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Llo
01 août
2012
Départ : Llo
Point le plus haut : Coll de Segalera
Retour : Llo
Les cols
01-AOU-12 9:00:40
Un
an après
un essai infructueux dans le cadre élargi d'une autre
boucle, je concentre aujourd'hui mes efforts sur seulement trois
objectifs au départ de Llo.
UTM : 31 T 422650 4700665
Le
circuit, initialement construit pour être effectué
dans le
sens Llo, Gorges du Segre, Refuge de la Culassa, els Collets, Coll de
Segalera et retour par le Coll del Forn est au dernier moment
inversé après constations faites sur
Géoportail que la première piste
empruntée est interdite à toute
circulation.
En
pratique, l'est-elle aussi pour les vélos ?
Il
y a
assez de cols dans le monde, et même en France, pour ne pas
avoir
à enfreindre délibérément
des interdictions
signalées à l'avance. La question d'un
franchissement
rapide et discret peut se poser lorsque l'interdit surgit sans crier
gare en cours de randonnée. Ici, ce n'est pas le cas. Aussi,
avant
même les bains
chauds de
la source thermal de Mas Girvès
je
bifurque à droite
sur la "boucle des Amours Sauvages" qui promet 5 heures de plaisir
ininterrompu.
Le
GR 36 - GR
de Pays de tour de Cerdagne,
emprunte
aussi cette voie aguichante
qui
ne
cherche pas à s'ériger vers la montagne mais
garde
le cap à l'ouest.
Le
premier redressement de la chaussée,
d'abord
modeste,
puis
plus insolent
se
produit à l'aplomb
de
Saillagouse.
A
l'entrée d'un hameau champêtre,
une
aire de pique-nique attend sa moisson de randonneurs.
En
direction de
la chapelle du lieu, une rue étroite
descend à
la rencontre de la route de Saillagouse où l'on n'ignore
plus que l'on
vient de traverser
Vedrignans.
Dans
un environnement fleuri, "les Amours Sauvages" disparaissent des
destinations fléchées.
Il semble qu'une piste forestière se prête
à les accueillir dans la
direction indiquée par le GPS.
Qui
dit piste forestière dit au minimum bordure d'arbres. Tout
droit, donc,
le chemin
traverse
le Rec de Vedrignans.
Je suis étonné par le nombre de
vététistes
espagnols croisés. Mon parcours, que
je croyais "confidentiel", va-t-il se dérouler sur une
autoroute
cycliste ?
Alors
que je m'interroge à ce sujet, un quarteron de joggeurs
débouche d'un
chemin discret, sur la droite. Un chemin
dont je n'avais pas même noté l'existence lors de
la préparation de la boucle. Pourtant la voie se trouve bien
dessinée sur la carte. Ces gens arrivent en courant, d'Err.
Tout droit, la circulation se calme
et
à l'intersection suivante devient quasi nulle.
A main gauche,
direction
Carbanet,
par la "Piste
Forestière",
au-delà
d'un réservoir
d'eau,
le
chemin grimpe
tout
en restant cyclable.
En
revanche, entre 22 h et 6 heures la piste devient interdite aux
véhicules à moteur.
Voilà bien le type de défense qui,
affichée sur un talus au milieu de
nulle part, aura du mal
a être prise en considération par les phares d'une
automobile.
De nuit, en voiture, je me demande d'ailleurs ce qui est pire :
enclencher la marche-arrière ou poursuivre
la
piste.
Sous le soleil généreux, commence ici pour moi
une alternance de
secteurs plus ou moins cyclables.
L'accès
au premier objectif, que je cherche un temps, à tort, sur la
piste,
ne
se
fera pas sur le vélo. Une fois repéré
et
atteint, le col s'avère ne pas être le bon, mais
un voisin proche. Le
GPS est formel
76
mètres à l'ouest en séparent
encore. Une sente permet de
rallier sans difficultés le
Coll del
Forn.
01-AOU-12 10:02:25
Coll del
Forn
UTM : 31 T 421685 4699202
Les
cols pullulent dans le secteur.
En
face, sur l'autre rive du Rec
de les Deveses, une passe sans nom, deux mètres
moins
élevée que le Coll del Forn, ouvre en direction
des bains chauds de Mas
Girvès.
Mon
parcours, lui, demande de reprendre la piste
fréquentée, en dehors de moi, par au moins un
randonneur. Mon amour
propre n'a pas à souffrir de ce croisement
qui
s'effectue sur une rare portion que je parviens à parcourir
en selle.
Si
le
danger venait de la canne du marcheur, on aurait dû m'en
avertir plus
tôt. C'est le premier panneau du genre que je rencontre. Mes
interrogations quant à sa signification se trouvent toutefois
éclairées,
deux virages plus haut, au passage d'une barrière
électrique pour le
bétail.
