Roses des Sables et Mille Perthuis
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Ligne de Partage des Eaux (panneau)


Une "grenouille" entre deux eaux
Sur la ligne de partage des eaux 

                        
           par Inno Fernandez 




05 juin 2004
Cluny D 980 (panneau de sortie)


Le départ initialement prévu le 1er mai 2004, fut annulé à cause d’une pluie incessante (je profitais pour faire une reconnaissance en voiture des 250 premiers Km). Mon emploi du temps de l’époque ne me laissait que très peu de temps libre. Donc le 5 juin 2004 à 7 heures 30, départ de Cluny en Saône-et-Loire.
Col des Vaux - FR-71-0436





25 Km plus loin, je franchis le premier col de ce parcours sur la Ligne de Partage des Eaux : le Col des Vaux.Col de la Croix d'Auterre - FR-71-0556




La Saône-et-Loire (71) est pauvre en cols ; deux seulement sur la LPE, le deuxième, le Col de la Croix d’Auterre, marque la proximité du département du Rhône(69) et les cols (14) du Haut Beaujolais.Col de Crie - FR-69-0622




Cols entre 500 et 900 mètres, assez faciles d’accès mais avec parfois de forts pourcentages (Col de Patoux). Les plus connus : le Col de Crie
 Col des Echarmeaux - FR-69-0712

et le Col des Echarmeaux. Il est rare de voir par ici les vignobles du (Loire) côté Atlantique et les vallées du Rhône et de l’Ain face à Beaujolais, pourtant très proches. Le parcours de la Ligne de Partage des Eaux traverse les massifs boisés de résineux du plateau où l'on peut voir les cicatrices de l'ouragan de décembre 1999. Ici, c'est le paradis du cycliste, peu de circulation et vue, entre les trouées de la forêt, de la plaine de RoanneVillefranche, côté Méditerranée et bien sûr sur la ville de Lyon.
Col de la Croix des Fourches - FR-69-0776


Retrouvaille avec mon assistance et la mascotte "Boul" au Col des Fourches qui annonce une intrusion dans le département de la Loire. Au Col des Cassettes, un rapide aller-retour pour cueillir le Col de la Croix Paquet et direction le Col des Sauvages.


Les cols du Beaujolais : Col de Champ Juin, de Crie, de Patoux, Croix d’Ajou, des Echarmeaux, de Favardy, Croix Nicelle, de La Cambuse, Croix des Fourches, du Pilon, des Cassettes et pour finir le Col des Sauvages sur la RN 7.

Col de la Croix Casard - FR-42-0865



Un moment dangereux sur la RN 7 où les véhicules se soucient peu d'un cycliste (c'est sur cette partie que j'ai entendu les seuls coups de klaxon de la journée), pour passer le Col du Pin Bouchain et rejoindre le croisement pour rejoindre Violay et la Croix Cazard. Ma première étape s'achèvera à Saint-Martin en Haut, de nouveau dans le Rhône. Une journée de 200 km avec 3540 mètres de dénivelée positive.

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06 juin 2004
Saint-Martin le Haut
Dimanche 6 juin, après avoir passé une soirée à déguster des produits locaux (St-Martin en Haut est une commune du Rhône très riche en productions agricoles en tout genre) et une nuit réparatrice, il faut penser à rejoindre le village du Bessat dans le Pilat. L'étape étant courte et relativement facile, le lever ne se fait pas très tôt. Sous un ciel légèrement couvert et par de petites routes tranquilles, je parcours les montagnes du matin pour rejoindre de nouveau le département de la Loire. Ce dernier va nous offrir ses quatre derniers cols sur la LPE, mais aujourd’hui je n'en franchirai que deux.Saint-Christo en Jarez




Le premier de la journée : le Col de la Gachet, n'est qu’une formalité car il se franchit en descente après avoir traversé Saint-Christo en Jarez, village très agricole, proche de la cité stéphanoise et très prisé des cyclos du coin.Saint-Etienne

De la Gachet en passant par Sorbiers, l'arrivée sur Saint-Etienne se fait rapidement. Le seul problème demeure la traversée de la plus grande ville sur la LPE (
177 480 habitants et plus de 322 000 dans la métropole). Mais le plan joint au livre de route est de toute première qualité. Connaissant très bien cette ville et sachant que celle-ci est difficile à traverser (le comble pour ce qui était la capitale du cycle), le tracé reste près proche de la LPE et évite l’infernal trafic routier (axe Saint-Etienne-Lyon), cependant réduit en ce dimanche.Rochetaillée



Après la sortie de la ville de Terrenoire, je remonte (sur la route) la rivière des Quatre Aiguëes à bon pourcentage et à la sortie de la forêt, je peux apercevoir Rochetaillée et son château féodal, qui n'a rien d’inconnu pour moi puisque j’ai passé toute ma jeunesse dans cette commune.
Le Plateau de la Barbanche (panneau)

Il me reste 10 km et 500 mètres de dénivelée positive pour arriver à mon domicile au Bessat (un km avant la Croix de Chaubouret) mais sur le plateau du Col de la Barbanche, je peux souffler un peu, la fatigue se faisant sentir. Le col géographique se trouve en réalité à 50  mètres sur la gauche en montant sur la D 8. En ce dimanche, fin d'après midi, les gens sont pressés de rentrer chez eux, le cyclo doit resté vigilent face au flot de voitures ; dommage car après ces 60 km, j’avais passé une très bonne journée.

Visualisez la seconde étape sur "Openrunner"  Clic, clic
 28 mai 2004
Cette étape, la
3ème dans l'ordre géographique, l'ai effectuée, en fait, le 28 mai. J'ai profité d'une journée de repos inespérée pour m'avancer et tester mon vélo tout neuf, équipé pour la circonstance.

