L'accès le plus aisé au massif se fait par
l'autovia
Grenade-Guadix-Baza. En venant de Baza la sortie porte la mention
"Parque Natural de Sierra de Baza".
Mise
en sursis en juillet,
suite à une panne mécanique,
exécutée en août sous les 42
degrés ordinaires
d'une après-midi d'été
andalous et les seulement 39 degrés d'un cycliste
en proie à une bronchite sévère,
la
randonnée tant attendue dans la Sierra de Baza se verra
amputée de tout effort inutile.
UTM : 30 S
509209 4143737
Forces
amoindries, transpiration excessive, efforts
respiratoires qui n'empêchent pas de tousser, me font
privilégier les seuls
trois cols nichés à plus de deux mille
mètres d'altitude ; trois cols qui, au
retour, après antibiotiques et vérifications, se
révéleront n'être plus que deux.
Comme
je vais à l'essentiel, je ne m'attarde pas sur les
instructions concernant la cueillette des champignons
ni
sur le Collado del Buitre à
aller chercher à 1506 mètres d'altitude, sur un
sentier latérale de nature
inconnue.
Départ sentier : UTM : 30 S
511672 4142189
En revanche, comme rien ne réglemente le ramassage des
cols,
UTM : 30 S 512208 4141970
je cueille, au passage, le Collado
del Tardón.
La
route plonge sur l'autre versant, raison
supplémentaire
pour s'en tenir au programme minimum ; le retour ne s'annonce
déjà pas de simple formalité.
Au
niveau d'une
importante aire de stationnement déserte, un embranchement
permet de rallier le
"Centre de Visitantes" de Narváez, sorte de maison du Parc,
entouré
de café, restaurant, gîtes...
Désormais la Sierra de Baza est dépourvue de
route asphaltée
mais un bon réseau de pistes d'exploitation
minière et
forestière permet de pénétrer le
massif.
Le chemin, sans
pente excessive, atteint tout d'abord un col géographique
qui ne donne heureusement droit qu'à
une courte descente.
La
véritable grimpée peut alors commencer
ou presque !
Un
embranchement, à main gauche, longe et accède
à
une aire de détente et pique-nique où une
fontaine
déverse une eau affichée non
potable. Le chemin, sans issue, dessert un refuge.
UTM
: 30
S 513878 4138874
Le panneau "eau non potable" tient-il son
information de la même source que
le suivant qui met en garde contre des plaques de verglas par
40° à
l'ombre ?
Je saurai bientôt si j'ai dérapé
en faisant provision d'un breuvage
que les températures extérieures et
intérieures m'obligent à tester sans attendre.
Huit kilomètres sont sensés séparer le
"Centre de Visitantes" de Narváez du Collado Clarin,
prochain objectif déclaré,
mais comment ne pas jeter un oeil plus haut vers
les futurs sommets à tutoyer ?
La "Ruta de los Prados de
Alta Montaña"
fut ouverte au publique en 1999.
Le massif est recouvert de magnifiques pins sylvestres
de
genévriers et de Sabines rampantes.
La faune typique des écosystèmes
méditerranéens rassemble 100 espèces
d'oiseaux, notamment des rapaces comme les aigles royaux, les vautours,
éperviers, faucons, buses, perdrix, colombes...
On
trouve ici plus 30 espèces de mammifères
à
l'état sauvage, dont sept carnivores (belette,
blaireau, putois, martre, lynx roux, le
renard et la genette) en
plus des cerfs, des sangliers et de chèvres sauvages
auxquels on ne manquera
pas d'ajouter 17 espèces de reptiles et
d'amphibiens, de sorte que dans
cet espace sont répertoriés 30% du total des
espèces ibériques.
Mais à cette heure torride de la journée je porte
seul la responsabilité de
représenter les mammifères carnivores visibles.
Une
pancarte maintenant en vue
confirme,
s'il en était besoin, mon arrivée au Collado
Clarin. Elle incite aussi
à emprunter
un sentier de niveau facile en direction d'un Pozo de la Nieve,
au-dessus duquel je devrais passer... plus tard.
