Le départ initialement prévu le 1er
mai
2004, fut annulé à cause d’une pluie
incessante (je profitais pour faire une
reconnaissance en voiture des 250 premiers Km). Mon emploi du temps de
l’époque
ne me laissait que très peu de temps libre. Donc le 5 juin
2004
à 7 heures 30,
départ de Cluny
en Saône-et-Loire.
25
Km plus loin, je franchis le premier col de ce parcours sur la Ligne de Partage
des Eaux :
le Col
des Vaux.
La
Saône-et-Loire
(71) est pauvre en cols ; deux seulement sur la LPE, le
deuxième,
le Col
de la
Croix d’Auterre, marque la
proximité du département du Rhône(69)
et les cols (14) du Haut
Beaujolais.
Cols
entre 500 et 900 mètres, assez faciles
d’accès mais avec parfois de forts
pourcentages (Col de
Patoux). Les plus connus : le Col de Crie
et le Col
des Echarmeaux.
Il est rare de voir
par ici les vignobles du (Loire) côté Atlantique
et les vallées
du Rhône et de l’Ain face à Beaujolais,
pourtant très proches. Le parcours de la
Ligne de Partage des Eaux
traverse les massifs boisés de résineux du
plateau où l'on peut voir les
cicatrices de l'ouragan de décembre 1999. Ici,
c'est le paradis du cycliste, peu
de circulation et vue, entre les trouées de la
forêt, de la plaine de RoanneVillefranche,
côté Méditerranée et bien
sûr sur la ville de Lyon.
Retrouvaille avec mon assistance et la
mascotte "Boul" au Col
des Fourches qui annonce une
intrusion dans le département de la
Loire. Au Col des
Cassettes, un rapide aller-retour pour cueillir le Col de la
Croix Paquet et direction le Col des
Sauvages.
Les cols du Beaujolais : Col
de Champ Juin, de
Crie, de
Patoux, Croix
d’Ajou, des
Echarmeaux, de
Favardy, Croix
Nicelle, de
La Cambuse, Croix
des Fourches, du
Pilon, des
Cassettes et pour finir le Col des Sauvages sur
la RN 7.
Un moment dangereux sur la RN 7 où les véhicules
se soucient
peu d'un cycliste (c'est sur cette partie que
j'ai entendu les seuls coups de
klaxon de la journée), pour passer le Col du Pin Bouchain
et rejoindre le
croisement pour rejoindre Violay et la
Croix
Cazard.
Ma première étape s'achèvera
à Saint-Martin
en Haut, de nouveau
dans le Rhône. Une journée de 200 km
avec 3540 mètres de
dénivelée
positive.
Visualisez
la première étape sur "Openrunner"
06 juin 2004
Dimanche
6 juin, après avoir passé une soirée
à déguster des produits locaux (St-Martin
en Haut est une commune du Rhône
très riche en productions agricoles en tout genre) et une
nuit réparatrice, il faut
penser à rejoindre
le village du Bessat
dans le Pilat.
L'étape étant courte et relativement
facile, le lever ne se fait pas très tôt. Sous un
ciel légèrement couvert et par
de petites routes tranquilles, je parcours les montagnes du matin pour
rejoindre
de nouveau le département de la Loire. Ce dernier va
nous offrir ses quatre
derniers cols sur la LPE, mais aujourd’hui je n'en franchirai
que deux.
Le
premier de la journée : le Col de la Gachet,
n'est qu’une formalité car il
se franchit en descente après avoir traversé Saint-Christo
en
Jarez, village
très agricole, proche de
la cité stéphanoise et très
prisé des cyclos du coin.
De la
Gachet en passant par Sorbiers,
l'arrivée sur Saint-Etienne
se fait rapidement.
Le seul problème demeure la traversée de la plus
grande ville sur la LPE
(177 480
habitants et plus de 322
000
dans la
métropole). Mais le plan
joint au livre de route est de toute première
qualité. Connaissant très bien
cette ville et sachant que celle-ci est difficile à
traverser (le comble pour
ce qui était la capitale du cycle),
le
tracé reste près proche de la LPE et
évite l’infernal trafic routier (axe
Saint-Etienne-Lyon), cependant réduit en ce dimanche.
Après la
sortie de la ville de Terrenoire,
je remonte (sur la route) la rivière des
Quatre Aiguëes à bon pourcentage et à la
sortie de la forêt, je peux apercevoir
Rochetaillée
et son château féodal, qui n'a rien
d’inconnu pour moi puisque
j’ai passé toute ma jeunesse dans cette commune.
Il me
reste 10 km et 500 mètres de dénivelée
positive pour arriver à mon domicile au
Bessat (un
km
avant la Croix de
Chaubouret) mais sur le plateau du Col de la
Barbanche, je peux souffler un peu, la
fatigue se faisant
sentir. Le col géographique
se trouve en réalité à 50 mètres sur la
gauche en montant sur
la D 8. En ce
dimanche, fin d'après midi, les gens sont pressés
de rentrer
chez eux, le cyclo doit resté vigilent face au flot de
voitures ; dommage car
après ces 60 km, j’avais passé une
très bonne journée.
Visualisez
la seconde étape sur "Openrunner"
28
mai 2004
Cette étape, la 3ème dans
l'ordre géographique, l'ai effectuée, en fait, le
28 mai. J'ai profité d'une journée de repos
inespérée pour m'avancer et tester mon
vélo tout neuf, équipé pour la
circonstance.
Dès 7
heures 30, ce vendredi, je quitte Le
Bessat car je sais que la journée sera rude de par
le relief du
parcours dont je ne connais qu'une petite partie.
