Le premier
juin 1912, le train n° 40, parti de Meyragues à
7 heures 15, arrivé
à Draguignan à 11 heures 40 pour en repartir à
13 heures 32, coupait à
niveau le "chemin de Saint-Pierre"
et pénétrait, 70 mètres plus loin,
sur l'emprise,
aujourd'hui lotie,
de la gare de Bargemon, où il était
attendu à 14 heures 27.
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1895
Bargemon
Par
suite d'une fausse manœuvre à
l'aiguillage, dans notre gare,
le dernier train du mardi 6 du courant,
se dirigeant sur Grasse, a subi un retard de près de 3 heures.
Cette
attente n'a toutefois pas paru très longue car M. le marquis de
Villeneuve, dont le château est
contigu à la gare, leur a très
gracieusement offert l'hospitalité.
A Callas la gare
était au-dessus du village et les habitants satisfaits. Il
n'en est pas de même à Bargemon,
la station étant à plus de deux
kilomètres, juste à côté de la
charmante résidence du Reclos* où j'ai
fait jadis de si bonnes parties de boules.
*Château du marquis de Villeneuve
J'aurais presque le
temps d'aller faire le tour de son joli parc pendant que notre machine
manœuvre, car il y a dix ou quinze minutes d'arrêt à chaque station
pour décharger les colis et décrocher ou accrocher les wagons de
marchandises qui constituent le principal rendement de la ligne...
Une
pétition circule dans la localité, adressée à M. le président du
Conseil d'administration de la Compagnie du Sud, à l'effet d'obtenir
l'agrandissement des quais de la gare.
Nul doute que cette pétition se
couvre de nombreuses signatures.
Malgré les démarches de toutes sortes faites par la municipalité,
satisfaction n'a pas encore été donnée à nos justes réclamations,
espérons que cet état de chose ne durera pas plus longtemps, nos
négociants verraient avec plaisir l'ordonnance de ces travaux, dont les
préliminaires : charpente, pierres de taille, etc. sont prêts
depuis
plus d'un an.
Nous
verrions aussi avec plaisir que M. de Villeneuve-Bargemon,
enfant du
pays, membre du Conseil d'administration, use de son influence auprès
de ses collègues dans cette question si intéressante, si nécessaire à
tous les points de vue.
Nous avons aussi à nous plaindre de l'horaire du service d'hiver, car
le premier train du matin ne correspond pas avec celui de Draguignan de
la Compagnie PLM.
Vraiment la Compagnie du Sud cherche à
mécontenter tout le monde, quoique les contribuables sachent fort bien
ce que leur coûte cette ligne de chemin de fer, il serait à désirer que
la Compagnie revienne sur cette décision en devançant l'heure de ce
premier train, ce qui serait de toute utilité pour les négociants de
notre région.
L'augmentation
de 2.300 fr. des dépenses constatée
sur la ligne de Meyrargues à Grasse provient de la contribution de la
Compagnie dans les dépenses occasionnées par la rectification
du chemin
de grande communication n° 55 aux abords de la station de
Bargemon.
1898 La gare porte bien le nom de Bargemon, mais il faut presque faire
deux kilomètres encore pour arriver à la petite ville,
Une
perle dans l'immense écrin vert du département du Var. Et puis de
Marseille, c'est tout un vrai voyage : changement de train aux
Arcs,
changement encore à Draguignan. Là, une fois sur la ligne
miraculeusement jolie de Grasse, on arrive à Bargemon en même pas une
heure...
est, de nos jours, pancartée : "Traverse
du Grand Pré".
BARGEMON. Séance du 14 décembre 1862.
28 ans avant
l'ouverture de la gare.
Considérant que ledit chemin de
fer central serait très favorable à la mine de charbon de Jabron, de
laquelle mine il se rapprocherait sensiblement ;
Considérant que la
commune de Bargemon possède des
mines de superbe plâtre blanc, des
mines de plâtre rouge et gris, toutes inépuisables, qu'elle possède
aussi des carrières de pierre de très bonne qualité, et qui ont déjà
servi pour le chemin de fer passant au Muy ;
Considérant
enfin, qu'on trouverait dans le territoirede
Bargemon et dans les environsbeaucoup
de chênes-blancs pour la construction dudit chemin central,et
beaucoup de bois de chauffage, le Conseil municipal émet le vœu, à
l'unanimité, qu'un chemin de
fer central soit créé au plus tôt dans l'intérieur du
département du Var.