Aquarelle d'un village





Dès 7 heures 30, ce vendredi, je quitte Le Bessat car je sais que la journée sera rude de par le relief du parcours dont je ne connais qu'une petite partie.
Col de République - FR-42-1161




Sous un ciel légèrement voilé et face à un rafraîchissant petit vent du sud, j'effectue un bon échauffement au Col du Gand Bois (ou de la République) où se trouve une stèle dédiée à Vélocio (Paul de Vivie), le père du cyclotourisme
.
Le Tracol - FR-42-1083


Rapidement la route nous emmène à la frontière des départements de La Loire et de La Haute-Loire au Tracol, pile-poil sur la ligne de partage. Ici se terminent les 8 cols du département, qui sont :
Cols des Aillets, des Ecorbans, du Pin Bouchain, de la Croix Cassard, de la Gachet, de la Barbanche, de la République et le Tracol.Riotord monument aux morts américains




Petite incursion en Haute-Loire par Riotord et Les Sétoux où s’élève une stèle à la mémoire de l'équipage d’un avion américain tombé, quelques kilomètres plus haut sous le Mont Felletin, pendant la seconde guerre. Une bonne grimpette m'attend pour arriver au premier col ardéchois.Col de la Charousse - FR-07-1238
Croyant connaître ce département, je vais m'apercevoir que l’Ardèche me réserve nombre de surprises en routes et paysages exceptionnels. Au Col de la Charousse, quelqu'un de plus hardi que moi aurait pu ajouter les Col du Fultin et de la Clef à son palmarès (ces deux cols ne sont pas sur le parcours de la LPE) et rejoindre le Col du Sapet par une assez bonne piste en terre, mais ayant un vélo neuf depuis début mai, je n'ose tenter l'aventure. N'ayant pas d'assistance sur cette étape, je ne peux utiliser un VTT. Ce qui entre autre m’aurait fait gagner pas mal de temps tout en respectant la règle du jeu.Col des Baraques - FR-07-1072a

Peu importe car cela m'a permis encore une fois d'admirer le haut de la vallée de La Cance et de faire la connaissance d'un "ancien" du village de Bégué qui, de mémoire, n’a jamais vu un cycliste arriver par le "chemin de terre". J’ai dû satisfaire au traditionnel "canon" de vin de pays (au demeurant assez bon) avant de m'arrêter sous un arbre et marauder nombreuses et succulentes cerises et repartir vers Saint-Julien Vocance et grimper au Col des Barraques. Un rapide aller-retour au Col du Sapet et laissant Saint-Bonnet le Froid célèbre pour… sa foire aux Ceps de Bordeaux !, je file sur un magnifique plateau en direction de Saint-Agrève et de Fay-sur-Lignon ( BFP).
Mont Mézenc



Dans un paysage sauvage et par une route tortueuse ponctuée de quelques descentes et montées assez raides, me voilà aux alentours du Mont Mézenc (station de ski nordique ardéchoise très prisée) avec son petit point de neige (nous sommes fin mai...) et, oh surprise ! des marmottes.
Col de la Croix de Boutière - FR-07-1508


Quel soulagement d'arriver à la Croix des Boutières. Passé le col, je découvre le village des Estables où, trouvant un établissement ouvert, je vais prendre réconfort et force pour la suite. Depuis Fay-sur-Lignon, je n’ai rencontré aucun véhicule, si ce n'est la voiture d'un boulanger en arrivant au village et la suite du parcours sera de même. Cette partie du trajet en Ardèche restera pour moi un des plus beaux "coins" de cette LPE.Les Estables





Quittant une large voie peu après Les Estables, je m’enfonçe dans la forêt de hêtres et de sapins pour aller voir l’ancienne chartreuse de Bonnefoy
Col de la Clède - FR-07-1385



et faire un rapide mais rude aller-retour au Col de la Clède noyé dans des champs de gentianes naissantes.
Mont Gerbier de Jonc


Rapidement, l'arrivée sur l'incontournable Gerbier de Joncs (sources de la Loire) se fait. Là aussi c'est le désert, pas âme qui vive sur ce plateau où des centaines de personnes viennent acheter les produits régionaux (souvent industriels) vantés par de nombreux panneaux le long de la route. Je suis simplement accueilli par les hennissements de trois bourriquots aussi heureux que moi de voir enfin quelqu'un.
Route de montagne

Je sens la rudesse du relief à la terre pauvre et aux hivers rigoureux dans ce qu’il me reste à parcourir. La route ou la piste forestière est l’unique moyen de circuler le long du fleuve Loire qui prend de plus en plus de largeur pourtant si proche de ses sources. Si Sagnes et Goudoulet est rapidement rejoint, il n'en sera pas de même pour arriver à Rieutord. En effet après un passage sur la Loire, je dois quitter la piste, indiquée sur le livre de route, encombrée de rochers et de troncs d'arbres, pour me rabattre sur le goudron d'une côte infernale rejoignant la D 536. Bien sûr ma carte se termine à cet endroit. Je dois mon salut à deux gendarmes sympathiques s'arrêtant pour me demander si je vais bien car la fatigue se fait sérieusement sentir. Ils ont vite fait de me remettre sur la bonne voie, je ne suis pas si perdu que je le pensais. Je passe le Col du Cros du Loup pratiquement sans m'en rendre compte. Ce dernier est sans doute plus sur le GR proche que sur la route.
Col de la Chavade - FR-07-1266

Il me reste environ une bonne vingtaine de kilomètres pour arriver à mon but : le Col de la Chavade sur la célèbre Nationale 102. En effet il me faut trouver un endroit où je pourrai être facilement "récupéré". Je le suis vers 20 heures, après 10 heures 35 minutes sur le vélo, 189 Km et 3160 mètres de dénivelée positive. Je viens de faire 8 cols sur les 12
à plus de 1000 mètres qu'offre l'Ardèche sur la LPE ; de 1029 m au Col de Crie à 1508 m à la Croix des Boutières.