Sous un
ciel légèrement voilé et face
à un rafraîchissant petit vent du sud,
j'effectue un bon échauffement au Col
du Gand Bois (ou de la République)
où
se trouve une stèle dédiée
à Vélocio
(Paul de Vivie), le père
du
cyclotourisme.
Rapidement
la route nous emmène à la frontière
des départements de La Loire et de La Haute-Loire au Tracol, pile-poil sur
la
ligne de partage. Ici se terminent les 8 cols du
département, qui sont : Cols
des
Aillets, des
Ecorbans, du
Pin Bouchain, de la Croix Cassard,
de la Gachet, de la Barbanche, de la République et le
Tracol.
Petite
incursion en Haute-Loire par Riotord et Les
Sétoux où
s’élève une stèle
à la mémoire de l'équipage
d’un avion américain tombé, quelques
kilomètres plus haut sous le Mont Felletin, pendant la
seconde guerre. Une bonne grimpette m'attend pour arriver au
premier col ardéchois.
Croyant
connaître ce département, je vais
m'apercevoir que l’Ardèche me
réserve
nombre de surprises en routes et paysages exceptionnels. Au Col de la Charousse,
quelqu'un
de plus
hardi que moi aurait pu ajouter les Col
du Fultin et de la Clef à
son
palmarès (ces deux cols
ne sont pas
sur le parcours de la LPE) et
rejoindre le Col du Sapet par une
assez bonne piste en terre, mais ayant un vélo neuf depuis
début mai, je
n'ose tenter l'aventure. N'ayant pas
d'assistance sur cette étape, je ne
peux utiliser un VTT. Ce qui entre autre m’aurait fait gagner
pas mal de
temps tout en respectant la règle du jeu.
Peu importe car cela m'a permis encore une fois
d'admirer le haut de la vallée de
La Cance et de faire la connaissance d'un
"ancien" du village de Bégué
qui, de mémoire, n’a jamais vu un
cycliste arriver par le "chemin de terre". J’ai dû
satisfaire au
traditionnel "canon" de vin de pays (au demeurant
assez bon) avant
de m'arrêter sous un arbre et marauder nombreuses
et succulentes cerises et
repartir vers Saint-Julien Vocance et grimper au Col
des Barraques. Un rapide
aller-retour au Col du Sapet et
laissant Saint-Bonnet
le Froid célèbre
pour… sa foire aux Ceps de
Bordeaux !, je file sur un magnifique plateau en direction de
Saint-Agrève et de Fay-sur-Lignon
(
BFP).
Dans un
paysage sauvage et par une route tortueuse ponctuée de
quelques descentes
et montées
assez raides, me voilà aux
alentours du Mont Mézenc (station
de
ski nordique ardéchoise très prisée)
avec son petit point de neige (nous
sommes fin mai...) et, oh
surprise !
des marmottes.
Quel
soulagement d'arriver à la Croix
des
Boutières. Passé le col, je
découvre le village des Estables où,
trouvant un établissement ouvert,
je vais prendre réconfort et force pour la
suite. Depuis Fay-sur-Lignon, je n’ai
rencontré aucun véhicule, si ce n'est la voiture
d'un
boulanger en arrivant au village et la suite du parcours sera de
même. Cette
partie du trajet en Ardèche restera pour moi un des plus
beaux "coins"
de cette LPE.
Quittant
une large voie peu après Les
Estables, je
m’enfonçe dans
la forêt de
hêtres
et de sapins pour aller voir l’ancienne chartreuse de
Bonnefoy
et faire
un rapide mais rude aller-retour au Col
de la Clède noyé dans des champs de
gentianes naissantes.
Rapidement,
l'arrivée sur l'incontournable Gerbier de Joncs
(sources de la Loire) se fait. Là aussi c'est le
désert, pas âme
qui vive sur ce plateau où des centaines de personnes
viennent acheter les
produits régionaux (souvent industriels) vantés
par de nombreux panneaux le
long de la route. Je suis simplement accueilli par les hennissements de
trois
bourriquots aussi heureux que moi de voir enfin quelqu'un.
Je
sens la
rudesse du relief à la terre pauvre et aux hivers rigoureux
dans ce qu’il me reste
à parcourir. La route ou la piste forestière est
l’unique moyen de circuler le
long du fleuve Loire qui prend de plus en plus de
largeur pourtant si
proche de ses sources. Si Sagnes et
Goudoulet est rapidement rejoint, il n'en sera pas
de même pour arriver à Rieutord.
En effet après un passage sur
la Loire, je dois quitter la piste, indiquée sur le livre de
route, encombrée
de rochers et de troncs d'arbres, pour me rabattre sur le
goudron d'une côte infernale
rejoignant la D 536. Bien sûr ma carte se termine
à cet endroit. Je
dois mon salut à deux
gendarmes
sympathiques s'arrêtant pour me demander si je vais
bien car la fatigue se
fait sérieusement sentir. Ils ont vite fait de me remettre
sur la bonne
voie, je ne suis pas si perdu que je le pensais.
Je passe le Col du Cros du Loup pratiquement
sans
m'en rendre compte. Ce dernier est sans doute plus sur le GR
proche que sur la
route.
Il
me reste environ une bonne vingtaine de kilomètres pour
arriver à mon
but : le Col de la Chavade
sur
la célèbre Nationale
102. En effet il me faut
trouver un endroit où je
pourrai être facilement
"récupéré". Je le suis vers 20 heures,
après 10 heures 35 minutes sur
le vélo, 189 Km et 3160 mètres de
dénivelée positive. Je viens de faire 8
cols sur les 12 à
plus de 1000 mètres qu'offre
l'Ardèche
sur la LPE ; de
1029 m au Col de Crie à
1508 m
à la
Croix des
Boutières.
