l'année il n'y a pas
foule pour
prendre
le bateau. En été, la Guardia Civil
arrête
tout le monde en pleine campagne sur d'immenses parkings
aménagés. Je ne m'y laisserai jamais prendre. A
la question : où allez-vous ? Je répondrai
Séville. Une fois à Algésiras, il est
facile
d'acheter un billet pour le ferry-boat dans n'importe quelle agence de
voyage. Ce n'est pas plus cher qu'au port.
Aujourd'hui,
avec notre barda, nous aurions eu du mal à
cacher nos intentions transméditerranéenes.
Pour
3730 pesetas nous envisageons d'accoster... en Espagne.
En
Espagne, mais en Afrique.
Ceuta et Melilla, au début
des
année 80
étaient, tout comme aujourd'hui encore, des enclaves
espagnoles en
territoire marocain. Mais elles faisaient moins parler d'elles.
Tellement moins que je n'en avais jamais subodorer l'existence.
La transition sera moins violente, pensais-je. Va pour Ceuta.