ne s'arrêtait pas avant d'avoir atteint la
station de Flayosc.
En effet, à cette date, la demande de création
d'une halte au hameau de Sauveclare sur le chemin
de fer de Draguignan à Meyrargues, n'avait pas encore
été formulée : M. Michel,
au nom de la Commission, propose d'adopter le vœu
déposé par M. Clavier
et tendant à la création
d'une halte, sur la
ligne de Draguignan à
Meyrargues, au hameau de Sauveclare
commune de Flayosc.
Projet adopté le 19
septembre 1896 par le Conseil municipal de Flayosc.
A cette date, M. le maire de Flayosc n'avait pas encore
été informé des suites de sa
démarche :
M.
le directeur des chemins de fer du Sud de la France vient de donner
avis à M. le maire de Flayosc que la demande faite
par le Conseil
municipal pour l'établissement d'une halte au hameau de Sauveclare
a
été acceptée par la Compagnie au prix
fixé de 1.200 francs ;
les travaux
commenceront sitôt après que le plan
définitif aura été dressé
par MM.
les ingénieurs de la voie.
Proposition
ayant pour objet d'ouvrir au service des voyageurs sans bagages autres
que ceux portés à la main et peu encombrants et
des chiens accompagnés,
la halte de Sauveclare
située au kilomètre 86 +
618,50 de la ligne de
Meyrargues à Nice entre les stations de Lorgues et de
Flayosc.
Les trains ne s'arrêteront à cettehaltequ'autant
qu'il y aura des voyageurs à prendre ou à laisser.
Les billets au départ de laditehalteseront
délivrés par le conducteur du train.
Les prix des places seront ceux résultant de l'application
des
tarifs généraux et spéciaux
déjà en
vigueur sur le réseau.
Un avis ultérieur fera connaître la date
d'ouverture de cette halte
au service des voyageurs ainsi que les heures de passage des
trains.
A
cette date, "Le Petit Provençal" du 5 janvier 1899
n'avait pas encore fait savoir :
La
Compagnie de Chemins de Fer du Sud de la France informe le public qu'un
arrêt non
gardé, établi entre les
stations de Lorgues et de Flayosc sur
la ligne de Meyrargues à Draguignan
et
dénommé "arrêt
de Sauveclare",
sera ouvert au service des voyageurs sans bagages et des chiens
accompagnés, à partir du 5 janvier
1899. Tous les trains réguliers
desserviront cet arrêt.
Les heures de passage des trains réguliers
du service actuel à l'arrêt
de Sauveclare sont les
suivants : Train
allant vers Meyrargues : 6 h. 56 matin,
1 h. 6 soir, 6 h. 6 soir. Train
allant vers Draguignan : 8 h. 2 matin,
11 h. 58 matin, 5 h. 9 soir. Ouverture
officialisée au J.O. du 5 décembre 1898.
L'histoire
de la construction de la halte
de Sauveclare
est résumée sur le tableau 10 "Destination
Dracénie", sous l'abri de quai en béton,
construit
ultérieurement.
Si
le28 janvier
1889, le train
parti de Meyrargues à 8 heures 10, ne
s'arrêtait pas à la halte de Sauveclare ;
Dans le courant de l'année dernière, les ouvriers
qui travaillaient à la tranchée
de Sauveclare,
territoire de Flayosc, mirent à découvert
plusieurs
fragments de briques, de vases, etc., et des médailles
romaines.
Ces dernières ont malheureusement été
dispersées et n'ont pu être retrouvées.
Deux objets
échappèrent seulement à la pioche et
au pèle-mêle du remblai :
ce sont deux supports de vases apodes...
Ils ont été évidemment
fabriqués avec la terre du pays.
Leur
cuisson paraît tout d'abord imparfaite, car l'un d'eux se
laisse
rayer facilement avec l'ongle sur toute sa surface ; cependant
l'argile est plus dure à l'intérieur. Le
même
défaut peut s'observer du reste sur les briques de
fabrication
analogue provenant des tombeaux gallo-romains de Villecroze et
pourraient bien n'être qu'une altération
superficielle due
à l'humidité.
Bulletin
de la Société d'études scientifiques
et archéologiques de la ville de Draguignan Le tableau 11 "Destination
Dracénie", exposé sous l'abri de la halte de
Sauveclare, traite de la fin
du Train des Pignes.
Au début du XXème
siècle, les premières difficultés
d'exploitation
apparaissent. Les incidents ferroviaires deviennent
fréquents
entre 1905 et 1915 (déraillements ou tamponnements) et les
temps
de trajet sont incompatibles avec une rentabilité
de la
ligne.
Du temps de la traction
vapeur, un seul train quotidien faisait le trajet complet de Meyrargues
à Nice.
