Le 15
avril
1885, on pouvait lire dans "le Réveil tunisien" qu'un
dépôt de machines serait* construit
*projet impliquant l'usage du
conditionnel
à Claviers-Bargemon.
Il
semblerait qu'à cette
date une
seule gare était prévue pour les deux
localités.
Sur
le projet de
tracé de 1882
c'était Bargemon qui ne figurait pas sur le trajet du
Central-Var... et
qui réclamait :
Nous
devions donc nous en tenir à l'opinion formellement
exprimée par
M. l'inspecteur général et maintenir le tracé par Claviers.
Notons
en
passant que Bargemon est desservi par une excellente
route qui le relie
au chemin de fer... Journal officiel de la République
française
(Annexes), 1
janvier 1882
1910
Claviers
Passage des trains.
Nous avons vu passer dans notre gare deux
trains allant sur
Grasse,
conduits par des hommes du génie et pilotés par
les chefs du dépôt.
Nous avons lu dans les journaux que beaucoup de poseurs de la section
avaient repris leur travail. Est-ce exact ?
Il
n'y a eu qu'un seul brigadier poseur embauché par force.
Quant aux
autres, ils sont décidés à poursuivre
jusqu'au bout leur but. Nous
n'avons qu'un seul passage à niveau gardé par une
gare-barrière, dans
les environs. On a mis un soldat garde-barrière.
Le plus grand accord règne parmi les grévistes.
Un dernier
complément destiné à
donner une entière satisfaction aux
intérêts des populations du Var,
c'est la prolongation de la voie de Draguignan sur Grasse.
Il ne s'agissait pas de prolonger la ligne de Meyragues
à
Draguignan, qui n'était pas encore construite, mais celle
des Arcs à
Draguignan prête à ouvrir l'année
suivante.
Trois inondations successives, qui ont
marqué la fin de l'année
1862,
ont fait accuser de submersibilité la ligne du littoral. Le vingt novembre, à
la suite des pluies
de l'équinoxe d'automne, les
cours d'eau débordaient de toute part ; sur une
longueur de deux
cents
mètres entre la station de Vidauban et les Arcs, les
remblais du chemin
de fer de Toulon à Nice se sont
éboulés ; le
29, l'inondation interrompait de nouveau la circulation vers le Muy et
Roquebrune ; la plaine était transformée
en un véritable lac.
Nous taxera-t-on d'exigence, si nous demandons pour la
célérité du
commerce et la sûreté des voyageurs, une ligne
complémentaire, qui soit
à l'abri de ce terrible fléau dont on peut
redouter la réapparition,
sous l'influence des mêmes causes, qui l'ont une
première fois
amené ?
Le prolongement au-delà de Draguignan de la ligne PLM,
à voie normale,
n'a pas été
construit, mais, 26
ans plus tard, le
Central-Var a satisfait certains
des besoins exprimés par les populations.
L'eau s'accumulant parfois dans la plaine provenait pour
partie des innombrables
ruisseaux que la ligne de Meyragues à Nice en construction
avait eu à
enjamber.
en
sautant le Riou
de Méaulx sur un aqueduc naturophile.
En changeant de commune, la route reprend l'appellation "Ancienne Voie
Ferrée".
L'Adrech et le château de Méaulx sont
restés côté Claviers,
tandis que le Haut et les Clots de Méaulx, ainsi que la
halte se
situent côté Seillans.
Le Domaine du
Méaulx a toujours
attiré de nombreux poètes et hommes
d'esprit. Au cours de son histoire, il aura d'ailleurs
abrité le
portraitiste Nadar et Alphonse Karr, écrivain, botaniste et
proche de
Victor Hugo.
Il fut, dans un
premier temps, la propriété
du cinéaste
Albert Lamorisse,
un des plus grands poètes du cinéma.
Célèbre pour ses films Crin-Blanc
et Le Ballon Rouge, il reçut la Palme d'Or à
Cannes et l'Oscar du
meilleur scénario à Hollywood pour ce
deuxième film. Humaniste et
respectueux de la nature, il connut un grand succès et
toucha un large
public. Il laissa d'ailleurs son empreinte au domaine...