Bilan
de cette première partie effectuée les 28 mai, 5
et 6 juin :
453 kilomètres,
7970 mètres de
dénivelée positive et
les yeux pleins de magnifiques paysages. La suite sera pour la 1ère
quinzaine de septembre, j’ai hâte d’y
être.
Visualisez
la troisième étape sur "Openrunner"
10
septembre 2004
Aujourd'hui,
je suis de retour au Col
de la Chavade pour continuer et, je pense, finir cette
randonnée des 100 cols
sur la
Ligne de Partage des Eaux.
Après une liaison en voiture au Col de
la Chavade c'est
vers les 13
heures 30 que je me dirige vers le Col
du Pendu pour une
demi-journée de
vélo avec 4 cols sur la LPE.
C’est
assez rapidement que j'arrive à Masméjan,
jusqu'ici la route est plane mais les choses
sérieuses commencent dans la forêt
domaniale de la Chavade pour atteindre le
Col de Pratazanier.
Depuis
le
col, les grimpettes et les descentes se succèdent. Soudain
c'est un plongeon
extraordinaire jusqu’au village de Borne
où l’on remarque seulement son château
en restauration. Ici c'est un autre
monde, la route permet le seul passage d'une voiture, et toujours pas
âme qui
vive, exceptée mon assistance qui essaye
de me doubler dans la
descente.
Qui
dit
descente dit bien sûr remontée. Pour arriver
à Loubaresse la
route
ressemble parfois à un mur mais la pente finit par
s'adoucir jusqu'au Pas
du
Loup. Je suis ici sur les routes
de la célèbre course cyclo
l’Ardéchoise.
Les organisateurs de
cette dernière ont
pris l’habitude d'inscrire le mot "col" sur la
route, parfois
sans
raison, ce qui permet de se situer en cas de doute.
Je
passe
devant une panneau qui a tout l’air d’indiquer un
col, La Croix de la Femme
Morte, ce n'est pas un col. Ce panneau me fait sourire car la
semaine
précédente, je m'entraînais
justement au Col
de la Croix de l’Homme Mort (F-42-1163).
Le
Col du
Chap del Bosc n'est
plus qu'une
formalité avant de plonger sur Saint-Laurent
les Bains, station
thermale ardéchoise réputée.
Tranquillement, par une longue montée
régulière, je
gagne le plateau de Notre-Dame des
Neiges avant de me laisser glisser sur La
Bastide-Puylaurent terme de mon étape. 57 Km et
1290 m de dénivelée.
Le
Col de la
Charousse, des Barraques, du Sapet, de Crie ou de la Batterie, de la
croix des
Boutières, de la Clède,
du Cros du Loup,
de la Chavade, du Pendu, de
Pratazanier, Pas du loup, et du Chap del Bosc.
Visualisez
la quatrième étape sur "Openrunner"
11
septembre 2004
Après
une
bonne nuit, je m'élance aujourd'hui
dans l'intention de rejoindre la Corniche des Cévennes du
côté du
village du Pompidou. Le temps ne
s'annonce pas très beau mais
il n'empêche nullement la pratique du vélo.
En
approche de la montagne du Goulet,
je remarque beaucoup de voies ferrées à
l'abandon et leurs magnifiques
ouvrages.
A
hauteur des Chazeaux, je quitte la
calme D 6
pour rejoindre Le Bleymard
en
passant par le Col du Goulet. Je
suis désormais dans le département de la
Lozère.
Le long de la montée je trouve nombre de voitures en
stationnement ; rien
d'étonnant, la forêt regorge de ces
fameux ceps qui font courir beaucoup
d'amateurs de champignons. Au col, je retrouve "Boul", la
mascotte et
je suis obligé de revêtir un k'way car une pluie
fine fait son apparition ; celle-ci sera présente
pratiquement toute la journée.
Par
la
forêt, Le Bleymard et Le Mazet
sont rapidement
avalés malgré
une pluie froide qui single le visage. Les choses sérieuses
commencent, la
grimpette jusqu'à la station de ski me
réchauffe suffisamment pour tenir un bon
rythme, je suis un peu en retard sur mon planning mais le paysage est
très
beau, il faut le temps de regarder. Je découvre un plateau
alors
que j'imaginais trouver une sévère
côte. Le
Col de Finiels
se montre,
fidèle à sa
réputation, sous la pluie et le brouillard.
Bien
emmitouflé, je descends vers Le
Pont de
Montvert où est prévu le pique-nique
d'aujourd’hui. Tout d'un coup la
pluie cesse et la température remonte
agréablement, il est vrai que j'ai
plongé
de plus de 650 mètres en l’espace de 12 km. Le
brouillard fait son
apparition un peu
avant La Croix de
Berthel et va
aller en à s'épaississant.
A
peu de
distance de la Croix de Berthel se
trouvent, dans "un mouchoir de
poche", le Col de
Malpertuis, le Col de
Chalsio et le
Col de la Baraquette. De ce
dernier, je me souviens que lors d'une
semaine itinérante en tandem
nous avions eu droit à un point
de vue exceptionnel. Mais aujourd'hui rien qu'un
épais
brouillard. En partant
vers Saint-Privas
et Notre-Dame de la
Salette, je ne suis pas
très tranquille,
la visibilité est nulle et je crois entendre des bruits
insolites, comme
de petits
tintements ; des clochettes
?
