En 1926, l'expropriation de terrains traversés par la ligne d'Albi au Vigan, dans la commune de Freyssines, est en cours :
1926
COMMUNE DE FRAYSSINES
Publication prescrite par les articles 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, sur l'expropriation pour cause d'utilité publique.
Il
résulte d'un contrat de vente passé dans la forme des actes
administratifs, le premier juillet mil neuf cent vingt-six et
enregistré à Valence le dix août mil neuf cent vingt-six, reçu de M. le
Maire de la commune de Frayssines, délégué de M. le Préfet du Tarn,
agissant au nom de l'Etat, que Mlle Bousquet Marie-Rosalie, veuve
Marty, François, propriétaire, domiciliée à Trébas, a cédé
amiablement à l'Etat, moyennant la somme de mille neuf cents francs une
contenance de quinze ares, quinze centiares, portant les nos 65
(extension) et 66 (extension) du plan du chemin de fer et inscrite sur
la matrice des rôles au nom de Marty François, gendre Bousquet, à
Trébas, sous les nos 7 et 12, section B8 du cadastre
et nécessaire à l'établissement du chemin de
fer d'Albi à St-Affrique, sur le territoire de la commune de
Frayssines...
12 ans auparavant :
Le 5 mars 1914
le conseil municipal de Fraissines (Tarn) demanda une halte
elle fut acceptée et réalisée (le BV est une maison de
garde-barrière sans annexe).
B. Vieu
Le passage à niveau du "chemin dit de la Combette", reliait le village au très ancien "chemin de Trébas à Lagrave",longeant le Tarn.
La façade de la maisonnette affiche aujourd'hui une plaque "route d'Albi".
La plate-forme poursuivait son bonhomme de chemin jamais ferré,
en direction de la gare de Réquista, jamais construite.
...1926 (expropriation)
Les
personnes ayant des privilèges ou des hypothèques conventionnelles,
judiciaires ou légales, sur les immeubles ci-dessus désignés, qui
n'auraient pas encore pris inscription, ou dont les inscriptions ne
porteraient pas sur les dits immeubles, et les personnes qui auraient à
exercer des actions réelles, relativement à ces mêmes immeubles,
sont
prévenues que l'acte de vente ci-dessus énoncé va être immédiatement
transcrit au bureau de la Conservation des hypothèques de
l'arrondissement d'Albi, et qu'après l'expiration de la quinzaine qui
suivra cette transcription, le prix de vente sera payé à la venderesse
s'il n'existe ni inscription sur les biens vendus, ni autre obstacle au
payement.
La
commune de Frayssines, située à l'extrémité est du département, se
trouve à l'altitude de 556 mètres et n'a qu'une superficie de 635 hectares.
Cette
petite commune du canton de Valence-d'Albigeois présente quelques
plaines vers le nord, mais vers l'est du territoire est très accidentée
et appartient à la formation schisteuse.
Ce terroir produit du vin, des céréales, des pommes de terre et des châtaignes.
Le village de Frayssines est construit au bord du Tarn, à 6 kilomètres au dessus de Trébas et ne compte pas trente maisons.
Si en 1926, l'Etat procédait à des expropriations de terrains, les formalités y afférant avaient commencé en 1912, comme au lieu-dit Rabious où une tranchée devait être creusée.
Communes de TRÉBAS et de FRAYSSINES
AVIS
Le
public est prévenu qu'en exécution de l'arrêté de Monsieur le Préfet du
département du Tarn du douze juillet mil neuf cent douze, et en
conformité des articles 5 et 6 de la loi du trois mai mil huit cent quarante-un,
sur l'expropriation pour cause d'utilité publique, les notices
descriptives du tracé, les plans parcellaires et les tableaux
indicatifs des immeubles dont la cession est considérée comme
nécessaire à l'exécution du chemin de fer d'Albi à Saint-Affrique dans
les communes de Trébas et de Frayssines, ont été déposés aux Mairies des dites communes et y resteront jusqu'au vingt-deux juillet mil neuf cent douze inclusivement, afin que chacun puisse en prendre connaissance.
Un
procès-verbal d'enquête est ouvert aux mêmes Mairies pour recevoir les
déclarations et réclamations qui seront faites pendant le même délai.
Après ce délai, toutes pièces et observations seront remises à Monsieur le Préfet, président de la Commission d'enquête.
d'un pont maçonné, de forme copiée sur celle de son voisin.
Sous sa voûte
s'écoulent les eaux
du "ruisseau de la Grelière et de Goury",
en contrebas d'un chemin d'accès à la rivière.
Sur le cadastre napoléonien, le cours d'eau porte deux noms :
"ruisseau de la Grelière ou de Goury.
1907
St-HIZAIRE.
Chemin de fer St-Affrique-St-Izaire-Albi (suite)
Lot n°5, Trébas à la frontière aveyronnaise, 8 kilomètres environ.
La
voie ferrée traverse la commune de Fraissines (353 habitants),
laisse sur la rive gauche du Tarn les communes aveyronnaises de La
Bastide-Solages (363 habitants), et de Plaisance (888 habitants),
séparée
par le Rance de l'importante commune albigeoise de Curvalle (2153
habitants),
et atteint le département de 1'Aveyron près de Combradet.