J'apprends sans attendre, que la neige entassée et
compactée en glace durant l'hiver, était
récupérée en été
dans ce Puits d'environ 6 mètres de profondeur et descendue
par les "neveros" et leurs montures, vers Baza et Caniles pour servir
tant à la conservation des aliments qu'à des fins
thérapeutiques.
Le Calar de Santa
Barbara, sommet de la
Sierra de Baza, culmine à 2270 mètres.
Le GPS donne l'objectif à venir, le Collado de la Mina
à 2,83 kilomètres...
à vol d'oiseau et presque en sens opposé.
Il
y a de la virevolte dans l’air.
La dénivelée s'accumule, mais les
prétextes
de pauses instructives, ne manquent pas.
Le
Mirador du Collado del
Toro
détend les jambes et titille l'esprit.
UTM : 30
S 513146 4137804
Je n'ai pas annoté de "Collado del Toro" sur mes cartes
et l'endroit ne présente pas les caractéristiques
les plus indiscutables
d'une passe.
S'agirait-il d'une
autre
appellation du Collado de la Mina vers lequel la piste se hisse ?
Mais
le Collado de la Mina est
déjà connu
localement sous l'appellation "Prado del Rey" ;
on
ne
prête qu'aux riches, mais quand même !
La
dénomination "Collado de la Mina", telle qu'elle figure
sur les cartes, s'explique : "L'exploitation
minière dans la Sierra de Baza est l'une des plus
anciennes activités économiques
importantes, enracinées dans l'histoire de l'occupation
humaine de la région"
Nous
savons même qu'à l'époque romaine
l'activité minière d'extraction d'or et de plomb
y a été importante.
Vers
1910, la plupart des mines de la Sierra de Baza sont dans les
mains de la Société
Française des Mines de la
Sierra de Baza, créée
par un certain baron Bernard !
Certes, je ne parviens pas à recouper ces informations
"historiques" que les vestiges d'extraction minière
présents sur le terrain ne contredisent pas.
Le
Collado
de la Mina, quelles
que puissent en être ses autres appellations, est enfin
atteint.
Hors épisode bronchitique, son ascension le classe dans les
"plus de
2000" faciles à franchir.
Plus
de 2000" pour
lesquels j'entends consacrer les faibles forces en présence.
La poursuite du passage
suivant exige de ne pas dévier
sans
toutefois s'interdire de
consulter
les panneaux d'information implantés aux embranchements
intermédiaires. Je n'ai pas noté ce Collado del
Resinero qui semble pourtant aisé à rejoindre,
d'autant que je soupçonne a posteriori, son chemin
d'accès de franchir un Collado
de Fonfría dont il est maintes fois question sur
le site du Parc.
Mon
objectif plus modeste reste de rallier le
Puerto
Palomas.
Dans
le prolongement, mais à
seulement 1875 mètres d'altitude, je ne m'abaisse pas
à aller chercher le
Puerto de los Tejos.
Je me concentre sur l'essentiel, ou du moins sur ce que je crois
l'être...
Retour, donc, au...
Collado de
la Mina, pour emprunter à
main gauche,(ici, à droite)
UTM : 30
S 513185
4136504
une piste de calibre inférieur
menant,
dans un premier temps, à la "Casa del Pozo de la
Nieve".
UTM : 30
S 512752 4136720
Le
Pozo de la Nieve est un exemple des plus significatifs d'une
activité industrielle dépassée par la
technologie
moderne. L'avènement du froid industriel a rendu
obsolète
la fabrication hivernale de glace en altitude.
Ce puits de neige est remarquable de par sa conservation, sa position
ombragée et surtout son accessibilité.
Sous
la maison, mais au-dessus du puits de neige, le chemin
continue
à perdre les quelques mètres qui font
qu'il atteint le
Collado del Sabinar sous
le seuil fatidique des 2000 mètres (1988). Je n'en prend
conscience
qu'en rédigeant ce compte-rendu ! Jusqu'alors, je le croyais
à 2011 mètres, hauteur d'un sommet tout
proche.