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l'arrêt de Saint-Julien-des-Points
à
la gare de Sainte-Cécile-d'Andorge Ancienne
voie métrique CFD de Florac à
Sainte-Cécile-d'Andorge Voie verte La Cévenole à
VTT
A la seule
consultation des "marches des trains" publiées dans la presse et
reprises sur internet,
il est difficile de déterminer la date d'ouverture
- tardive - de ce point
d'arrêt.
Quarante-et-un an après la fermeture de la ligne à voie métrique du CFD
Lozère, l'arrêt tardif s'est
trouvé une activité suffisante
pour se faire appeler "gare".
LeTrain
de l'Andorge en Cévennes, créé en 2009,
fait ressurgir des années 60 la mémoire de la petite ligne oubliée de
Sainte-Cécile-d'Andorge à Florac des anciens Chemins de fer
départementaux (CFD) de la Lozère qui a existé de 1909 à 1968.
Le
TAC a été créé, en
2004, par une équipe de bénévoles dont l'objectif
était de faire revivre une partie de cette ancienne ligne deSainte-Cécile-d'Andorge à
Saint-Julien-des-Points, la première station.
et, sur une voie métrique, repartait vers sa destination finale, la
gare de Sainte-Cécile-d'Andorge.
Avec l'ouverture de la voie verte, l'interdiction d'accès
s'est assouplie
et les randonneurs peuvent désormais gagner licitement
Saint-Cécile-d'Andorge, en 1,5 kilomètre, le long de la voie étroite, de
0,40 mètre, du TAC.
En
1933, au Sénat, des interpellations avaient lieu sur le déficit des chemins de fer et
l'organisation des transports...
Le premier interpellateur de M. Valadier demande que l'on mette un
terme
à la politique de dépenses dans les chemins de fer et que le
gouvernement indique ce qu'il compte faire pour porter remède à une
situation dont tout le monde se plaint, car le déficit est de dix
millions par jour, et cela ne peut durer.
Comparant
les avantages respectifs du chemin de fer et de l'automobile,
M. Marcel
Regnier constate que la souplesse, la rapidité, la liberté tarifaire de
l'automobile sont des avantages considérables. En outre, l'auto ne
transporte que ce qu'elle peut, et ne part pas s'il n'y a pas de
voyageurs.
L'infériorité du chemin de fer, par rapport à l'automobile est
certaine...
Vous les apercevrez difficilement, mais les tunnels de la Cévenole sont
parfois peuplés de discrets habitants qui sortent la nuit tombée :
des
chiroptères, plus communément appelés chauves-souris.
Plus de 120 individus ont été recensés dans 9 tunnels de la
voie verte
avec au moins 9 espèces différentes : Oreillards,
Pipistrelles,
Rinolophe, Murins, Barbastrelles...
Ne les dérangez pas !
Peu de personnes le savent, mais réveiller des chauves-souris durant
leur hivernation peut leur être fatal.
La consommation énergétique des
chauves-souris d'un réveil musculaire au cœur de l'hiver rend alors la
chauve-souris plus vulnérable aux maladie et moins fertile.
De même, au début de l'été, la chauve-souris donne naissance à un seul
petit. Accroché au ventre de sa mère chez certaines espèces, il est
très vulnérable et sensible au dérangement.
Le train,
en remblai, s'avance au nord
en surplomb d'un fossé
et de jardins
potagers concentrés autour d'une source dont le
captage et les bassins
semi-enterrés sont un témoignage du travail des
paysans d'autrefois. C'est en 1913
que le trafic de passagers et de marchandises fut le plus élevé
(132 741 voyageurs et 32 438 tonnes de marchandises). Par la suite,
s'est
engagé un long processus de régression. Il y eût un sursaut pendant la
Deuxième Guerre Mondiale pour le trafic de passagers du fait de la
pénurie en essence, peu d'automobiles circulaient, 120 988 billets
furent distribués en 1943.
Le
trafic retomba vite et pendant les années 50 et 60, seulement 50 000
voyageurs environ, empruntaient la ligne chaque année. Peu avant la
fermeture, en 1966, le trafic était passé à 28 233 passagers. La
concurrence routière avait eu raison du transport ferroviaire.
Après
la deuxième Guerre Mondiale, la ligne de Florac à
Sainte-Cécile-d'Andorge s'est engagée dans un processus de régression
si bien que par décret du 5 août 1950,
le ministre des travaux publics
ordonna la fermeture de la ligne avec effet au 31 décembre 1950.
Au vue
de l'émotion qu'elle causa dans la région, cette décision fut reportée.
En 1952,
le rapport dépenses / recettes a franchi pour la première fois le seuil
critique de 2 et le ministère prononça une nouvelle condamnation qui
devait être exécutoire à l'échéance du 30 juin 1953...
le "voie communale
n° 1 de la limite de la commune de Sainte-Cécile-d'Andorge à la limite de la commune du Collet-de-Dèze"
et sautaient un ravin anonyme
avant de franchir le PK 48.