Un
rectangle de carton, une fois remis d'aplomb, fournit un
complément
d'informations sur les dangers potentiels à venir. Je note
que les
vaches françaises courent moins vite que les espagnoles. La
distance de
sécurité n'est ici que de 10 mètres
contre vingt de l'autre côté de la
frontière.
Même
si la pente est raide,
la
chaussée parfois caillouteuse,
je
suis heureux de constater
que le fin trait noir dessiné sur l'IGN
correspond
sur le terrain à un chemin bien tracé et de
largeur classique. A pied
ou sur le vélo, il suffit de le suivre de lacet en lacet.
Le
Camí del Bosc
traverse maintenant
un
bois. Comme son nom l'exige.
A travers les arbres on aperçoit le prolongement de la
montée. C'est
rassurant...
à condition de ne pas se laisser aller à
l'emprunter. Le Camí
del Bosc, contrairement à ce qu'il laisse
croire, ne
continue pas tout
droit. Une des épingles signalées sur la carte
est en faite sur un
carrefour. Il faut donc prendre à droite
ou
revenir une dizaine de mètres sur ses pas pour poursuivre
une ascension
de plus en plus difficile.
Sept
kilomètres ont été parcourus depuis le
parking de Llo.
Dans
moins de mille mètres,
après
deux
épingles
vient
la partie
incertaine
du parcours. Là se joue
l'avenir
de la boucle. Sur une sorte de col géographique sous le Roc
de
Carbanet, Géoportail trace
un
début de sentier qui se perd ensuite dans la montagne. Puis
plus rien. En
inversant le sens du parcours, la
descente que j'avais envisagée par là, s'est
transformée en montée.
A y bien réfléchir, s'il faut faire demi-tour,
autant que se soit
maintenant. J'en serai quitte pour revenir un autre jour.
Dans le sens inverse, en fin de randonnée,
l'éventuel détours, beaucoup
plus long, pourrait alors dépasser mes capacités
physiques.
La
grimpée s'effectue par sauts de puces variant de 20 cms
à un mètre ce
qui laisse le temps de trouver un espace pour pique-niquer.
La
partie non cartographiée ne se révèle
pas plus difficile à parcourir
que le sentier tracé
qui
d'ailleurs réapparaît à l'approche
de
la piste à atteindre.
L'altitude
approche maintenant
les 2000 mètres ce qui rend plus supportable le manque
d'ombre.
Le
chemin ne se contente pas de l'altitude atteinte,
il
poursuit son ascension
jusqu'à
une clairière au-delà de laquelle la
forêt communale de Llo plonge en
direction de la vallée d'El Segre.
Cette
étendue herbeuse
porte
un nom : Pla de la Creu.
2051 mètres.
Une flèche pointe l'énigmatique "Route
Forestière" en direction
de
pâturages. Je ne crains pas de me perdre, je me fie avant
tout à la
boussole du GPS. C'est ainsi que je parviens
au
pied d'une seconde plantée de panneaux.
La
boucle des Amours Sauvages
refait surface pour opérer une liaison avec le Cami des Bonnes Herbes.
Tout un programme !
Une flèche parmi d'autres pointant vers nulle part, signale
une
destination qui m'intéresse au plus haut point : Coll de
Segalera - 45
minutes.
45
minutes, cela me paraît long, d'autant qu'à pied
je ne tiendrai jamais
la cadence requise pour effectuer la jonction dans les temps prescrits.
Un manque de réflexion préalable me pousse
à adhérer aux suggestions de
la
pancarte
et
à suivre un temps des marques rouges
qui
savent, je l'espère, où elles vont. Vers des
Amours Sauvages ?
Vers
de
bonnes herbes ? Ou nulle part ?
Lorsque le balisage se perd ou que je perds le balisage je suis
bêtement
la direction donnée par le GPS resté
calé sur un waypoint intermédiaire
devenu sans objet.
Les
bonnes herbes soudain deviennent trop hautes et trop denses pour
être
franchies.
Le demi-tour s'impose à la recherche d'un meilleur passage.
Je pointe maintenant le GPS directement sur le col à
atteindre.
La
forêt se trouve traversée de sentes par centaines.
Chacune me semble
appartenir au sentier qui va déboucher.
Aucune ne s'intéresse au col.
Les
1200 mètres à vol d'oiseau à parcourir
dans ces conditions, me prennent
plus que les 45 minutes redoutées. Plus de trois fois.
Peu
à peu, toutefois, la distance restante diminue. Quelques
passages
permettent un poussage moins malaisé
et
je finis par atteindre
une
nouvelle zone herbeuse proche de l'objectif. La technique
embarquée
m'amène à trouver
la
sente qui connaît la sente qui a vu le
Coll de
Segalera.
Le
panneau sommital
indique Coll de
Segalera
2189 mètres. Plus haut que je ne l'imaginais.
Par où s'est enroulée la Boucle des Amours
Sauvages ? Etait-ce elle qui
menait au col par un sentier bien identifié (S2) ?