En résumé, d'Albi à la frontière aveyronnaise, la longueur de la voie ferrée est de 44 kilomètres environ...
Le projet du tracé et des terrassements du chemin de fer d'Albi à St-Affrique a été suivi de l'enquête des stations.
Cette dernière a été approuvée et les stations comprises dans le département de l'Aveyron sont les suivantes :
Station de Réquista, près du hameau de Lincou ;
Halte de Brousse, ouverte aux marchandises en grande vitese ;
Station de Broquiès, sur la rive droite du Tarn, au-dessous du hameau de Maziès ; Station de Saint-Izaire, le long du chemin de grande communication n° 5, entre le Mas de Souyri et le Riols ; Halte de Calmels, pour voyageurs sans bagages, près du Mas Granet ; Stations de Vabres, le long du chemin de grande communication 1195, près du confluent de la Sorgue et du Dourdou.
Le tunnel de largeur restreinte, interdit aux
véhicules d'un poids excédant
3,5 tonnes, aux transports de matières dangereuses de
catégorie E,
aux piétons et aux cyclistes de toutes catégories, limite la vitesse des véhicules non prohibés à 30 km/h.
L'échappatoire, à droite est réservée aux véhicules sans moteur.
Photo de 2009
Naguère, il suffisait d'être en mesure d'y passer.
à quelque 45 kilomètres de Saint-Affrique, 11 de Brousse-le-Château,
et 25 mètres
du barrage de la Croux,
mis en service en 1982.
Depuis le couronnement de l'ouvrage, un œil avisé aperçoit le haut du clocher de l'église Saint Martin de Combradet.
Le barrage de la Croux mesure 150 mètres de long et 15 mètres de haut.
Il alimente la centrale hydroélectrique EDF située au sein du barrage.
Elle est capable de produire la consommation nécessaire à
l'alimentation électrique d'une ville d'environ 23 000 habitants.
Cinquante-cinq ans avant la mise en service du barrage, la sortie du tunnel s'effectuait en tranchée sous le hameau de la Rozière.
1927
Un affaissement de terrain s'est produit qui nécessitera encore
d'importants travaux, du côté de Combradet.
.
En somme,
cette ligne de Saint-Affrique à Albi, tracée
en dépit du bon sens, qui coûtera les yeux de la tête, menace ruine
en maints endroits, exige des travaux de réfection et de réparation
considérables, même avant son achèvement et,
ce, malgré tout le savoir et les soins des ingénieurs actuels...
Que
sera-ce lorsqu'elle aura à supporter le poids et les trépidations du
trafic (!) ...
La plate-forme s'engageait sur le tablier d'un pont enjambant un chemin
Un autre collaborateur du Télégramme est plus sceptique encore
: Ainsi plus de vingt-cinq ans se seront écoulés depuis que les
chantiers ont commencé à sillonner la
pittoresque vallée du Tarn, pour ouvrir cette ligne dont l'intérêt
est vital non seulement au point de vue économique, mais encore
touristique et militaire.
Des millions engloutis sommeillent
inutilement, et la date de la fin des premiers travaux reste
problématique. Voilà plus de 40 ans que la ligne d'Albi
à Saint-Affrique est au programme. Un particulier qui agirait pour la
construction d'une maison, d'une usine, d'un immeuble quelconque
à la manière de l'Etat, passerait aux yeux de
tous pour un détraqué qui marche fatalement à la ruine.
A quand la
réforme profonde de nos méthodes administratives ? Hélas ! au lieu de
cela, on nous dote du scrutin d'arrondissement !
M.
F. REILLE-SOULT, député du Tarn, a reçu de la
Compagnie des Chemins de fer du Midi la lettre suivante :
Paris, 6 Novembre 1928
Le Directeur
de la Compagnie à M. Reille-Soult, député du Tarn.
Monsieur le
Député,
Par lettre en date du 26 octobre dernier, vous avez bien voulu
me demander de vous dire à quelle date la ligne de Saint-Afrique à Albi
sera mise en exploitation, si elle sera exploitée jusqu'à Trébas, avant
qu'elle ne soit complètement terminée et quel est le crédit prévu au
budget de l'Etat pour l'année 1928.
J'ai l’honneur de vous faire connaître que les travaux d'infrastructure
de la ligne en question n'ont pas encore été livrés à notre Compagnie
et que leur achèvement dépend uniquement du service constructeur de
l'Etat.
Vous pouvez être assuré que, dès la remise de l'infrastructure,
notre Compagnie prendra ses dispositions pour activer l'exécution des
travaux de superstructure qui lui incombent, dans
toute la mesure compatible avec les crédits qui lui
seront alloués à cet effet.
D'autre part, la remise
des travaux d'infrastructure devant nous être faits en totalité, la
mise en exploitation sera faite en une seule fois de St-Juéry à St
Afrique.
Veuillez agréer, etc.
a visiblement décru durant les 37 années qu'ont duré les travaux de construction du chemin de fer.