Une borne 48, par crainte de solitude, s'est installée là bien qu'elle ne puisse y marquer le 48ème kilomètre de la voie verte, qui
depuis Florac ne suit pas, en de nombreux endroits, la voie déferrée.
Les convois
négociaient une courbe
en contrebas de la Berlièrette.
L'Auvergnat de Paris du 8 novembre 1952
se réjouissait tout
autant qu'il s'inquiétait du maintien de la ligne du CFD Lozère : Oublie-t-on, cela date d'hier, que
pour résorber le déficit des milliards des chemins de fer, il avait été
question de supprimer les petites lignes, soit-disant déficitaires, et
que nos deux lignes, du Monastier-La Bastide et de Florac à
Sainte-Cécile-d'Andorge avaient été condamnées ?
sur un aqueduc maçonné, voûté.
Grâce
au nouvel aménagement de ces deux lignes, au dévouement du personnel et
à l'action incessante et vigilante du président de la Chambre de
Commerce de Mende et de la Lozère : M. Louis Caussignac, à qui nous
devons le service Lyon-Mende-Toulouse, nos deux lignes de chemin de fer
sont largement excédentaires et il semble bien que la menace de leur
disparition soit écartée.
Mais
le fait le plus grave est qui est passé, peut-être, inaperçu pour
beaucoup de nos compatriotes, c'est l'augmentation, par le Conseil
général de la Lozère, des centimes additionnels, qui passent de 9.000 à
13.000, ce qui aura pour conséquence d'augmenter les impôts d'environ
30%, dans le département le plus pauvre et le plus imposé de France...
Le caractère largement
excédentaire de
la ligne de Florac à Sainte-Cécile,grâce
à l'augmentation des impôts d'environ 30%, n'aura
visiblement pas convaincu les décideurs : Une
promesse d'augmentation du trafic de bois, une réduction des dépenses
et l'opposition des élus qui craignaient le ralentissement de la vie et
l'appauvrissement de la région, firent maintenir la ligne.
Au début des années
60, le trafic avait fondu, les possibilités d'assainissement des
finances avaient été épuisées...
Aujourd'hui, c'est le petit train du TAC qui sifflote deux fois au
moment de sautiller
la ligne PLM de
Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes-Courbessac,
dite ligne des Cévennes.
En
mai 1967,
le ministre décida de procéder à la
fermeture le 1er
janvier 1968.
Les
démarches entreprises par les élus,
appuyées le 13 janvier par une
manifestation qui attira près de 1000 personnes dans la cour
de la gare
de Florac, permirent d'obtenir des sursis dérisoires,
repoussant
l'échéance au 29 février,
puis enfin
au 31 mars 1968. Ainsi se terminait l'histoire
du petit train de Florac après 58 ans, 8 mois, 7 jours de bons et
loyaux services.
Pourtant... en1921, 12 ans seulement après l'ouverture de la
ligne, le CFD tentait de simplifier la vie des voyageurs : La Compagnie des chemins
de fer
départementaux informe la Chambre de commerce, par
lettre du 19 février 1921,
que des pourparlers sont engagés avec la Compagnie P.-L.-M. pour
établir une série spéciale de billets
d'aller et
retour dans le but d'éviter le réenregistrement
au point
de jonction,
et que depuis le
15 février l'enregistrement pour la gare
destinataire
P.-L.-M. est fait de nouveau au départ de toutes les gares
entre Florac
et Sainte-Cécile-d'Andorge, et également dans le
sens inverse.
Pourtant... dès
l'ouverture de la N 107 bis
entre Sainte-Cécile-d'Andorge, Florac,
des publicités
avaient envahi les journaux pour tenter de chiper à la Compagnie du Midi une partie des visiteurs des gorges
du Tarn, en les incitant à y accéder par Florac, via la gare PLM de
Sainte-Cécile-d'Andorge.
Des touristes que le PLM entendait multiplier après l'ouverture de la
ligne des chemins de fer départementaux.
En 1913, tous
corps de métier confondus,
le CFD Lozère employait 70 personnes.
L'année de sa fermeture, 1968, il n'en
restait plus que 33.
En 1965,les
voyageurs partis de Florac à16 heures 20,
dûment munis
d'un ticket poinçonné,
pénétraient sur l'emprise
de la gare de Sainte-Cécile-d'Andorge,
où ils étaient
attendus à 17 heures 58.
En 1909,le
train parti de Florac à
4 heures 30 du soir était prévu d'arriver pour 7 heures.
Quarante-cinq ans
après le
premier train, la durée du voyage entre Florac et Sainte-Cécile avait
diminué de 50 minutes, ce qui était peu comparé au temps gagné par
le
train sur la diligence de 1898 qui
mettait 7 heures, pour un prix de
4 francs.
La station terminus de
Ste-Cécile-d'Andorge de la ligne de St-Germain-des-Fossés à Nîmes
(réseau P.-L.-M.), à gauche de la ligne, au point kilométrique
48k 891m 80, ouverte au
service complet de la grande et de la petite
vitesse.