Compteurs de vélo




Bilan de cette première partie effectuée les 28 mai, 5 et 6 juin :
453
kilomètres, 7970 mètres de dénivelée positive et les yeux pleins de magnifiques paysages. La suite sera pour la 1ère quinzaine de septembre, j’ai hâte d’y être.


Visualisez la troisième étape sur "Openrunner"  Clic, clic



10 septembre 2004 

Aujourd'hui, je suis de retour au Col de la Chavade pour continuer et, je pense, finir cette randonnée des 100 cols sur la Ligne de Partage des Eaux.
Col du Pendu - FR-07-1435




Après une liaison en voiture au Col de la Chavade c'est vers les 13 heures 30 que je me dirige vers le Col du Pendu pour une demi-journée de vélo avec 4 cols sur la LPE.Forêt domaniale de Ptratazanier (pancarte)




C’est assez rapidement que j'arrive à Masméjan, jusqu'ici la route est plane mais les choses sérieuses commencent dans la forêt domaniale de la Chavade pour atteindre le Col de Pratazanier.
Borne




Depuis le col, les grimpettes et les descentes se succèdent. Soudain c'est un plongeon extraordinaire jusqu’au village de Borne où l’on remarque seulement son château en restauration. Ici c'est un autre monde, la route permet le seul passage d'une voiture, et toujours pas âme qui vive, exceptée mon assistance qui essaye de me doubler dans la descente.

Pas du Loup - FR-30-1198

Qui dit descente dit bien sûr remontée. Pour arriver à Loubaresse la route ressemble parfois à un mur mais la pente finit par s'adoucir jusqu'au Pas du Loup. Je suis ici sur les routes de la célèbre course cyclo l’Ardéchoise. Les organisateurs de cette dernière ont pris l’habitude d'inscrire le mot "col" sur la route, parfois sans raison, ce qui permet de se situer en cas de doute.
Sablières Croix de la Femme Morte



Je passe devant une panneau qui a tout l’air d’indiquer un col, La Croix de la Femme Morte, ce n'est pas un col. Ce panneau me fait sourire car la semaine précédente, je m'entraînais justement au Col de la Croix de l’Homme Mort (F-42-1163).
Col du Chap del Bosc - FR-07-1181


Le Col du Chap del Bosc n'est plus qu'une formalité avant de plonger sur Saint-Laurent les Bains, station thermale ardéchoise réputée. Tranquillement, par une longue montée régulière, je gagne le plateau de Notre-Dame des Neiges avant de me laisser glisser sur La Bastide-Puylaurent terme de mon étape. 57 Km et 1290 m de dénivelée
.

Le Col de la Charousse, des Barraques, du Sapet, de Crie ou de la Batterie, de la croix des Boutières, de la Clède, du Cros du Loup, de la Chavade, du Pendu, de Pratazanier, Pas du loup, et du Chap del Bosc.

Visualisez la quatrième étape sur "Openrunner"  Clic, clic


11 septembre 2004 Viaduc ferroviaire dans les Cévennes




Après une bonne nuit, je m'élance aujourd'hui dans l'intention de rejoindre la Corniche des Cévennes du côté du village du Pompidou. Le temps ne s'annonce pas très beau mais il n'empêche nullement la pratique du vélo. En approche de la montagne du Goulet, je remarque beaucoup de voies ferrées à l'abandon et leurs magnifiques ouvrages.Forêt domaniale du Goulet

A hauteur des Chazeaux, je quitte la calme D 6 pour rejoindre Le Bleymard en passant par le Col du Goulet. Je suis désormais dans le département de la Lozère. Le long de la montée je trouve nombre de voitures en stationnement ; rien d'étonnant, la forêt regorge de ces fameux ceps qui font courir beaucoup d'amateurs de champignons. Au col, je retrouve "Boul", la mascotte et je suis obligé de revêtir un k'way car une pluie fine fait son apparition ; celle-ci sera présente pratiquement toute la journée
.
Col de Finiels - FR-48-1541

Par la forêt, Le Bleymard et Le Mazet sont rapidement avalés malgré une pluie froide qui single le visage. Les choses sérieuses commencent, la grimpette jusqu'à la station de ski me réchauffe suffisamment pour tenir un bon rythme, je suis un peu en retard sur mon planning mais le paysage est très beau, il faut le temps de regarder. Je découvre un plateau alors que j'imaginais trouver une sévère côte. Le Col de Finiels se montre, fidèle à sa réputation, sous la pluie et le brouillard.
Col de la Croix Berthel - FR-48-1088



Bien emmitouflé, je descends vers Le Pont de Montvert où est prévu le pique-nique d'aujourd’hui. Tout d'un coup la pluie cesse et la température remonte agréablement, il est vrai que j'ai plongé de plus de 650 mètres en l’espace de 12 km. Le brouillard fait son apparition un peu avant La Croix de Berthel et va aller en à s'épaississant.