Chez nous les
voyageurs étaient guidés de
cette façon pour rejoindre les
Jasseries.
Sous une pluie
battante, j'attaque la montée au Col
de
Jalcreste
sur la N 106
très
circulée, j'en prends plein la g… Une
dame très gentille s'arrête
pour me
proposer une place dans son véhicule, quoique assez
tenté dans un premier
temps, je refuse poliment en lui disant que je dois respecter certaines
règles
et que de toute façon le col n'est plus
très loin et je dois y retrouver mon
assistance.
Voyant
l'état de la route, le
panneau et les crottes
de moutons qui vont avec, je devine
l'origine des bruits que je croyais entendre. C'est tout simplement
un immense troupeau de moutons qui rentre d'estive en
direction de Montpellier. J'ai
loupé, là,
un spectacle me dit Monique (mon assistante...). Les
mâles peints en bleu, blanc
et rouge, couverts de rubans et autres décorations
mènent leurs congénères vers
des cieux plus cléments. Eux aussi sont sur la LPE mais sur
le GR,
parallèle aux routes carrossables, et j'entendais les
centaines de
clochettes qu'ils
portent.
La
pluie se fait plus fine mais mouille encore. Il va falloir songer
à trouver un
accueil pour la nuit. Mais le coin
reste sauvage quoique très beau et les
habitations rares. Je quitte
cette infernale N 106 du côté de Cassagnas
où, je pensais trouver un abri.
Arrivant au Plan de Fontmort,
une dizaine de kilomètres après Jalcreste, je me
dis que je suis au col ou pas
très loin.
Je
n'ai guère à chercher ; un peu plus haut
je trouve le panneau du Col
de Fonmort
et je quitte par la
droite la D162 pour la D 13 que je n'espérais plus
trouver. Je sais Barre des
Cévennes près proche. En
effet, à peine 10 Km plus loin, j'y arrive. Le
camping est entièrement occupé
par une bande de joyeux randonneurs marseillais. Et
c'est là, dans
ces rudes régions, que la solidarité parle ;
qu'à cela ne tienne, le
propriétaire met à notre disposition la maison
entière d'un membre de sa
famille… au prix d'une nuit en camping. Chapeau et
un grand merci à ces gens
accueillants. Très belle étape malgré
la pluie, 103 kilomètres
et 2025
mètres de dénivelée.
Visualisez
la cinquième étape sur "Openrunner"
12
septembre 2004
Frais, dispo et surtout sec, me voilà prêt pour
cette nouvelle étape. Aujourd'hui mon
souhait est de franchir l'Aigoual
et
d’arriver à Alzon.
Après avoir
remercié nos charmants hôtes, il me faut, dans un
premier temps, arriver sur le
plateau de La Corniche des Cévennes très
proche du départ. Pour cela il suffit de passer le Col du Rey, le Col
des Faïsses et le Col de
Solpérière qui sont dans les 6 premiers
kilomètres du parcours. Ils sont
déjà sur
le plateau et faciles
d'accès.
Quel
émerveillement que de revoir ces paysages
déjà parcourus lors d’un
voyage en tandem en 2000. Le ciel est encore
très chargé mais la température reste
douce. Je fais une folle descente sur le
village du
Pompidou. Je fais une halte dans un
petit bistrot, toujours tenu par la même vieille dame, encore
admirative de
mes escapades mais qui ne se souvient plus de mon
précédent passage.
– je
vois beaucoup de cyclistes,
me dit-elle.
Heureusement
qu'il reste encore des
cafés tenus par des
personnes dévouées car bientôt, dans
mes sorties, je ne
vais plus trouver
d'établissements ouverts. Ayant un problème avec
ma
carte, je me renseigne.
- Vous
n’êtes pas le seul à demander votre
route. Il vous faut remonter sur la
grand’route, prendre à gauche et
dès
que la descente se termine, tournez à droite et vous irez
vers vos cols.
Sauf
que je ne suis pas allé assez loin sur "la
grand’route", et rien vu… à
gauche. C’est mon problème dans les
descentes, je ne
regarde rien. Toujours
est-il que je me retrouve à Les
Ginestoux en
laissant à ma droite
la route que j’aurais dû prendre.
Sachant
maintenant me situer, je grimpe tranquillement jusqu'au tunnel du
Col
de Marquaires et après un rapide
aller-retour de l’autre côté dudit
tunnel, je replonge pour aller prendre la
route du Col (de)
Salidès. Ce dernier franchi, se terminent ici les
13
cols dans La Lozère sur
la
LPE.
Cols
du Goulet, de Finiels, de la Croix Berthel, de Malpertuis, de la
Barraquette, de Chalsio, de Jalcreste, de Montfort, du Rey, des
Faïsses(ou
Faysses), de Solpérière, du Marquaires et
de
Salidès.
Que
la route est raide, après le pique-nique, pour arriver
à Cabrillac.
Ce village
m'intrigue, en effet ses maisons toutes en pierres,
même les tuiles, sont
intactes et vides de tout occupant.
Un
arrêt au Plo du Four face
à
l’impressionnante montée à
l'observatoire devient nécessaire pour reprendre
quelques forces.
Après une laborieuse ascension, je retrouve mon assistance
et… un
coupe-vent indispensable à cette altitude (1565 m).
Rapidement je quitte le
sommet pour me mettre à l'abri dans la
forêt et passer le Col
de Trépaloup et le Col
de Prat
Peyrot, je suis désormais dans le
département du Gard.
La
tour
de l’observatoire bien à l’abri dans les
sapins, me permet de plonger sur le Col de
Séreyède (en effet, ça y est
raide) et de rejoindre L'Espérou.