A 352,204
mètres d'altitude,
sur l'accotement de la voie
déferrée,
c'est
l'EV8 qui
laisse l'empreinte de son km 111.
1935
La voie Draguignan
Grasse est coupée
par un éboulement.
Draguignan 17 novembre
Hier soir au
quartier des Meaulx,
près de
Claviers, un éboulement
a fait dérailler la locomotive du train de
17 heures, qui se
dirigeait
vers Grasse.
Plusieurs
mètres de voie et de ballast ont été
arrachés.
Par bonheur, il n'y a pas eu d'accident grave à
déplorer ;
toutefois
quelques employés du train et des voyageurs ont
été contusionnés, mais
ils ont pu poursuivre leur voyage.
Une équipe
d'ouvriers a été envoyée sur les lieux
pour rétablir la circulation.
Une
bande de filous composée de cinq individus, a
opéré un vol à la tire
sur un scieur de long que son patron venait de régler en lui
donnant
250 francs en billets de 50 francs.
Ces malandrins invitèrent le scieur
de long à venir jouer aux boules avec eux et le firent boire
afin de
lui soustraire son argent en lui coupant la poche de son gilet.
Le coup fait, les cinq individus quittèrent le pays et
furent signalés
à la gendarmerie qui se mit immédiatement
à leur poursuite, dans la
direction de Seillans.
Arrivés à cette localité, le
maréchal des logis
et le gendarme Jauze, furent renseignés par des voyageurs du
train de
Draguignan qui leur signalèrent la présence des
cinq individus à la
halte de Méaulx,
située entre
Seillans et Claviers.
Les gendarmes résolurent de monter, à
son passage, dans le
fourgon du train qui se rendait à Draguignan.
En effet lorsque le train
arriva à la halte de Méaulx, ils
aperçurent la bande qui s'apprêtait à
monter dans le train.
Quittant le fourgon, les braves
gendarmes
firent
tout à coup irruption dans le compartiment où
venaient de prendre place
les individus et se mirent en devoir de les arrêter. Là
commença une lutte à laquelle le personnel du
train ainsi que
quelques voyageurs dévoués prirent part pour
maîtriser ces forcenés...
Le
"vallon des Clots
de Méaulx",
associé au chemin rural du même nom, n'ont pas
été témoins directs de ces
événements qui se passaient non loin,
... 1901 Un
de ces tristes sires ayant réussi à prendre la
fuite fut bientôt
rattrapé par le gendarme qui lui donnait la chasse et tous
les cinq
furent conduits à Fayence où ils ont
été trouvés porteurs d'un billet
de banque de 50 francs chacun provenant du butin
partagé.
Nos félicitations aux deux gendarmes, au personnel du train
et à tous
ceux qui ont contribué à l'arrestation de ces
malfaiteurs dangereux qui
viennent dans les foires de village, espérant
opérer plus à l'aise que
dans les villes. La bande a été conduite, hier,
à Draguignan.
Wikipedia sur
sa liste des gares... indique que la halte des
Méaulx a été ouverte en 1898, sans
citer sa source. La
publication du Journal Officiel du 12 février1894 laisse à penser que
cette ouverture fut plus précoce.
Le 27
mai 1894,
les Conseils municipaux de Seillans et de
Claviers
font savoir qu'aucune
décision n'est
encore intervenue au sujet de l'établissement d'un abri couvert
à la halte
des Méaulx.
Peut-on
raisonnablement déduire que si les Conseils demandaient un abri couvert
à la halte
des Méaulx, c'est que halte des Méaulx il y avait ?
Les articles des journaux, à toutes les époques, comportent des erreurs
et les nuances de la langue française n'y sont pas toujours maîtrisées.
1894 ou 1898 ?
Une source supplémentaire aiderait à choisir.
Jusqu'au premier
octobre 1947, le train repartait desservir la gare de
Seillans.
Au-delà de cette date, pendant 26 mois, les convois
opéraient un arrêt préalable
à
la halte d'Engaspaty.