Brouillard sur la ligne de Partage des eaux
A peu de distance de la Croix de Berthel se trouvent, dans "un mouchoir de poche", le Col de Malpertuis, le Col de Chalsio et le Col de la Baraquette. De ce dernier, je me souviens que lors d'une semaine itinérante en tandem nous avions eu droit à un point de vue exceptionnel. Mais aujourd'hui rien qu'un épais brouillard. En partant vers Saint-Privas et Notre-Dame de la Salette, je ne suis pas très tranquille, la visibilité est nulle et je crois entendre des bruits insolites, comme de petits tintements ; des clochettes
? Chez nous les voyageurs étaient guidés de cette façon pour rejoindre les Jasseries.Col de Jalcreste - FR-48-0833


Sous une pluie battante, j'attaque la montée au
Col de Jalcreste sur la N 106
très circulée, j'en prends plein la g… Une dame très gentille s'arrête pour me proposer une place dans son véhicule, quoique assez tenté dans un premier temps, je refuse poliment en lui disant que je dois respecter certaines règles et que de toute façon le col n'est plus très loin et je dois y retrouver mon assistance.


Attention mouton au carrefourVoyant l'état de la route, le panneau et les crottes de moutons qui vont avec, je devine l'origine des bruits que je croyais entendre. C'est tout simplement un immense troupeau de moutons qui rentre d'estive en direction de Montpellier. J'ai loupé, là, un spectacle me dit Monique (mon assistante...). Les mâles peints en bleu, blanc et rouge, couverts de rubans et autres décorations mènent leurs congénères vers des cieux plus cléments. Eux aussi sont sur la LPE mais sur le GR, parallèle aux routes carrossables, et j'entendais les centaines de clochettes qu'ils portent.


Plan de Fontmort (pancarte)

La pluie se fait plus fine mais mouille encore. Il va falloir songer à trouver un accueil pour la nuit. Mais le coin reste sauvage quoique très beau et les habitations rares. Je quitte cette infernale N 106 du côté de Cassagnas où, je pensais trouver un abri. Arrivant au Plan de Fontmort, une dizaine de kilomètres après Jalcreste, je me dis que je suis au col ou pas très loin.


Plan de Fontmort - FR-48-0896Je n'ai guère à chercher ; un peu plus haut je trouve le panneau du Col de Fonmort et je quitte par la droite la D162 pour la D 13 que je n'espérais plus trouver. Je sais Barre des Cévennes près proche. En effet, à peine 10 Km plus loin, j'y arrive. Le camping est entièrement occupé par une bande de joyeux randonneurs marseillais. Et c'est là, dans ces rudes régions, que la solidarité parle ; qu'à cela ne tienne, le propriétaire met à notre disposition la maison entière d'un membre de sa famille… au prix d'une nuit en camping. Chapeau et un grand merci à ces gens accueillants. Très belle étape malgré la pluie, 103 kilomètres et 2025 mètres de dénivelée.

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12 septembre 2004 Col du Rey - FR-48-0987


Frais, dispo et surtout sec, me voilà prêt pour cette nouvelle étape. Aujourd'hui mon souhait est de franchir l'Aigoual et d’arriver à Alzon. Après avoir remercié nos charmants hôtes, il me faut, dans un premier temps, arriver sur le plateau de La Corniche des Cévennes très proche du départ. Pour cela il suffit de passer le Col du Rey, le Col des Faïsses et le Col de Solpérière qui sont dans les 6 premiers kilomètres du parcours. Ils sont déjà sur le plateau et faciles d'accès.
Une route dans les Cévennes




Quel émerveillement que de revoir ces paysages déjà parcourus lors d’un voyage en tandem en 2000. Le ciel est encore très chargé mais la température reste douce. Je fais une folle descente sur le village du
Le Pompidou

Pompidou.
Je fais une halte dans un petit bistrot, toujours tenu par la même vieille dame, encore admirative de mes escapades mais qui ne se souvient plus de mon précédent passage
.
       je vois beaucoup de cyclistesme dit-elle.

Heureusement qu'il reste encore des cafés tenus par des personnes dévouées car bientôt, dans mes sorties, je ne vais plus trouver d'établissements ouverts. Ayant un problème avec ma carte, je me renseigne.

- Vous n’êtes pas le seul à demander votre route. Il vous faut remonter sur la grand’route, prendre à gauche et dès que la descente se termine, tournez à droite et vous irez vers vos cols.

Sauf que je ne suis pas allé assez loin sur "la grand’route", et rien vu… à gauche. C’est mon  problème dans les descentes, je ne regarde rien. Toujours est-il que je me retrouve à Les Ginestoux en laissant à ma droite la route que j’aurais dû prendre.


Col du Marquaires (Tunnel) - FR-48-0961

Sachant maintenant me situer, je grimpe tranquillement jusqu'au tunnel du Col de Marquaires et après un rapide aller-retour de l’autre côté dudit tunnel, je replonge pour aller prendre la route du Col (de) Salidès. Ce dernier franchi, se terminent ici les 13 cols dans La Lozère sur la LPE.

Cols du Goulet, de Finiels, de la Croix Berthel, de Malpertuis, de la Barraquette, de Chalsio, de Jalcreste, de Montfort, du Rey, des Faïsses(ou Faysses), de Solpérière, du Marquaires et de Salidès.


Plo du Four




Que la route est raide, après le pique-nique, pour arriver à Cabrillac. Ce village m'intrigue, en effet ses maisons toutes en pierres, même les tuiles, sont intactes et vides de tout occupant.
Un arrêt au Plo du Four face à l’impressionnante montée à l'observatoire devient nécessaire pour reprendre quelques forces.