De nos jours, le chemin
qui longeait la maisonnette de garde-barrière,
manque de débouchés au sud.
1881
Elle
adopte également, malgré une demande d'ajournement de M. Barascud, la
déclaration d'utilité publique de la première section du chemin de fer
d'Albi au Vigan, comprise entre Albi et St-Affrique.
Sont
concédés à titre définitif : Mende à la ligne d'Alais à Brioude,
Tournemire au Vigan, Carmaux à Rodez, Elne à Arles-sur-Tech, Prades à
Olette, Mont-de-Marsan à Saint-Sever,Albi à Saint-Affrique...
Le
ministre a concédé au Midi, à titre définitif, 785 kilomètres des
lignes du troisième réseau, parmi lesquelles les lignesd'Albi à St-Affrique....
La
Compagnie accepte en outre les concessions qui pourront lui être
faites, à concurrence de 160 kilomètres de lignes non encore dénommées...
La
Compagnie du Midi fait à l'Etat les avances de fonds nécessaires pour
la création des nouvelles lignes, à très peu près aux mêmes conditions que les autres grandes Compagnies ; mais de plus elle charge le
personnel de l'Etat de l'exécution de l'infrastructure des lignes
concédées ;
c'est le système toujours suivi depuis la création du réseau
du Midi, la Compagnie n'ayant pas un service spécial de construction
relevant de sa propre administration.
La Compagnie aura 34 millions à
payeren 1884pour
les travaux exécutés par les ingénieurs de 1'Etat ; c'est très
approximativement le chiffre de la dette de la compagnie du Midi envers
l'Etat pour garantie d'intérêt ; la Compagnie se trouvera ainsi entièrement libérée à la fin de 1884...
Longueur : 79 kilomètres
Le projet de tracé et de terrassements est approuvé.
Les enquêtes des
stations ont eu lieu. Les projets d'exécution des deuxième et troisième
lots sont en préparation.
Les conférences avec tous les services
intéressés sont terminées pour la partie comprise dans le département
de l'Aveyron.
Dix ans auparavant, les partisans des tracés par les plateaux de la rive
droite ou de la rive gauche du Tarn faisaient observer que le projet
par la vallée même présentait peu d'avantages et beaucoup
d'inconvénients.
M.
l'ingénieur en chef Thouvenot avait effectivement signalé les
difficultés et les dangers de la construction d'un chemin de fer dans
la vallée sinueuse et à flancs abruptes du Tarn, parce que l'obligation
de maintenir la voie au-dessus des plus hautes eaux conduirait à
attaquer sur un grand nombre de points des terrains de schiste
disloqués et corrodés a leur base, ainsi que des massifs de débris
provenant d'anciens éboulements et sillonnés de sources
L'obligation de maintenir la voie au-dessus des plus hautes eaux a,
ici, été parfaitement remplie, puisque la création d'un immense lac de
barrage n'a pas affecté l'emprise de la voie, transformée en route.
M.
Decomble, alors ingénieur en chef directeur, avait insisté, avec
toute l'autorité de sa grande expérience, sur les éventualités
d'accidents que devait faire craindre une semblable situation et sur
l'augmentation de dépenses qui en résulterait nécessairement.
Il
avait
fait remarquer, en outre, que cette vallée renferme très peu de
population et qu'il n’y existe presque pas de chemins, de sorte que
l'arrivage des matériaux de construction serait très difficile et que
les
stations se trouveraient très peu accessibles pour les principales
localités situées sur les plateaux.
Effectivement il n'existe pas
actuellement de chemin dans la longueur de cette partie de la vallée du
Tarn, et comme la rivière vient battre alternativement le pied des
talus escarpés de chacune des rives, il est impossible de suivre d'une
manière continue le fond de la vallée, soit à cheval, soit même à pied.
M. le maire communique le dossier dont il est
possesseur, relativement au mouvement que notre conseil municipal a
créé en faveur de la construction du tronçon du chemin de fer de
Saint-Affrique à Albi.
La plupart des communes intéressées à la
construction de cette ligne ont envoyé leurs vœux.., ainsi que les
conseils généraux du Gard, du Tarn, de l'Aveyron et du conseil
municipal d'Albi.
Sitôt que le dossier sera complet, ce qui ne peut
tarder, il est fort probable qu'une délégation importante se rendra à
Paris, auprès du ministre des travaux publics, pour le prier de donner
satisfaction aux populations si intéressantes de notre région,
jusqu'ici si délaissées.
Ils étaient envoyés à Lincou et à Brousse, pour travailler à
la construction de la ligne de chemin de fer qui reliera Albi à
Saint-Affrique. Leurs mines réjouies disaient clairement qu'ils
trouvaient leur captivité très douce.
découvrit sur la rive du Tarn le corps
de M. Meynadier, ouvrier terrassier, 38 ans, qui avait disparu depuis
le 19 avril.
On le disait hanté par des idées noires, et il aura
peut-être mis fin à ses jours dans un accès de mélancolie. En tout
cas,l'idée de crime doit
être écartée.Après les
constatations d'usage et sur permis de M. le maire, le corps a
été inhumé le soir même.Meynadier
était originaire de la Lozère.