Après une erreur d'orientation, je suis
obligé de remonter vers ce village pour
trouver le Col du Minier, juste
avant un aller-retour au Col de Faubel.
Que de forêts par ici, cela devient un peu sinistre parfois.
Mais je n’ai
encore rien vu . La suite confirmera cette impression
d’insécurité ressentie.
Je ne suis pas préparé
à rouler
sur des pistes en terre. Pourtant il
faut y aller...
Dans
cette forêt que je dois traverser, la route
forestière est goudronnée puis en
terre. Je commence à avoir des difficultés car
les pluies des jours
précédents ont sérieusement raviné la
piste. Elle est large et assez lumineuse. Je reste
vigilant car nombres d'indications
figurent sur des panneaux
signalant hameaux ou
colonies de
vacances juste avant le Col de
l'Homme
Mort (Brrr !). Je passe le Col
des
Tempêtes sans vraiment m'en rendre
compte puisque je retrouve plus loin une
route goudronnée, de surcroît
départementale, la D 231.
Quel soulagement ! Content, j’arrive à Alzon,
après 110
kilomètres et 1645 mètres de
dénivelée.
Demain
et les jours suivants, je vais découvrir des paysages et des
parcours inconnus.
Visualisez
la sixième étape sur "Openrunner"
et aussi : Sixième
étape sur "Openrunner"
13
septembre 2004
Pendant
que Monique part pour une visite au Cirque
de Navacelles, je passe le Col de laBarrière. Ici se termine
mon incursion
dans le Gard avec ses 7
cols :
le Col
de Trépaloup, de Prat Peyrot, de la
Serreyède (en option le Col
de Faubel), du Minier, de l’Homme Mort, des
Tempêtes et de
la
Barrière. Mon parcours entre désormais
dans l’Hérault
et l’Aveyron.
Jusqu'ici
le relief est clément. Je suis (suivre) la Ligne de Partage
et coupe les cols.
Premier arrêt au Caylar (BFP) pour
le
coup de tampon à La Poste. En traversant l'A
75, je file vers le Pas des
Gavaches,
le Pas
de la Livre et le
Pas de Licous.
Parti assez tard, sur ces routes tranquilles et plates, je reprends
rapidement
de l'avance. Je pense qu'aujourd'hui je
serai à l'heure
au
pique-nique. A celui de Ceilhes-et-Rocozels nous prenons du bon
temps devant le plan d’eau.
Pendant que "Boul" la mascotte
court après les canards, je scrute
ma carte car le tracé est parfois un
peu flou. Je verrai sur la route.
Je
rentre
dans le Parc régional des Grandes
Causses pour comptabiliser le
Col Vert et le Col
Notre-Dame. Je presse
l'allure car du côté de
Tauriac-de-Camarès
je pense faire un
aller-retour au Col de la Bergère, sur une bonne piste,
pour voir
d’anciennes mines (que je ne verrai pas) et le grand
réservoir d'eau potable d’Avène.
Le tout sur les indications d'un
cyclo de rencontre du côté du Clapier.
Malgré un moment de doute, je
finis par
passer au Col de Lavagnes et au Pas
de Paros Longues.
L'Aveyron
est réputé
par ses élevages
laitiers, notamment de race montbéliarde.
Loin de son berceau d'origine, la Montbéliarde
trouve ici un
relief et des conditions idéales à son
épanouissement. Souvent des cheptels aveyronnais sont aux
premières places dans
divers concours de la race, sans parler de leur participation
à la génétique nationale.
Après
une autre
erreur d'orientation, je reviens au village de Mélagues
pour trouver la petite route qui me mènera
au Col de
l’Hôpital
et
dans la foulée au Col
de Coustel
à "la frontière" des
deux départements. Après consultation de la
carte et du parcours, je fixe le terme de mon étape du
côté de Cambon
car je tiens à faire un
aller-retour au Col de L’Espinouse.
Je compte bien y revenir pour moissonner les cols de la D
180 en direction de Lamalou-les-Bains.
Par
ici,
les vaches disparaissent au profit des chevaux qui broutent dans de
vastes
trouées de la
forêt de résineux. De retour (dans les temps) du
Col de
l’Espinouse, je
m’empresse de traverser la forêt domaniale du
même nom. En arrivant tard
dans les villages, j'ai du mal à trouver les gens
qui gèrent les gîtes. C'est ce
qui nous arrive à Cambon-et-Salvergues.
Après un
coup de téléphone, une personne
nous fixe rendez-vous devant l'église.
C’est Mme le Maire qui se déplace en
personne et qui et nous propose la cure nouvellement
transformée en gîte.
Toujours cette solidarité dans ces régions
sauvages.
Visualisez
la septième étape sur "Openrunner"
14
septembre 2004
Après
une
bonne nuit, s’efface la fatigue accumulée sur
les110 kilomètres et les1615
mètres de dénivelée du magnifique
parcours de la veille. Quelle région superbe
et en consultant la carte, j’y vois de nombreux cols. Je
pense faire un ou deux
détours aujourd’hui pour récolter les
plus proches de la LPE.
Dans
le
brouillard, je grimpe au Col de
Fontfroide très proche,
où
j’assiste à des débats
colériques entre, je
pense, chasseurs et ramasseurs de champignons. Un rapide coup
d'œil à la stèle
de Pierre
Granier, Docteur et
éminent spécialiste du massif
du Somail, me permet de bien me situer. Je repars
rapidement vers Fraïsse-sur-Agout
car au col le ton
monte.