Observatoire météorologique du Mont Aigoual



Après une laborieuse ascension, je retrouve mon assistance et… un coupe-vent indispensable à cette altitude (1565 m). Rapidement je quitte le sommet pour me mettre à l'abri dans la forêt et passer le Col de Trépaloup et le Col de Prat Peyrot, je suis désormais dans le département du Gard.
Col de la Serreyrède - FR-30-1299

La tour de l’observatoire bien à l’abri dans les sapins, me permet de plonger sur le Col de Séreyède (en effet, ça y est raide) et de rejoindre L'Espérou. Après une erreur d'orientation, je suis obligé de remonter vers ce village pour trouver le Col du Minier, juste avant un aller-retour au Col de Faubel. Que de forêts par ici, cela devient un peu sinistre parfois. Mais je n’ai encore rien vu . La suite confirmera cette impression d’insécurité ressentie. Je ne suis pas préparé à rouler sur des pistes en terre. Pourtant il faut y aller...

PlaqueDans cette forêt que je dois traverser, la route forestière est goudronnée puis en terre. Je commence à avoir des difficultés car les pluies des jours précédents ont sérieusement raviné la piste. Elle est large et assez lumineuse. Je reste vigilant car nombres d'indications figurent sur des panneaux signalant hameaux ou colonies de vacances juste avant le Col de l'Homme Mort (Brrr !). Je passe le Col des Tempêtes sans vraiment m'en rendre compte puisque je retrouve plus loin une route goudronnée, de surcroît départementale, la D 231. Quel soulagement ! Content, j’arrive à Alzon, après 110 kilomètres et 1645 mètres de dénivelée. 

Demain et les jours suivants, je vais découvrir des paysages et des parcours inconnus.

Visualisez la sixième étape sur "Openrunner"  Clic, clic  

et aussi : Sixième étape sur "Openrunner"  



13 septembre 2004
Col de la Barrière - FR-30-0809



Pendant que Monique part pour une visite au Cirque de Navacelles, je passe le Col de laBarrière. Ici se termine mon incursion dans le Gard avec ses 7 cols : le Col de Trépaloup, de Prat Peyrot, de la Serreyède (en option le Col de Faubel), du Minier, de l’Homme Mort, des Tempêtes et de la Barrière. Mon parcours entre désormais dans l’Hérault et
l’Aveyron.
Le Caylar





Jusqu'ici le relief est clément. Je suis (suivre) la Ligne de Partage et coupe les cols. Premier arrêt au Caylar (BFP) pour le coup de tampon à La Poste. En traversant l'A 75, je file vers le Pas des Gavaches,
Pas de la Livre - FR-12-0859





le Pas de la Livre et le Pas de Licous. Parti assez tard, sur ces routes tranquilles et plates, je reprends rapidement de l'avance. Je pense qu'aujourd'hui je serai à l'heurePique-nique au plan d'eau




au pique-nique. A celui de Ceilhes-et-Rocozels nous prenons du bon temps devant le plan d’eau. Pendant que "Boul" la mascotte court après les canards, je scrute ma carte car le tracé est parfois un peu flou. Je verrai sur la route.
Parc Naturel Régional des Grands Causses (panneau)

Je rentre dans le Parc régional des Grandes Causses pour comptabiliser le Col Vert et le Col Notre-Dame. Je presse l'allure car du côté de Tauriac-de-Camarès je pense faire un aller-retour au Col de la Bergère, sur une bonne piste, pour voir d’anciennes mines (que je ne verrai pas) et le grand réservoir d'eau potable d’Avène. Le tout sur les indications d'un cyclo de rencontre du côté du Clapier. Malgré un moment de doute, je finis par passer au Col de Lavagnes et au Pas de Paros Longues.
Vaches au champ


L'Aveyron est réputé par ses élevages laitiers, notamment de race montbéliarde. Loin de son berceau d'origine, la Montbéliarde trouve ici  un relief et des conditions idéales à son épanouissement. Souvent des cheptels aveyronnais sont aux premières places dans divers concours de la race, sans parler de leur participation à la génétique nationale.

Col de l'Hopital - FR-12-0883b




Après une autre erreur d'orientation, je reviens au village de Mélagues pour trouver la petite route qui me mènera au Col de l’Hôpital


Col de Coustel - FR-12-0883a


et dans la foulée au Col de Coustel à "la frontière" des deux départements. Après consultation de la carte et du parcours, je fixe le terme de mon étape du côté de Cambon car je tiens à faire un aller-retour au Col de L’Espinouse. Je compte bien y revenir pour moissonner les cols de la D 180 en direction de Lamalou-les-Bains.
Chevaux

Par ici, les vaches disparaissent au profit des chevaux qui broutent dans de vastes trouées de la forêt de résineux. De retour (dans les temps) du Col de l’Espinouse, je m’empresse de traverser la forêt domaniale du même nom. En arrivant tard dans les villages, j'ai du mal à trouver les gens qui gèrent les gîtes. C'est ce qui nous arrive à Cambon-et-Salvergues. Après un coup de téléphone, une personne nous fixe rendez-vous devant l'église. C’est Mme le Maire qui se déplace en personne et qui et nous propose la cure nouvellement transformée en gîte. Toujours cette solidarité dans ces régions sauvages.

Visualisez la septième étape sur "Openrunner"  Clic, clic



14 septembre 2004

Après une bonne nuit, s’efface la fatigue accumulée sur les110 kilomètres et les1615 mètres de dénivelée du magnifique parcours de la veille. Quelle région superbe et en consultant la carte, j’y vois de nombreux cols. Je pense faire un ou deux détours aujourd’hui pour récolter les plus proches de la LPE.Col de Fontfroide - FR-34-0972

Dans le brouillard, je grimpe au Col de Fontfroide très proche, où j’assiste à des débats colériques entre, je pense, chasseurs et ramasseurs de champignons. Un rapide coup d'œil à la stèle de Pierre Granier, Docteur et éminent spécialiste du massif du Somail, me permet de bien me situer. Je repars rapidement vers Fraïsse-sur-Agout car au col le ton monte.

