En
1934,
déjà, le transport ferroviaire voyageur sur cet axe
connaissait la
concurrence, routière. Le PLM entrait en compétition avec ses
propres autocars TPLM.
La société des enfants
& amis de Villeneuve de Berg
publiait dans son bulletin de juin 1934 une page de
publicité
pour ce mode de transport, avec les horaires depuis la gare de
Montélimar, depuis Avignon ou les Vans.
TPLM
Montélimar gare
7 h 10
Aubenas ville
8 h 45
Labégude
gare 8 h 53
Autocars du Bas Vivarais
Trajet
direct depuis Avignon :
Avignon
7 h 00
Orange
7 h 43
Aubenas
10 h 11
Lalevade
10 h 41
Entreprise de cars Valsoi
Trajet direct depuis Avignon :
Avignon
14 h 30
Orange
15 h 10
Aubenas
18 h 05
Vals-les-Bains 18 h 30
Malgré
cette
concurrence amenée à se développer, le
service
voyageur de la ligne de Vogüé à
Lalevade-d'Ardèche, via Vals-les-Bains-Labégude,
a réussi à se maintenir jusqu'au 9 mars 1969.
un
fossé sur la voûte d'un aqueduc
embroussaillé.
Le 9 mai 1888, le journal Le Matin mettait en garde ses lecteurs sur la
mauvaise qualité des eaux de Paris. L'alimentation du
service publique
comprend des eaux de la Seine, des eaux de la Vanne et des eaux de la
Dhuys. En novembre 1887, M. Miguel a fait l'analyse de ces eaux. Il a
trouvé dans l'eau de la Seine, puisée
à Ivry, 5,760 bactéridies par litre ;
dans l'eau de la Seine,
puisée au Pont d'Austerlitz, 12,000
bactéricides ; l'eau de la Vanne en contient 115 et
l'eau de la Dhuys, 595.
On jugera par ces
chiffres de
l'effroyable quantité de microbes que contient une seule
carafe,
et on cessera de s'étonner que la fièvre
typhoïde
donne 63 morts sur 10,000 habitants à Paris tandis
qu'à
Vienne (Autriche), la ville du monde la mieux approvisionnée
d'eau salubre, cette proportion descend à 0 58...
Tout ça pour en venir à :
Seules les eaux minérales naturelles, prises à la
source,
offrent toutes les garanties ; mais leur prix trop
élevé en a jusqu'ici
empêché la
généralisation de l'usage et en a fait une
véritable consommation de luxe.
L'article - on dirait aujourd'hui "publireportage"- pare
les eaux de Vals des plus grandes qualités.Mélangées
au vin,
qu'elles ne troublent pas, elles n'enlèvent jamais aux bons
crus
leur fin bouquet, tandis qu'elles communiquent aux vins
inférieurs une saveur et des qualités qui les
rendent
bien plus agréables...
Les eaux de Vals sont généralement vendues
à Paris
0 fr. 80 et 1 fr. la bouteille. Prises à
Vals par
caisse de 50 bouteilles, le public les paye 80 francs et les
marchands en gros 28 francs la caisse livrée en gare de
Vals-Labégude...
Au moyen de notre
combinaison qui
consiste tout simplement à parfaire la différence
par
notre publicité, les lecteurs du Matin paieront QUINZE
FRANCS la
caisse de 50 bouteilles, étant d'ailleurs formellement
stipulé que nos bouteilles auront la contenance d'un litre.
Ce prix de 15 francs est le prix d'une caisse de 50 bouteilles
livrée en gare de Vals-Labégude.
Le port, de cette gare au
domicile du souscripteur, reste à la
charge de ce dernier...
Au terme de notre traité, le prix du port et de la
distribution
à domicile, à Paris et dans le
département de la
Seine, ne doit pas dépasser 5 francs.
Nos caisses de 50 bouteilles
coûteront donc à Paris 20 francs tous
frais compris.
De cette somme il faut déduire : 1° le prix
du verre,
à raison de 0 fr. 15 par bouteille, soit
pour 50
bouteilles, 7 fr. 50 ; 2° le prix
de la caisse et
de l'emballage, soit 2 fr. 25 ; soit au total
9 fr. 75 à déduire... Prix net 20 centimes la bouteille.
En
1915, à l'angle
d'une maisonnette de
garde-barrière, le
train parti de Vogüé à
8 h 06, franchissait
la
même nationale
mais
aussi la voie métrique de
la"Société
Ardéchoise
des Tramways
Electriques"
dont la ligne d'Aubenas s'en allait
traverser l'Ardèche
pour desservir son terminus
à
Vals-les-Bains.
L'emprise de la gare de Vals-les-Bains-Labégude, grignotée sur sa
droite par la tranchée de la nationale,
retrouve peu à peu, en partie,
son altitude
initiale.
Le bâtiment voyageur et sa halle aux
marchandises attenante ont fini, eux,
à
la déchetterie. Pour y
être recyclé ?
Labégude-de-Vals
Sur la route nationale 102, à l'entrée de
Vals-les-Bains dont elle fait partie comme station thermale,
Labégude-de-Vals
possède la
gare,
des
hôtels
de 1er ordre, 9 sources d'eau
minérale renommées, une verrerie, des moulinages
importants pour la soie,
l'usine qui actionne les tramways électriques, reliant
Aubenas à Vals en traversant Labégude, un
établissement de bains résineux,
l'éclairage électrique, une
distribution d'eau de très bonne
qualité. Labégude est
admirablement situé pour le touriste, au passage des
correspondances pour toutes les directions ; elle est appelée
à une transformation complète par le prolongement
du chemin de fer de Prades au Puy, par l'établissement de
celui de Labégude au Cheylard, par
l'établissement d'une vaste place publique dans les terrains
qu'elle a acquis de la liquidation des biens de
la congrégation des Petits Frères de Marie.
Ces projets n'ont malheureusement pas tous été menés à leurs
termes.
Un superbe pont sur
l'Ardèche - emprunté
par le tramway - relie
Labégude à Vals-les-Bains.
Le 1er avril 1988, à
15 h 20, toute seule, la B.B 66237 klaxonnait une
dernière fois sa peine à hauteur du passage
à niveau. Quelques amis du rail assistaient à ce
dernier départ de Labégude. Les
autorités refusant de combler le déficit,
l'Étoile de Vogüé était
fermée à tout trafic. Ce n'était pas
un poisson d'avril !