Je
prends plus de temps qu'envisagé en allant cueillir le Col
de la Frajure (Hors trajet LPE)
très au-delà du village. Après avoir
regagné l'itinéraire prévu,
je passe sans m'en rendre compte au Col de
l'Ayrolle avant d'atteindre le Col
de Tribe ou Triby.
Plus
je monte, plus le brouillard s'épaissit et je
tombe nez à nez avec un… panneau,
je suis au Col de la
Bane. A partir
de
cet instant je branche le radar, très
impressionné par la présence de
brouillard dans un coin que je ne connais pas. Cependant
j'aperçois quelques
panneaux directionnels qui me font sourire (Baissecure
ou Baïssescure entre
autres).
Toujours
est-il que je loupe carrément le panneau du Col
du Cabarétou. Je suis heureusement surpris de voir
un totem
dans le coin et je
réalise où je suis.
Il me faut faire demi-tour
pour
aller au Col
de la Barraque (hors LPE).
De
ce dernier, j'avais repéré, sur la
carte, une route qui pourrait me ramener
au Col de Cousines
et au Col de
Thérondel par Le
Soulié (quel
pied !) mais devant un mur de brouillard et contre
la pluie maintenant de la partie, je
préfère faire demi-tour et
revenir au Col du Cabarétou(*).
* Il existe aussi, sous le soleil : Le
Saut de Vézoles
Photo
: Eté 2008 - Philippe Chazottier qui, lui, a
trouvé des
conditions climatiques permettant de visiter les Cousines en coupant
par le Soulié.
Je
file rapidement sur la D
907, la quitte pour monter aux Cousines et Thérondel,
la reprendre et filer sur Brassac
et le Col de Brassac(*).
Je continue par Marthomis et Prouilhe, au Col
du Mas Haut, avant de plonger
(*) faussement pancarté
Col de Tailhos - cf : Clochemele-les-cols
au
dangereux Col de la
Fenille, sous
des trombes d’eau. Je reste un bon moment sous un abribus
à l’entrée de Courniou
pendant que Monique visite Labastide-Rouairoux.
En attendant de
monter au Col des Usclats, je casse
une petite croûte en espérant que la pluie cessera.
Arrêt
forcé aux Verreries-de-Moussans,
une
heure, sous le quai de chargement d'une ancienne usine, pour
cause de… pluie d’orage. Je ne vois pas
passer la voiture suiveuse. Je
continue malgré tout
vers le Col de
Serrières et
pousse
jusqu'au Col de
Salettes
(incursion dans le département de l’Aude).
Ici
se terminent les 15 cols de
l’Hérault en
passant par le Parc des Grandes Causses et celui du
Haut-Languedoc :
Pas des Gavaches, Le Col Vert,
Notre-Dame, le très connu
de la Fontfroide,
de Tribe ou du Triby, de
l’Ayrole, de Bane, du fameux
Cabarétou, du
Thérondel, de Cousines, de Brassac, du Mas Haut, de la
Fenille, des Usclats, et de
Sérières.
Le passage
en Aveyron est aussi
terminé avec
ses cols : Pas de la Livre, Pas de
licous, Col
de Lavagne, Pas
de Paros Longues, Cols
de l’Hôpital et
de Coustel.
Je
retrouve Monique et Boul au sommet du Col
de la Croix de Sous qui se termine par une montée
à 15 %. Je suis gelé
malgré l’effort
violent. Il est temps
de chercher un abri pour la nuit. Nous trouvons un "Accueil
Paysan" dans le tout petit village de Laviale
sur la commune de Castans. Je
pensais bien arriver à
Mazamet. Ce
sera pour demain. Aujourd’hui, seulement 69
kilomètres parcourus, en
partie sous la pluie et 1615 mètres quand même,
de dénivelée.
Visualisez
la huitième étape sur "Openrunner"
15
septembre 2004
La
pluie
cesse de tomber dans la nuit. Notre hôte annonce une belle
journée avec
seulement du brouillard sur le sommet du Pic
de Nore. Je m'élance et
rapidement
je commets encore une fois une erreur d'orientation. Je me
retrouve assez
rapidement à Pradelles-Cabardès,
loupant ainsi le Col de la Prade
sur
la D 112. Un aller-retour me permet
de réparer l'oubli et de monter tranquillement
à ce fameux Pic de Nore.
Montée dans le brouillard épais sans pouvoir
profiter
des points de vue.
Je
prends
peine d'aller au Portail
de Nore,
à
une centaine de mètre de la route en marchant à
côté du vélo. Toujours pas de
point de vue. Je passe le Col del Tap
et descends très vite
sur
Mazamet. Finies les routes
tranquilles,
la D 54 est
singulièrement
trafiquée. Monique ayant repéré la
traversée de Mazamet,
c'est en douceur que je quitte Aussillon
et roule vers Aiguefonde. Dans moins de 25 Km j'en
serai
à ma dernière
difficulté de la journée.
Toujours
dans la forêt, je m'extirpe de la vallée
et soudain dans une trouée, au loin,
j'aperçois une ville que je crois
être Labruguière
mais qui est plutôt Castres,
vu sa
taille. Si je n'avais pas cherché Le
Col
(FR-81-535) je n’aurais rien vu. Le beau temps est de retour
et me donne des
ailes. Trois cents mètres
d'élévation et je suis au Col
de Fontbruno.
Je
m’arrête par respect au monument
dédié aux soldats de toutes armes
tombés
pendant la guerre. Tout au long de mon parcours j'ai eu
l'occasion aussi de
voir beaucoup de
stèles à la mémoire de
résistants qui ont rendu la vie dure aux occupants dans ses
immenses forêts
comme ici dans la Montagne Noire.