Je prends plus de temps qu'envisagé en allant cueillir le Col de la Frajure (Hors trajet LPE) très au-delà du village. Après avoir regagné l'itinéraire prévu, je passe sans m'en rendre compte au Col de l'Ayrolle avant d'atteindre le Col de Tribe ou Triby.


Col de la Bane - FR-34-1003

Plus je monte, plus le brouillard s'épaissit et je tombe nez à nez avec un… panneau,  je suis au Col de la Bane. A partir de cet instant je branche le radar, très impressionné par la présence de brouillard dans un coin que je ne connais pas. Cependant j'aperçois quelques panneaux directionnels qui me font sourire (Baissecure ou Baïssescure entre autres).

Sculpture près de l'auberge du Cabarétou


Toujours est-il que je loupe carrément le panneau du Col du Cabarétou. Je suis heureusement surpris de voir un totem dans le coin et je réalise où je suis. Il me faut faire demi-tourUn Cent Col au col de la Baraque - FR-34-0954

pour aller au Col de la Barraque (hors LPE). De ce dernier, j'avais repéré, sur la carte, une route qui pourrait me ramener au Col de Cousines et au Col de Thérondel par Le Soulié (quel pied !) mais devant un mur de brouillard et contre la pluie maintenant de la partie, je préfère faire demi-tour et revenir au Col du Cabarétou(*).
* Il existe aussi, sous le soleil : Le Saut de Vézoles


Photo : Eté 2008 - Philippe Chazottier qui, lui, a trouvé des conditions climatiques permettant de visiter les Cousines en coupant par le Soulié. Col de Brassac - FR-34-0574



Je file rapidement sur la D 907, la quitte pour monter aux Cousines et Thérondel, la reprendre et filer sur Brassac et le Col de Brassac(*). Je continue par Marthomis et Prouilhe, au Col du Mas Haut, avant de plonger

(*) faussement pancarté Col de Tailhos - cf : Clochemele-les-cols


Col de la Fenille - FR-34-0489


au dangereux Col de la Fenille, sous des trombes d’eau. Je reste un bon moment sous un abribus à l’entrée de Courniou pendant que Monique visite Labastide-Rouairoux. En attendant de monter au Col des Usclats, je casse une petite croûte en espérant que la pluie cessera.Col de Serières - FR-34-0678
Arrêt forcé aux Verreries-de-Moussans, une heure, sous le quai de chargement d'une ancienne usine, pour cause de… pluie d’orage. Je ne vois pas passer la voiture suiveuse. Je continue malgré tout vers le Col de Serrières et pousse  jusqu'au Col de Salettes (incursion dans le département de l’Aude)
.

Ici se terminent les 15 cols de l’Hérault en passant par le Parc des Grandes Causses et celui du Haut-Languedoc : Pas des Gavaches, Le Col Vert, Notre-Dame, le très connu de la Fontfroide, de Tribe ou du Triby, de l’Ayrole, de Bane, du fameux Cabarétou, du Thérondel, de Cousines, de Brassac, du Mas Haut, de la Fenille, des Usclats, et de Sérières.


Le passage en Aveyron est aussi terminé avec ses cols : Pas de la Livre, Pas de licous, Col de Lavagne, Pas de Paros Longues, Cols de l’Hôpital et de Coustel.

Col de la Croix de Sous - FR-11-0893

Je retrouve Monique et Boul au sommet du Col de la Croix de Sous qui se termine par une montée à 15 %. Je suis gelé malgré l’effort violent. Il est temps de chercher un abri pour la nuit. Nous trouvons un "Accueil Paysan" dans le tout petit village de Laviale sur la commune de Castans. Je pensais bien arriver à Mazamet. Ce sera pour demain. Aujourd’hui, seulement 69 kilomètres parcourus, en partie sous la pluie et 1615 mètres quand même, de dénivelée.

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15 septembre 2004

Pic de Nore (panneau)

La pluie cesse de tomber dans la nuit. Notre hôte annonce une belle journée avec seulement du brouillard sur le sommet du Pic de Nore. Je m'élance et rapidement je commets encore une fois une erreur d'orientation. Je me retrouve assez rapidement à Pradelles-Cabardès, loupant ainsi le Col de la Prade sur la D 112. Un aller-retour me permet de réparer l'oubli et de monter tranquillement à ce fameux Pic de Nore. Montée dans le brouillard épais sans pouvoir profiter des points de vue.Portail de Nore - FR-11-1153b





Je prends peine d'aller au Portail de Nore, à une centaine de mètre de la route en marchant à côté du vélo. Toujours pas de point de vue. Je passe le Col del Tap et descends très vite
Mazamet (panneau d'entrée)




sur Mazamet. Finies les routes tranquilles, la D 54 est singulièrement trafiquée. Monique ayant repéré la traversée de Mazamet, c'est en douceur que je quitte Aussillon et roule vers Aiguefonde. Dans moins de 25 Km j'en serai à ma dernière difficulté de la journée.
Col de Fontbruno - FR-81-0880



Toujours dans la forêt, je m'extirpe de la vallée et soudain dans une trouée, au loin, j'aperçois une ville que je crois être Labruguière mais qui est plutôt Castres, vu sa taille. Si je n'avais pas cherché Le Col (FR-81-535) je n’aurais rien vu. Le beau temps est de retour et me donne des ailes. Trois cents mètres d'élévation et je suis au Col de Fontbruno
.