Aucune des destinations affichées, pas même la
liaison de la Fontaine
au Corbeau ne semble quitter le
Coll de
Segalera
en
direction du chemin du refuge de la Culassa.
C'est encore le GPS qui m'indique la direction à suivre.
Je
crois alors parcourir ce fameux bon sentier indiqué sur le
catalogue des cols de France.
Un cul-de-sac à l'opposé de mon objectif vient
démentir cette
conjecture.
Je
reviens, sans grands efforts, à l'embranchement d'une sente
croisée au
passage.
"Boucle des Amours Sauvages", porte le
panonceau vissé hors de portée des mains
malfaisantes et des visions
faiblardes.
L'étroite
voie
offre
des parties cyclables même
pour quelqu'un qui, roulant seul, use d'extrêmes
précautions.
Un balisage jaune dispute
le
guidage du randonneur
aux
récurrents points rouges.
Mais,
comme dans la montée tout-à-l'heure, le
marquage parfois
s'évanouit.
A moins que ce ne soit mon attention.
En descente, sur des espaces herbeux de plus en plus nombreux,
le
GPS permet de garder le cap
et
même de jouer plaisamment à cache-cache avec les
repères
colorés.
La
remise en selle se trouve de moins en moins contrariée.
C'est heureux.
J'ai
épuisé depuis belle lurette mes faibles
capacités de marche. Ma
cheville semi-bloquée me fait souffrir.
Au col, pourtant appuyé sur le guidon du VTT, je tenais tout
juste
debout.
Sur
voie cyclable, je serais encore capable de rouler plusieurs heures ;
d'ailleurs
pour le prouver je m'offre, à mi-pente, un aller-retour sur
un chemin
sans tenants ni aboutissants.
Un
peu perdu, je confie au GPS mon intention de prendre en filature une
fine trace dans l'herbe. Il ne s'y oppose pas, avec raison. A mi-pente
le sillon finit par croiser un point rouge
avant
de rejoindre un chemin
aboutissant
sur
la "Piste Forestière".
Ma
vision de loin résistant aux méfaits l'age, je
trouve confirmation sur
un panonceau hors d'atteinte de ce que le Refuge de la Culassa se situe
dans le sens de la descente, vers la droite, imité en cela
par la
boucle des Amours Sauvages.
La
descente est agréable
et
soutenue. Trop peu-être ?
Il
ne faudrait pas qu'au refuge de la Culassa
la
piste vers Llo par les Gorges du Segre se trouve non seulement
interdite mais inaccessible.
Je
serais incapable de remonter ce chemin et encore moins de rentrer par
le Pla de la Creu.
Ce
qui m'inquiète c'est qu'aucune pancarte ne mentionne Llo ni
les Gorges
de la Segre dans cette direction.
Mes
provisions d'eau restent correctes. Même sans la rencontre de
cette
source, je ne risquerais pas de péter un joint au passage du
refuge de
la
Culassa.
Plus
la piste descend,
plus
ma tension monte.
J'ai
beau écarquiller les yeux, je ne vois pas de piste
au-delà du refuge.
Passé
le radier sur
le
Rec de Coma
Dolça,
un
panneau affiche les directions disponibles :
- Chemin des Contrebandiers
- Col de Finestrelles 2 H 30
- NURIA Espagne 3 H 30
- Route Forestière : Pla de la Creu 1 H 15
J'en viens.
Mais, ni de Llo, ni de Gorges de la Segre.
Pourtant, de l'autre côté de la piste,
un
excellent chemin jusque
là invisible,
entreprend
de descendre incognito en direction du nord-est,
c'est-à-dire de Llo.
Je
ne fais pas de détours par le refuge de la Culassa, pas
même pour me
faire une idée de l'éventuel sentier conduisant
à els Collets que je
visiterai une autre fois
ou
jamais.
La
voie déserte
descend
en parallèle d'el Segre.
Une
installation, soudain, barre une partie de la piste. Sous un portique,
un passage canadien se franchit sans ralentir. Pourquoi alors deux
barrières cadenassées barrent-elles le
doublement de la voie ?
Un
panneau dressé pour être lu en montée
donne l'explication. Le côté
fermé se trouve réservé aux
véhicules de secours.
Si
la
mention "circulation interdite" relevée sur
géoportail, découle de
l'implantation de ce portique, j'ai eu tort d'inverser mes plans
initiaux.
Mais
plus bas, il semble qu'en d'autres temps, une autre barrière
n'ayant
visiblement pas plu à tout le monde, fermait
l'accès du chemin.
Désormais
des
itinéraires balisés refont leur apparition. Au
Pont des Oubliés passe
une boucle des Maquisards.
Les
randonneurs
se
mêlent désormais aux touristes
alors
que je pénètre dans
les
Gorges du Ségré.
A
l'approche
des
Bains Chauds, je remarque au passage un panneau interdisant
effectivement la circulation des véhicules...
à
moteur.
La
boucle est bouclée et en un sens, celui dans lequel je l'ai
parcourue,
je ne le regrette pas.