et le ruisseau de Cap de
Biou,
ex-ruisseau des Vignals*.
*sur le cadastre napoléonien
On peine à imaginer aujourd'hui
que la large
chaussée
de la D 115,
fut
une marge de
liberté caractéristique
de l'espace du
chemin de fer. Un espace propice aux jeux initiatiques et aux
défis de l'adolescence.
Il
n'y a pas d'apprentissage de l'espace qui ne soit aussi un
apprentissage du danger.
Et
la
dangerosité du chemin de fer est aussi à la
racine de la
fascination qu'il exerce et qui en fait un des terrains vagues
privilégiés de l'enfance : "vous ne
savez pas ce
qu'on faisait ?
On
avait un copain qui avait de
l'argent et on faisait des paris. On creusait entre deux traverses et
on se couchait en attendant le train. La
micheline nous passait dessus en marche, il faut le faire ! Ça
faisait un bruit terrifiant. On faisait ça pour 100 balles,
à l'époque
c'était quelque chose.
Je
l'ai fait
une fois mais après j'ai juré de ne pas le
refaire. Le
moindre mouvement que vous auriez bougé, la micheline vous
tuait, c'est pire que de sauter en parachute.
C'était des épreuves. Les wagons du train, vous
savez,
c'étaient de vieux wagons sans couloir, avec des
compartiments
qui ne communiquaient pas. Un de nos jeux favoris c'était
d'aller de compartiment en compartiment, alors que le train roulait, en
passant par les marches
extérieures".
7462_2.pdf
Les trains et plus tard "la micheline", qui n'était qu'un
autorail,
surplombait le moulin de Perillac
On peut affirmer hardiment que le railway de Montauban à
Villefranche est le tronçon le plus admirable que les
ingénieurs français aient mis jusqu'à ce jour
à exécution.
De Montricoux
à travers
Bruniquel, Penne, Laguépie, Saint-Antonin, Najac, jusqu'au
commencement
de la fertile vallée qui finit à Villefranche, la
voie ferrée serpente
comme l'Aveyron et semble s'enlacer avec cette fraîche
rivière :
tantôt
elle la côtoie, tantôt elle
la franchit audacieusement ; tantôt elle la
repousse, la domine,
la
pénètre, tantôt enfin elle la quitte
pour la rejoindre bientôt encore.7462_2.pdf
Toutes les eaux aspirent à embrasser le courant de cette
fraîche
rivière ;
Quelque part sous la chaussée, à hauteur de la borne du
km 10 de la départementale, un modeste aqueduc
de 60 cm laisse
traverser le ravin de Roc Aymar.
Roc
Aymar, le hameau,
possède aujourd'hui une
bretelle
embranchée sur la D 115.
Le "chemin de Penne à Bruniquel" croisait là la
ligne de chemin de fer,
*chemin rural N°2 de Saint-Pierre à la limite du
département du Tarn
pour le profil du PO
à niveau, à l'angle d'une maisonnette
de garde-barrière.
Sur
la ligne de Villefranche à
Montauban on jouit encore, et d'une manière presque
constante,
d'un
spectacle à peu près inconnu sur les autres
lignes ;
c'est
le coup-d'œil merveilleux offert par le ruban des wagons,
serpentant
sur les courbes
incessantes de la voie
ou
bien disparaissant
dans les ténèbres des tunnels.
"L'entrée
du tunnel
est placée sous un arc en plein-cintre formé de
blocs de calcaire taillés.
d'une usine
à fer dont les
vestiges surprennent tous ceux
qui les
visitent.
Selon La Dépêche, cette usine
a façonné la
vallée de l'Aveyron en étant une des
raisons majeures qui fit passer l'ancienne voie ferrée par
le difficile
tracé de Lexos à Montauban et dont l'usager de la
route connaît nombre
de passages jusqu'après Saint-Antonin.
Au sud, sud-ouest, des forges de Caussanus,
les voies,
bordées du mur
de soutènement
de la route de Saint-Paul,