Monument aux morts

Je m’arrête par respect au monument dédié aux soldats de toutes armes tombés pendant la guerre. Tout au long de mon parcours j'ai eu l'occasion aussi de voir beaucoup de stèles à la mémoire de résistants qui ont rendu la vie dure aux occupants dans ses immenses forêts comme ici dans la Montagne Noire. Le col se trouvant 500 mètres plus haut, je fais vite l'aller et le retour pour reprendre la route forestière qui doit me poser à Arfons. Par des routes en sous-bois assez sinistres de surcroît, je finis par arriver au-dessus de Sorèze. Je suis soulagé d'avoir traversé cette Montagne Noire qui porte bien son nom. Je me laisse glisser vers Revel en prenant garde aux très nombreux camions desservant une immense carrière.

Revel Saint-Ferreol (panneauà


Pas de camping ouvert à
Revel et après renseignements, une personne nous indique au niveau de Sozèze, à Durfort, un gîte susceptible de nous recevoir. Les propriétaires du Moulin de l'Abbé nous accueillent malgré un rendez-vous prévu. Je recommande cet établissement. C'est ainsi que je termine mes 103 kilomètres et leurs 1835 mètres de dénivelée. La nuit sera bonne.

 Un court passage dans le Tarn qui m'offre seulement 3 cols : le Col de la Croix de Sous, del Tap et de Fontbruno.

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16 septembre 2004

Je partage en deux le trajet qui ne reste à faire. Le but est proche, 19 cols attendent mon passage, soit moins de 190 kilomètres.Col de Naurouze - FR-11-0194



Départ à une heure acceptable. Longue discussion autour du petit déjeuner avec nos hôtes et le temps passe vite. Retour à Revel, ancienne capitale du meuble, pour rejoindre Soupex et le Col de Naurouze, col le plus bas de cette randonnée (194 m). Le relief se prête à rouler vite pour récupérer du temps.
Obélisque à Pierre-Paul Riquet






Un arrêt s’impose à l’obélisque de Riquet (Pierre Paul de), l’ingénieur français qui de 1666 à 1681 construisit le Canal du Midi.
Canal du Midi à Ségala




Au niveau de Ségala, je traverse le Canal du Midi. Je me trouve dans une vallée qui ressemble à celle du Rhône, en plus petit, avec sa nationale : la 113, ses trains, son TGV, son autoroute et son canal.
Canal du Midi (port)




Tout est calme et douceur. Je prends le temps, de discuter avec un plaisancier et d’admirer quelques beaux bateaux.
Col de Samson - FR-11-0317a




Il est temps de repartir vers Baraigne et Cumiès, de jeter un coup d'œil au barrage de  la Ganguise et je suis déjà au Col de Samson. L'altitude remonte un peu et redescend rapidement pour arriver à Fendeille.
Lauréo




La route est à découvert, ce qui me change un peu des jours précédents. J’ai le loisir, tout en pédalant, d’admirer de magnifiques villages comme celui de Lauréo proche de la
D 15.
Kilomètre 1000, sur la ligne de Partage des eaux




Je suis assez vite sur le village de Bellegarde-du-Razès en direction du Col deMarmajes. Passant ce dernier, et en vue d’Alaigne noyé dans les vignes, 
je surveille mon compteur qui approche le 1000ème kilomètre sur la LPE. Col d'Ajac - FR-11-0268


Approchant les 90 Km je pense m’arrêter du côté de Chalabre car le lendemain j'irai voir le lac de Montbel. Mais le sort va en décider autrement. A la sortie de Loupia, filant allègrement, j'entends un bruit sec. Je songe au choc d'
un gravier sur le cadre. Il n'en est rien, c'est un rayon de la roue arrière qui vient d'abandonner l'étape. Et de surcroît, côté roue libre. Je continue en direction du Col d'Ajac mais la roue prend très vite du voile et frotte sur le patin. La Rigole
Non ça ne Rigole* pas toujours ! Joignant  Monique, je l'envoie à Limoux à une vingtaine de kilomètres d’ici. Pendant ce temps je détends 2 rayons pour essayer de redresser la roue et je pars à la recherche de mon prochain objectif. Le livret n'est pas très explicite sur l'emplacement du Col d'Ajac. Je file donc vers La Digne d'Amont où en effet l’on m'indique la passe. Le sourire légèrement narquois du brave homme ne me mets pas de suite la puce à l’oreille. J’arrive en plein dans une propriété privée. En un instant je viens de parcourir 1500 kilomètres. C’est avec un très fort accent belge que je me fais gentiment mais très fermement  reconduire, avec une remarque superflue à mon goût : "Est-ce que tous les cyclos français sont illettrés ?" Je me suis retenu de dire que je ne savais pas lire le belge. Je savais encore moins que ces derniers venaient faire des achats si loin de leur terre. Monique me récupère au carrefour plus bas. Je charge ma monture après 95 kilomètres et 1120 mètres de dénivelée. Elle a trouvé un super grand magasin de cycles à Limoux (je tairai la marque et le nom dudit magasin). Il y avait bien au moins 500 paires de roues avec leurs rayons, sauf le modèle correspondant à celui de ma roue. Cependant une brave caissière, gênée de me voir éconduit, m’indique l'adresse d'un petit vélociste derrière la caserne des pompiers. Je trouve ce dernier. Là je vais citer son nom car en plus de réparer ma roue, il m'indique les adresses d'un super gîte et d’un bon restaurant. Il s’agit de notre ami Jean Dejean, vélociste à Limoux et membre des Cent Cols. Le soir même après avoir trouvé le gîte, nous nous sommes offert un succulent cassoulet et une non moins bonne bouteille de blanquette. Le vélo ce n'est pas seulement la découverte de beaux paysages, mais aussi la gastronomie.