Le Riou de Claviers,
il en a été fait mention en 1882,
alors que le tracé de la ligne était encore en discussion :
L'avant-projet faisait passer
la ligne à 5 kilomètres de Bargemon dont le maire trouvait évidemment la distance un peu longue et
désirait qu'elle fût considérablement réduite...
Il faut bien remarquer que l'état des lieux ne permet pas un tracé
passant par Bargemon même. On ne pourrait s'en rapprocher qu'en
délaissant le village de Claviers (où l'on n'a pas manqué de protester
contre toute modification).
Pour réduire de moitié cette distance de
5 kilomètres qui sépare Bargemon de la ligne, une réduction plus
considérable est impossible ; il faudrait sortir du tunnel de Boussaque,
franchir la vallée du Riou de Claviers
à l'aide d'un viaduc très élevé,
traverser, en souterrain, le contrefort auquel est adossé Claviers,
passer sur un autre viaduc et aller rétablir la station à 2,500 mètres
au sud de Bargemon. De là, nouveau souterrain d'un longueur de
2 kilomètres au-dessous du col de Verriou pour aller se raccorder au
tracé actuel vers le point kilométrique 20...
Cette rectification
de parcours n'a pas été retenue mais celle finalement adoptée explique
les circonvolutions de la ligne depuis Draguignan.
Avant même sa réalisation, le Central-Var, qui devait concurrencer la
ligne du littoral, devint très rapidement une desserte locale sur trois
tronçons sans correspondances entre eux et fut concurrencé par
l'automobile et les autocars, dès que ceux-ci se développèrent.
Le train des Pignes coupait à niveau un chemin de service,
actuel "chemin des Chats".
Jeudi matin, le nommé Florens
Louis fils aîné, labourant au
quartier du Plan, à
proximité de la ligne de chemin de
fer,
voulut se placer à la tête de son mulet de
crainte
qu'il ne s'effraya au
passage du train qui venait de partir de la gare, située à 500 mètres environ.
Le brave cultivateur,
renversé par l'animal, fut
traîné sur une distance de 60 mètres à peu près. Dans sa chute, le
soc de sa charrue pénétra dans la jambe gauche de
Florens, lui occasionnant une blessure qui entraînera pour la
victime une longue incapacité de travail.
Le blessé,
dès son arrivée à son domicile, a reçu
les soins que demandaient son état, qui, fort heureusement,
n'inspirent aucune crainte. -B.
va bientôt se trouver à quelque 352
mètres, à vol d'oiseau, d'un point de son parcours entre
Callas et Bargemon, sur la rive opposée du Riou de Clavier.
Les convois devaient parcourir 3200 mètres pour parvenir au même endroit
1888
Draguignan
- Central Var -
Le tribunal de première instance a rendu, ce matin, le jugement qui
prononce l'expropriation, pour cause d'utilité publique, des terrains
compris dans les communes de Callas, Claviers
et Bargemon et sur lesquels sera
établie la voie ferrée.
M. Guichon de Grandpont a été nommé
magistrat-directeur du jury, qui sera probablement convoqué en octobre.
Les travaux auront été rondement menés, cette section de voie ayant été
ouverte à la circulation des trains le premier juillet 1890.
1907
Le journal "Le Républicain de Castellane" du 14 avril, fait le
point sur le projet de chemin de fer Saint-André-Draguignan, par
Castellane.
La Commission Interdépartementale s'est réunie à Draguignan.
Au
début de la séance, M. le sénateur Sigallas... rappelle les
engagements
pris par M. Gauthier, ancien ministre des travaux publics, et fait
connaître que de nouvelles études viennent d'être ordonnées par
M. Barthou, ministre des travaux publics, au sujet de
cette ligne.
Ces études ont pour but d'établir le
choix d'une ligne entre divers tracés qui ont déjà été faits et de
procéder, le plus tôt possible, aux formalités d'enquête et de
déclaration d'utilité publique...
La Commission a été unanime à écarter le
projet de tramway de M. Chadenac, destiné à relier Draguignan, Castellane
et Grasse à la station alpestre de Thorenc, et à réclamer l'exécution, avant tout
autre projet, du chemin de fer de Draguignan à
Saint-André par Castellane...