Le
col se trouvant 500
mètres plus haut,
je fais vite l'aller et le retour pour reprendre la route
forestière qui doit
me poser à Arfons. Par
des routes en
sous-bois assez sinistres de surcroît, je finis par arriver
au-dessus de Sorèze. Je
suis soulagé d'avoir
traversé cette Montagne Noire
qui
porte bien son nom. Je me laisse glisser vers Revel
en prenant garde aux très nombreux camions desservant une
immense carrière.
Pas de camping
ouvert à Revel et après
renseignements, une personne nous indique au niveau de
Sozèze,
à Durfort,
un gîte susceptible
de nous
recevoir. Les propriétaires du Moulin de
l'Abbé
nous accueillent malgré un rendez-vous prévu. Je
recommande cet
établissement. C'est ainsi que je termine mes 103
kilomètres et leurs 1835
mètres de dénivelée. La nuit sera
bonne.
Un
court passage dans le Tarn qui
m'offre seulement 3 cols : le Col
de la Croix de Sous, del
Tap et de Fontbruno.
Visualisez
la neuvième étape sur "Openrunner"
16
septembre 2004
Je
partage en deux le trajet qui ne reste à
faire. Le but est proche, 19
cols attendent mon passage, soit moins de 190 kilomètres.
Départ
à
une heure acceptable. Longue discussion autour du petit
déjeuner avec nos hôtes
et le temps passe vite. Retour à Revel,
ancienne capitale du meuble, pour rejoindre Soupex
et le Col de Naurouze,
col le plus bas de cette randonnée (194 m). Le relief se
prête à rouler vite
pour récupérer du temps.
Un
arrêt
s’impose à l’obélisque de Riquet (Pierre
Paul de), l’ingénieur
français qui de 1666 à 1681 construisit le Canal
du
Midi.
Au
niveau
de Ségala, je traverse
le Canal du Midi. Je me trouve dans
une
vallée qui ressemble à celle du Rhône,
en plus petit, avec sa nationale : la 113,
ses trains, son TGV, son autoroute et son canal.
Tout
est
calme et douceur. Je prends le temps, de discuter avec un plaisancier
et d’admirer quelques beaux bateaux.
Il
est temps de repartir vers Baraigne
et Cumiès, de jeter un
coup d'œil au
barrage de
la Ganguise et je suis
déjà au Col
de Samson.
L'altitude
remonte un peu et redescend rapidement pour arriver à
Fendeille.
La
route
est à découvert, ce qui me change un peu des
jours précédents. J’ai le loisir,
tout en pédalant, d’admirer de magnifiques
villages comme celui de Lauréo
proche de la D
15.
Je
suis assez vite sur le village de Bellegarde-du-Razès
en direction du Col deMarmajes.
Passant ce dernier, et en vue d’Alaigne
noyé dans les vignes, je surveille
mon compteur qui approche
le 1000ème
kilomètre sur la
LPE.
Approchant
les 90 Km je pense m’arrêter du
côté de Chalabre
car le lendemain j'irai voir le
lac de Montbel. Mais le sort va en décider
autrement. A la sortie de Loupia,
filant allègrement, j'entends un bruit sec.
Je songe au choc d'un
gravier sur le cadre. Il n'en est rien, c'est un
rayon de la roue arrière qui vient d'abandonner
l'étape. Et de surcroît, côté
roue libre. Je continue en direction du Col
d'Ajac mais la roue prend très vite
du voile et frotte sur le patin.
Non
ça ne Rigole* pas
toujours !
Joignant Monique,
je
l'envoie à Limoux
à une vingtaine de kilomètres
d’ici. Pendant ce temps je détends 2 rayons pour
essayer de redresser la roue
et je pars à la recherche de mon prochain objectif. Le
livret n'est pas
très explicite sur l'emplacement du Col d'Ajac. Je file
donc vers La Digne
d'Amont où en effet l’on
m'indique la passe. Le sourire légèrement
narquois
du brave homme ne me mets pas de suite la puce à
l’oreille. J’arrive en plein
dans une propriété privée. En un
instant je viens de parcourir 1500 kilomètres.
C’est avec un très fort accent belge que je me
fais gentiment mais très
fermement reconduire,
avec une remarque
superflue à mon goût : "Est-ce
que tous les
cyclos français sont
illettrés ?"
Je me suis retenu de dire que je ne savais pas lire le belge.
Je savais
encore moins que ces derniers venaient faire des achats si loin de leur
terre.
Monique me récupère au carrefour plus bas. Je
charge ma monture après 95
kilomètres et 1120
mètres de dénivelée.
Elle a trouvé un super grand magasin de cycles à
Limoux (je tairai la marque et le nom
dudit magasin). Il y avait
bien au moins 500 paires de roues avec leurs rayons, sauf le
modèle correspondant à celui de ma
roue.
Cependant une brave caissière, gênée de
me voir éconduit, m’indique l'adresse
d'un petit vélociste derrière la
caserne des pompiers. Je trouve ce dernier. Là
je vais citer son nom car en plus de réparer ma roue, il
m'indique les adresses
d'un super gîte et d’un bon restaurant.
Il s’agit de notre ami Jean Dejean,
vélociste à Limoux et
membre des Cent Cols. Le soir
même
après avoir trouvé le gîte, nous nous
sommes offert un succulent cassoulet
et une non moins bonne
bouteille de blanquette. Le
vélo ce
n'est pas seulement la découverte de beaux
paysages, mais aussi la
gastronomie.