*La Rigole : Petite rivière qui coule au Col de Naurouze.

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17 septembre 2004
Cimetière de bornes kilométriques



En pleine forme, je pense, aujourd'hui, finir cette randonnée. Oubliés les problèmes de la veille, je repars de mon carrefour avec un petit regard rancunier du côté d'un certain col. Les bornes s'accumulant, il m'en reste moins de 100 pour en finir. Hier je n'ai fait que 4 cols.
Col de Festes - FR-11-0677



Tournant à gauche, je trouve une piste forestière avec une légère montée au départ. Par la suite les cols vont défiler sur 11 kilomètres : Traversant rapidement le village d'Ajac, par une longue une montée, me voilà au Col del'Espinas et le comble pour un cancre, au Col du Bac !Col de Saint Benoît, Col del Tuquet, Col du Buis et le Col de Festes.
Col de Coudons - FR-11-0883
Après un arrêt à une stèle dédiée aux victimes d'un accident d’hélicoptère lors d’un transport sanitaire, je me retrouve dans la vallée au Col des Tougnets. Je passe à Puivert dominé par son château féodal et arrive à Nébias, prends au passage le Col des Bans et le Col du Portel et monte péniblement au Col de Coudons avant de m'engager plus haut sur une piste forestière pour trouver le Col du Bélier. Renseignements pris auprès d'un garde forestier, je dois suivre La route des Sapins pour rejoindre Belvis en descente. Je galère dur pour trouver le Pas du Nègre. Je ne vais pas en direction d'Espezel, voulant aller à Joucou prendre
le Pas (de Joucou).

Col des Rives - FR-11-0907



De retour dans la vallée je monte au Col des Rives et pousse jusqu'à Espezel pensant trouver la voiture suiveuse. Personne, je fais demi-tour et me dirige vers les Gorges du Rebenty.
Gorges de Rebenty


Je m'engage dans les gorges. Je retrouve Monique à La Fajolle. Elle discute depuis un bon moment avec deux anciens du village (nous n'avons vu qu'eux). Je me joins au trio. Très heureux de voir des étrangers, ils nous expliquent leur vie dans ce village et nous content son histoire. Autrefois les usines utilisaient la force de l'eau pour faire tourner leurs machines. Aujourd’hui il n'y a plus d'ouvriers, il ne reste que des retraités comme eux. Leur situation n’est malheureusement pas unique.
Vaches

Je ne m’attarde pas trop car j’ai une longue montée pour arriver vers mon avant-dernier col. De partout il y a de grands alpages où paissent diverses races de vaches à viande rustiques. Pendant un moment un veau et sa mère font route avec moi, sous l'œil attentif du papa qui surveille mes gestes. Je connais ce genre de situation, tant que je ne touche pas à la mère ou au petit, rien ne peut m'arriver. Ne comprenant ni le béarnais, ni le gascon, la discussion ne s’éternise pas. Les animaux présents dans ces alpages sont en majorité de race gasconne. Avec soulagement, je franchis
» Col du Pradel - FR-09-1673


le Col  du Pradel à 1673 mètres, à la frontière de l'Aude et de l'Ariège. J'ai franchi 20 cols dans le département de l'Aude : les Col de Salettes, de la Prade, le Portail de Nore, les Cols de Naurouze, de Samson, de Marmajes, d’Ajac, de l’Espinas, du Bac, de Saint Benoît, del Tuquet, du Buis, de Festes, des Tougnet, des Bans, de Coudon, du Portel, du Bélier, le Pas du Nègre, et
le Col des Rives.
Racines de gencianes

Le vent se lève, il ne souffle pas dans le sens où j'en aurais besoin dans la dernière difficulté. Je plonge très vite au niveau de La Forge à 1100 mètres d'altitude. Il me reste 900 mètres de dénivelée et 11 kilomètres pour m'élever au dernier col de cette randonnée. Très vite fatigué, je procède par tranche dans cette fin de parcours. Cinq km d'abord, puis 2 par 2. J’en profite pour m'arrêter à hauteur d'un ramasseur de racines de gentiane destinées à un laboratoire. Devant son air bougon, je n'engage pas plus loin la conversation.
Port de Pailhères - FR-09-2001
Je termine en m’arrêtant 4 fois sur une pente entre 9 et 11 %, préférant regarder derrière moi les lacets de la route. En dépassant la station de ski d'Ascou, je sais que le but est proche. En voyant le Port de Pailhères et franchissant son col, je retrouve soudain mes forces et suis très heureux d'avoir mené à terme larandonnée permanente 100 cols sur la ligne de partage des eaux Atlantique-Méditerranée. Deux cols en Ariège et pas des moindres : le Col du Pradel et le
Col de Pailhères.
Compteurs finaux sur la ligne de Partage des Eaux
J'ai parcouru 1181 km, 22 160 mètres de dénivelée positive. Resté 75 heures et 45 minutes sur le vélo. J'ai découvert de magnifiques massifs avec leurs routes désertes, vu les sources de grands fleuves et rivières français (Loire, Tarn, Lot) et traversé de très belles forêts de résineux et de feuillus (châtaignier, hêtre et chêne). Sur la ligne de partage, le temps est très variable, côté Atlantique pluie fine et brouillard, côté Méditerranée, vent chaud et… soleil. Ces régions traversées sont rudes et sauvages mais les gens très accueillants. Un grand merci à Monique qui m'a ouvert la route et surtout bichonné.
Lien pour openrunner de la 10 et 11ème étape.                                                        
Inno Fernandez        

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