Pour le parcours de Draguignan
à Comps, quatre tracés avaient été étudiés ; le premier se détachait de
la ligne du Central-Var à Claviers ; le second à
Callas ; le troisième à
Draguignan même, au pont d'Aups et remontait la vallée de la
Nartuby ;
le quatrième au col de Lange (sic) et desservait Ampus.
Si le projet de ligne de Draguignan à Saint-André avait abouti et si le
premier projet, par Claviers, avait été choisi, davantage de trains
Le Conseil municipal ouï* l'exposé de
M. le Maire, l'approuve unanimement ;
*oit du verbe oïr
et,
considérant que notre pays peut
fournir annuellement un transport de 1,500 tonnes, soit en olives,
huiles, fruits secs, bois de construction pour l'exportation
et
une importation de 500 tonnes, appelle de tous ses vœux la
réalisation
de la voie ferrée, et émet dans l'intérêt de tous qu'elle se rapproche
le plus possible des Basses-Alpes.
Le village est construit en
amphithéâtre sur le versant d'une colline de 626
mètres, la colline
du Puy, dominant le Riou, autrefois nommé ENSIAY.
Le terrain accidenté, en grande partie retenu par des murs de
soutènement appelés "restanques" est planté de chênes verts, de
pins et d'oliviers, dont la cueillette était une
ressource principale ;
Claviers a compté jusqu'à
sept moulins à huile.
Le blé, cultivé jusqu'à la chapelle Sainte
Anne, était la principale production en 1805,
selon le
Préfet Fauchet.
Claviers possédait deux moulins à
farine.
Mais la forêt a gagné suite à l'abandon de
cette culture.
La vigne qui donnait un vin riche en
alcool s'est
raréfiée à cause des ravages du phylloxéra
à
la fin du XIXe siècle.
Claviers possède encore deux
vignobles, celui de Méaux et le domaine
Martel de Moreri.
Il y a quelques années, des privés
faisaient encore leur vin et on pouvait
voir le pressoir de Monsieur Charles sur la place du village.
Jusqu'à une période assez récente, il y
avait également de nombreux élevages de vers à
soie.
On récoltait aussi pendant les mois de mai et juin les fleurs de
genêt et de tilleul que l'on
portait à Grasse pour la fabrication des parfums.
Le mercredi 7 juillet, à 23 h. 10, les téléspectateurs de France 3 ont pu suivre un reportage sur
Claviers : Dans ces villages où rien n’est accessible sans voiture,
le garage fait presque office de bâtiment officiel. Aussi important que
l'école ou l'hôpital, tout le monde y passe. Claviers (Var) est l’un de ces
villages...
Les jeunes s'en vont, les vieux s'éteignent, les commerces ferment et
le village se meurt. Une insidieuse mélancolie gagne le documentaire...
Le 15 avril
1885, on pouvait lire dans "le Réveil tunisien" qu'un dépôt de machines serait* construit
*projet impliquant l'usage du conditionnel
à Claviers-Bargemon.
On pourrait en déduire qu'à cette date une
seule gare était prévue pour les deux localités.
Sur le projet de tracé de 1882
c'était Bargemon qui ne figurait pas sur le trajet et qui réclamait :
Nous
devions donc nous en tenir à l'opinion formellement exprimée par
M. l'inspecteur général et maintenir le tracé par Claviers. Notons
en
passant que Bargemon est desservi par une excellente
route qui le relie
au chemin de fer... Journal officiel de la République française
(Annexes), 1 janvier 1882 1910
Claviers
Passage des trains.
Nous avons vu passer dans notre gare deux trains allant sur Grasse,
conduits par des hommes du génie et pilotés par les chefs du dépôt.
Nous avons lu dans les journaux que beaucoup de poseurs de la section
avaient repris leur travail. Est-ce exact ?
Il
n'y a eu qu'un seul brigadier poseur embauché par force. Quant aux
autres, ils sont décidés à poursuivre jusqu'au bout leur but. Nous
n'avons qu'un seul passage à niveau gardé par une gare-barrière, dans
les environs. On a mis un soldat garde-barrière.
Le plus grand accord règne parmi les grévistes.