La ligne du PLM se contentait alors d'un simple abri en bordure de
son quai 2, qu'il allait devoir dans l'avenir partager avec les trains du
CFD.
1908
Par
la suite des dernières pluies, un glissement de terre et de pierres
formant montagne s'est produit dans la tranchée ouverte pour permettre
la construction des nouveaux bâtiments
de la station de
Sainte-Cécile-d'Andorge.
C'est
plus de 1.500 mètres cubes de terre et de
pierres qui descendent insensiblement. De ce fait le chemin rural
numéro 4, qui se trouve au-dessus de la tranchée, s'est affaissé
de
1 m. 50 rendant toute circulation impossible. Ce glissement
aura aussi
pour conséquence de retarder l'exécution des travaux de la gare, en
raison de l'enlèvement des éboulis qui prendra assez de temps.
Sainte-Cécile-d'Andorge, 1eraoût.
L'entrepreneur chargé d'exécuter les travaux d'abaissement de la ligne
du chemin de fer, du passage à niveau jusqu'au tunnel de Macherès (ligne
P.L.M.),
n'ayant embauché que des Espagnols, les ouvriers occupés à la
construction de la ligne de Sainte-Cécile à Florac ont décidé
d'empêcher ces derniers de travailler.
Mettant leur projet à exécution, quand les ouvriers Espagnols
arrivèrent, les ouvriers Français, armés de manches de pioche et de
pelle, les entourèrent et les menacèrent s'ils ne partaient pas.
Devant cette attitude menaçante, les ouvriers Espagnols obéirent à
l'ordre qui leur était donné et repartirent par le train suivant.
Le coquet et unique hôtel de la gare, à Sainte-Cécile-d'Andorge, près
d'Alais, bien connu des touristes, a été assailli par plusieurs essaims
d'abeilles qui se sont introduits dans l'immeuble tant par les fenêtres
que par les cheminées.
Force fut à l'hôtelier de fermer sa
porte à une caravane de touristes
parisiens allant visiter les gorges du Tarn et qui durent gagner
Florac, le ventre creux...
Ce ne sont pas les fumées dispersées pour chasser les abeilles qui,
quatre mois plus tard, mirent le feu à la halle aux marchandises.
1912 - Bien avant les autorails
Le feu a subitement pris en gare de Ste-Cécile-d'Andorge (Gard) à un
tas de traverses goudronnées ; les flammes, activées par un vent très
violent, se sont communiquées à la
gare de la petite vitesse, qui a été détruite. Neuf wagons de marchandises diverses ont
été la proie des flammes. Les dégâts sont importants.
Enfin, le
convoi franchit une rampe, s'engagea dans plusieurs tunnels successifs
avec lesquelles il paraissait jouer à cache-cache, et stoppa devant une
station, sous une lilliputienne
marquise de zinc.
- Sainte-Cécile-d'Andorge ! bredouilla un employé.
Et les voyageuses sautèrent sur le quai.
La perception des lieux n'était
pas la même selon que, comme ces dames, l'on vienne de Paris ou de
Florac ou du futur avec le recul qui va avec : Pour
accueillir le CFD, le PLM n'a pas lésiné sur le nombre et la taille des
marquises, celle du BV, à "casquette relevée", étant typique du début
du XXème siècle.
Mémoire d'un train cévenol Et le petit tortillard se remplissait
M. Georges Sibilat Fils
du chef de gare de Sainte-Cécile-d'Andorge de 1958 à 1969
"Il y avait beaucoup de trafic par ici. Je me souviens quand l'express
arrivait de Paris en période estivale. A 11 heures du matin, on
voyait
tous ces gens débarquer avec les valises, sacs et enfants. La plupart
continuait leur parcours vers Florac.
On
se demandait si tout le monde allait rentrer dans ce petit
tortillard !
Du coup, souvent l'été, ils rajoutaient une remorque supplémentaire
avec un seul essieu pour y mettre les bagages, voir même un canoë. Deux
coups de klaxon et c'était parti."
L'imbricationdes deux lignes, dans la même
station,
était totale. Une voie métrique coupait en biais la ligne des Cévennes.
Les chargements de bois ou de minerais
demandaient à être transférés
sur des wagons
du PLM à écartement de roues standard de 1435 mm.
Côté cour, le bâtiment voyageur était desservi par une "avenue" embranchée à la route de Sainte-Cécile.
Trains
et autorails faisaient demi-tour avant d'entreprendre une remonté de la
"vallée longue" en direction de Florac.
Seul un abri de quai
accueille encore les voyageurs à "l'arrêt SNCF" de
Sainte-Cécile-d'Andorge.
Le
bâtiment de la gare a été rendu
à la vie sédentaire et privée. Les voies d'évitement et de
chargement ont disparu.
En gare de Sainte-Cécile-d'Andorge, l'activité, de nos jours, repose
essentiellement
sur le TAC et ses petits trains.
Le CFD n'est plus,
sinon dans les souvenirs de nombreux nostalgiques et sous la forme d'une association publiant un très intéressant bulletin :
Le Lien.