Quand
on partait à 5 h. 45 de Nice, on arrivait
à
Meyrargues à 17 h. 10. Le voyage durait
donc plus de
onze heures ! Après la vapeur, les autorails ne
firent
qu'une très brève apparition sur la ligne avec
une
navette Draguignan - Nice et une autre Nice - Vence.
En 1933,
les finances de
la ligne ne permettent plus l'exploitation qui est confiée
aux Ponts et Chaussées.
Pendant
la guerre, l'armée se servit avec excès de la
ligne qui
résista cependant bien. Malheureusement le
24 août 1944,
l'armée allemande
détruisit
trois des principaux viaducs situés dans les Alpes-Maritimes
et
l'état ne se lancera pas dans la reconstruction d'une ligne
qui
n'était pas rentable.
Dès 1945,
la
ligne Central-Var
est alors limitée à la section Meyrargues -
Tanneron. Le
dernier train circulera fin 1949, puis la ligne sera
définitivement fermée le 2 janvier
1950.
La voie de chemin de fer
est donc
déclassée, et sa plate-forme privée de
rails sera
attribuée aux communes. La concession est
résiliée en 1951.
L'Eurovélo 8,
qui profite aujourd'hui de ce déclassement,
franchit là son km 74
puis propose une échappatoire
à droite, que l'IGN
nomme
"chemin de l'ancienne voie ferrée" ;
peut-être pour ne pas
désorienter les randonneurs ferrovipathes
claustrophobes ?
Le mystère de ce "chemin de l'Ancienne Voie
Ferrée", que
l'IGN propulse systématiquement au-dessus des tunnels,
trouve son explication dans le passé. Un passé
qui
remonte au temps où les galeries étaient
exploitées en tant que champignonnières.
Le chemin public, alors détourné
par le haut, conservait son nom.
Les locomotives, au poste de conduite différent de celui des
autos, ne permettaient pas au mécanicien d'appuyer sur un
quelconque champignon
pour
gravir les 9 mètres de
dénivelé à
absorber entre les deux tunnels.
d'un
tableau
identique, passant de généralités sur
les tunnels, viaducs et passerelles à quelques exemples
parfois trop concrets pour être honnêtes. Ainsi la
galerie maçonnée sur la Florieye
(enjambée avant la halte, page
précédente), devient ici, sous son image, un
"viaduc courbé".
Cet aqueduc, indétectable sans carte ou GPS (UTM :32 T 288156 4821333), n'est pas
à la portée visuelle du passant.
La courbe,
en sortie de tranchée,
plaçait la ligne de chemin de fer du Central-Var face au
nord ; une orientation qu'elle va garder jusqu'à la
gare de Flayosc.
Aux
motifs de non rentabilité de la ligne,
déjà exposés, il peut être
ajouté des faits de la vie courante, tel celui
rapporté par "Le Petit Provençal" du 6
décembre 1901 :
Flayosc
- Depuis très longtemps, des plaintes me parviennent au
sujet du
sans-gêne de certains employés de la Compagnie des
chemins
de fer du Sud de la France. En effet, de par l'ordre de
MM. les chefs
de gare de Draguignan et de Flayosc,
les marchandises restent éternellement en transbordement
à Draguignan, surtout celles destinées au
Syndicat
agricole de Flayosc, n'arrivent toutes qu'après 17 jours
de route.
Or, un fait se passe et qui mérite d'être
examiné
sérieusement : Une marchandise, mise en transit
après deux jours par le P.-L.-M., peut-elle être
gardée quinze jours par le Sud ? Je ne le pense pas. Aussi
des dommages-intérêts vont être
demandés
à cette dernière pour retard dans la livraison de
la
marchandise de Draguignan à Flayosc.
Je tiens à citer un point qui prouve l'état
d'esprit de
ces deux petits potentats : Il y a un mois, deux vagons de
marchandises pour le syndicat étaient attelés au
train
qui devait partir dans un quart d'heure ; ils
n'étaient
restés en route que quinze jours ;
Sachant cela M. le
chef de gare de Draguignan donna l'ordre de les enlever du train pour
ne les faire partir que deux jours après, et le train partit
avec 20 minutes de retard.
Il serait temps que l'on mette un terme à cet
état de
choses, qui porte un réel préjudice au commerce
et que
l'on nomme aux fonctions de chef de gare que des hommes
sérieux
et non de petits prétentieux échappés
des
jésuitières. - VINCENT.