*La Rigole : Petite
rivière qui
coule au Col
de Naurouze.
Visualisez
la dixième étape sur "Openrunner"
17
septembre 2004
En
pleine
forme, je pense, aujourd'hui, finir cette
randonnée. Oubliés les problèmes de la
veille, je repars de mon carrefour avec un petit regard rancunier du
côté d'un
certain col. Les bornes
s'accumulant, il m'en reste
moins de 100 pour en finir.
Hier je n'ai fait que 4 cols.
Tournant
à gauche, je trouve une piste forestière avec une
légère montée au départ.
Par la
suite les cols vont défiler sur 11 kilomètres :
Traversant
rapidement le village d'Ajac,
par
une longue une montée, me voilà au Col
del'Espinas et le comble
pour un
cancre, au Col du Bac !Col
de Saint Benoît, Col del
Tuquet,
Col du Buis et le Col
de Festes.
Après
un arrêt à une stèle
dédiée aux victimes d'un accident
d’hélicoptère lors d’un
transport sanitaire, je me retrouve dans la vallée au Col
des Tougnets. Je passe à Puivert
dominé par son château féodal et arrive
à Nébias,
prends au passage le Col des Bans
et
le Col du Portel et monte
péniblement
au Col de
Coudons
avant de m'engager plus haut sur une piste
forestière pour
trouver le Col du Bélier.
Renseignements pris auprès d'un garde forestier,
je
dois suivre La route des Sapins
pour rejoindre Belvis en descente.
Je galère dur pour
trouver le Pas
du Nègre. Je ne vais pas en direction d'Espezel,
voulant aller à Joucou
prendre le
Pas (de Joucou).
De
retour
dans la vallée je monte au Col des
Rives
et pousse jusqu'à Espezel
pensant
trouver la voiture suiveuse. Personne, je fais demi-tour et me dirige
vers les Gorges du Rebenty.
Je
m'engage dans les gorges. Je retrouve Monique à La Fajolle. Elle discute depuis un bon
moment avec deux anciens du
village (nous n'avons vu qu'eux). Je me joins au
trio. Très heureux de voir des
étrangers, ils nous expliquent leur vie dans ce village et
nous content son
histoire. Autrefois les usines utilisaient la force de l'eau
pour faire tourner
leurs machines. Aujourd’hui il n'y a plus d'ouvriers, il ne
reste que
des retraités comme eux.
Leur situation n’est malheureusement pas unique.
Je ne
m’attarde pas
trop car j’ai une longue montée pour arriver vers
mon avant-dernier col. De
partout il y a de grands alpages où
paissent diverses races de vaches à viande
rustiques. Pendant un moment
un veau et sa mère font route avec moi, sous
l'œil attentif du papa qui
surveille mes gestes. Je connais ce genre de situation, tant que je ne
touche
pas à la mère ou au petit,
rien ne peut
m'arriver. Ne comprenant ni le béarnais, ni le gascon, la
discussion ne
s’éternise pas. Les animaux présents
dans ces alpages sont en majorité de race
gasconne. Avec soulagement, je franchis
»
le Col
du
Pradel à 1673 mètres, à
la
frontière de l'Aude
et de l'Ariège.
J'ai franchi 20 cols
dans le département de l'Aude :
les Col de Salettes, de
la Prade, le Portail de Nore,
les Cols de
Naurouze, de Samson, de Marmajes, d’Ajac,
de l’Espinas, du Bac, de
Saint Benoît, del Tuquet,
du Buis, de
Festes, des Tougnet, des Bans,
de Coudon, du
Portel, du Bélier,
le Pas du Nègre, et le
Col des Rives.
Le
vent se lève, il ne souffle pas dans le sens où
j'en aurais besoin dans la
dernière difficulté. Je plonge très
vite au niveau de La Forge
à 1100 mètres d'altitude. Il me reste 900
mètres
de dénivelée et 11
kilomètres pour m'élever au dernier col de cette
randonnée. Très vite
fatigué, je procède par tranche dans cette fin de
parcours. Cinq km
d'abord, puis 2 par 2.
J’en profite pour m'arrêter à
hauteur d'un ramasseur de racines
de gentiane destinées à un laboratoire.
Devant son air
bougon, je n'engage pas plus loin la conversation.
Je
termine en m’arrêtant 4 fois sur une pente entre
9 et 11 %, préférant regarder derrière
moi les lacets de la route. En
dépassant la
station de ski d'Ascou, je
sais que le but est proche.
En voyant le Port de
Pailhères
et
franchissant son col, je retrouve soudain mes forces et suis
très heureux
d'avoir mené à terme larandonnée
permanente 100 cols sur
la ligne
de partage des eaux Atlantique-Méditerranée.
Deux cols en Ariège et pas des
moindres : le Col du Pradel et le Col
de
Pailhères.
J'ai
parcouru 1181 km, 22 160 mètres de
dénivelée
positive. Resté 75 heures et 45 minutes sur le
vélo. J'ai découvert de magnifiques massifs avec
leurs routes désertes, vu les
sources de grands fleuves et rivières français
(Loire, Tarn, Lot) et
traversé de très
belles forêts de résineux et de feuillus
(châtaignier, hêtre et chêne).
Sur la ligne de partage, le temps est très variable,
côté Atlantique pluie fine
et brouillard, côté
Méditerranée, vent chaud et… soleil.
Ces régions traversées
sont rudes et sauvages mais les gens très accueillants. Un
grand merci à
Monique qui m'a ouvert la route et surtout bichonné.
Lien
pour
openrunner de la 10 et 11ème
étape.
Inno Fernandez