UTM :32
T 290548 4822067
Flayosc - Je vais démontrer d'une
façon catégorique les
procédés lamentables de la Compagnie du Sud. Depuis plus de six mois, le Syndicat
agricole de Flayosc qui reçoit annuellement plus de 300
tonnes
de marchandises, n'a pu obtenir de cette Compagnie "extra
modèle" que la marchandise lui parvienne le vendredi ou le
samedi, pour l'avoir le dimanche, jour de vente. Or, malgré que
le transbordement ait eu lieu le lundi, jusqu'au lundi suivant elle
n'arrive pas à Flayosc ; cela pour le bon plaisir
de
MM. les chefs
de gare de Flayosc
et de Draguignan.
En effet sur
une réclamation que j'ai faite, il m'a
été
répondu brusquement : "C'est notre droit". Peut-être
la Compagnie est-elle dans son droit ; mais fait-elle son
devoir ? Elle agirait sûrement d'une autre façon, si
MM. les comtes, marquis ou autres réactionnaires
avaient
fait cette démarche. MM. les
chefs de gare ne sont pas si hautains, quand des permis de circulation
demi-tarif sont demandés par les bigotes pour des
pèlerinages quelconques ; le commerce pour eux ne
compte pas, la
Compagnie ayant ses intérêts garantis, moins elle
travaille, plus elle gagne.
Le Syndicat agricole doit donc se
défendre contre de semblables procédés. Un autre
fait mérite d'être signalé :
Au mois d'octobre
dernier, le
Syndicat avait en transit 400 sacs d'engrais ;
Après six
jours d'attente, il a fallu les faire prendre par des charrettes, la
Compagnie ne venait pas à bout de les monter à Flayosc.
C'est peut-être la dixième fois qu'il faut avoir
recours
à ce genre de locomotion pour avoir la marchandise
nécessaire.
Or, la Compagnie abuse de son droit ; au Syndicat agricole d'user du
sien. - VINCENT.
L'Eurovélo 8,
devant la plaque de son km 76,
arrive en vue
de l'ex-passage à niveau du "chemin de Flayosc aux
Arcs-sur-Argens",
Le Conseil municipal de
Toulon, enfin, qui a nommé maire le socialiste
unifié Escartefigue
assure ses 24
délégués à
M. Clémenceau.
Mais il y a Flayosc.
Flayosc est un coin
délicieux accroché au flanc des Alpilles,
brûlé de soleil et de mistral. Le soleil et le mistral sont les
joyeux compagnons des cordonniers de Flayosc. Ils chantent avec eux
tout l'été et tout l'hiver aussi. Et ce sont des
chants révolutionnaires.
Flayosc est le
berceau du socialisme varois. Faut-il le dire ? Il n'y a de
vrai
socialiste qu'à Flayosc.
La vie est si heureuse dans le département : Une
terre d'une puissante fertilité, un ciel d'une douceur
infinie. Point de labeurs serviles. Chacun a son petit "bien" et le
problème de la propriété ne s'y pose
point.
Pourtant ceux de Flayosc
sont révolutionnaires quand même. Ils ne se payent
point de mots, de rotondités sonores. Eh bien !
pends-toi, brave Allard ! s'il y a une liste de candidats
vraiment socialistes, ceux de Flayosc leur donneront leurs voix au
premier tour seulement. Quant au second tour : en avant pour
Clémenceau !
Les
mesquineries dénoncées des chefs de gare de
Draguignan et de Flayosc
envers le
Syndicat agricole de cette ville, auraient-elles pour origine l'intense
vie politique locale?
tous deux se laissant couler - à
l'occasion - dans une galerie
voûtée,
ouverte sur le vallon du Figueiret, distant de quelque 260
mètres.
Beaucoup plus près,
à moins de 100 mètres,
le "chemin de l'Ancienne
Voie Ferrée" vire à
gauche tandis que l'ancienne voie ferrée
elle-même, sans majuscules, coupe à niveau la voie
d'accès à Michelage.
la gare de Flayosc,
ouverte le 23
avril 1888, dispose de deux voies avec tiroir.
La cour,
était desservie
par l'avenue de la Gare,
elle-même embranchée à la
"R.N. N° 557 de Moustiers au Muy".
Dès
1894,
on se plaint de ce que la gare des marchandises ne fait pas
le
poids et se trouve régulièrement
encombrée :
Le
Conseil d'arrondissement de Draguignan s'est réuni lundi,
à 10 heures du matin, sous la présidence
de
M. Brun...
Sur la proposition de M. Chieusse le conseil émet
le vœu qu'il soit installé une bascule
à la gare de
Flayosc, sur la ligne de Draguignan à
Meyrargues. Le Conseil, sur la proposition
de MM. Gebelin et Chieusse émet
le vœu que les gares
de Bargemon et de Flayosc
soient
agrandies
en vue d'éviter l'encombrement quotidien des marchandises.