Dans le trajet de Nîmes au Vigan, les
municipalités de Sommières, Quissac, Sauve,
Saint-Hippolyte et Sumène sont venus saluer le ministre.
Il
y avait foule aux abords des gares, et le ministre a été accueilli aux
cris de : "Vive la République !"
Les fanfares de Sommières et de Quissac ont joué La Marseillaise et
l'hymne russe, qui ont été très applaudis.
marque son cinquième kilomètre,
devant la terrasse couverte
du restaurant de l'ancienne gare.
Le train repartait
au nord-ouest,
laissant se détacher, à sa gauche,
lavoie de
desserte d'un quai accolé à la halle
aux
marchandises,
aujourd'hui détruite.
Il
s'éloignait en direction de la gare de Saint-Hippolyte-du-Fort.
La voie verte qui a pris place sur la
plate-forme ferroviaire délaissée,
plonge en tranchée dans une descente dans
laquelle aucun train ne se serait laissé entraîner.
Les
convois, au sortir de l'emprise de la gare de Sauve, enjambaient le
"chemin départemental n° 182 de Sauve à Canaulès" sur le tablier
d'un
pont-rail, Photo du 21 avril 2017
détruit en deux temps, Photo du 21 avril 2017
au
profit de l'élargissement de l'actuelle "route
de Villesèque,
D 182",
La
terre de Valgrand située dans
la commune de Sauve.
En nature de pâture avec bâtiment rural, y compris la partie sud
du
numéro 228 en nature de terre labourable et dont la contenance totale
est de huit hectares soixante-six ares quarante centiares.
Cette
partie se trouve entre la ligne du
chemin de fer
et
le chemin de Sauve à Durfort.
Lors de la construction du chemin de
fer, le "chemin
d'intérêt commun n° 17",
Lors
de la 3ème session du Conseil général du Gard de 1877, il
avait été
réémis le vœu pour l'élargissement de
ce chemin n° 17, de Sauve à
Durfort, dans
sa
partie comprise entre Fontbouillens et le pont de Crespenoux (sic),
n'ayant pas reçu un commencement d'exécution, le Conseil insiste pour
que MM. les Agents - Voyers fassent au plus tôt les études nécessaire
pour l'élargissement dont il s'agit.
Par
pont de Crespenoux (sic) on a voulu,
sans doute, désigner Photo du 08 mai 2017
le pont
du chemin de fer
jeté
sur le ruisseau de ce nom à
proximité du point de croisement de la voie ferrée et du chemin vicinal.
peut se
porter, à gauche, sur "La Vigne d'Or", un des
nombreux mas isolés de la commune de
Conqueyrac.
Champ
de démonstration pour la culture de la vigne
Le comité d'étude et le comice agricole ont créé, d'un commun accord, en 1886, le
domaine de Claris, appartenant
à M. F. Valette, maire de Conqueyrac et
agriculteur distingué, un champ de démonstration
destiné à la culture de la vigne et à celle du blé.
La
partie consacrée à la viticulture est un éboulis provenant des
montagnes jurassiques qui
dominent la vallée
et
composé d'un sol argilo-calcaire, ferrugineux, sur lequel la plupart
des cépages américains prospèrent bien.
Cette
année le champ a été amélioré et agrandi : il possède maintenant
soixante-dix variétés de vitis vinifera et quatre-vingt-cinq espèces ou
variétés de cépages américains.
A
côté du champ de démonstration se trouvent 20 hectares de vignes, qui
permettent de contrôler en grande culture les résultats des collections...
En 1886, il semble donc que le voyageur bravant les
escarbilles à la fenêtre de son "vagon", portait le regard sur une
nature différente de celle d'aujourd'hui.
d'un ponceau
maçonné, sur lequel les trains franchissaient le
PK 32,72*,
*ligne Le Vigan Gallargues
et le ravin de Claris,
à 145,962 mètres d'altitude.
Le
chemin des Cazals, qui avait été détourné vers le passage supérieur des
Claris, opère aujourd'hui une percée vers la voie verte.
ST-HIPPOLYTE-DU-FORT
Suicide.
- Dans l'après-midi, le bruit se répandait que le train de marchandise,
passant dans notre gare à 1 h 30, à destination
de Sauve, avait tué un homme travaillant sur la voie.
Le fait était malheureusement vrai, mais aulieu d'un accident c'est
d'un suicide
qu'il s'agit. Le nommé Gay Alexandre, de Sauve, âgé de 39 ans,
célibataire, en avait assez de la vie et s'est jeté sur lavoie au moment dupassage dutrain.
Le corps dumalheureux Gay a été
sectionné à hauteur des reins. Le
buste a été rejeté d'un coté et les jambes de l'autre. Les autorités,
accompagnées du docteur Ducerf, se sont rendues sur les lieux et n'ontpu que constater le décès... Photo du 08 mai 2017
L'endroit, un temps isolé par un grillage, Photo du 08 mai 2017
n'était pas dénué de dangers, Photo du 08 mai 2017
même en l'absence de trains.
Le wagonnier Saumade qui a reconnule
cadavre, le garde jusqu'à ce que la justice ait fait son information.
L'endroit où a eu lieu le
suicide est sur le territoire de la commune
de Conqueyrac, entre laPaulerie et les Claris au 32 k. 500*.
que le Nivellement Général de la France attribue à un ravin.
Le randonneur, soudain,
s'interroge sur la nature du danger qui le guette.
Le
château
de la Roquette, construit par les seigneurs
de Sauve au 11ème siècle,
devenu repaire de brigands au 17ème siècle,
est détruit sur ordre de Richelieu.
Le danger annoncé ne viendrait donc pas des brigands.
Un habitant de
Saint-Hippolyte m'apporta, un jour de l'année 1868, un
fragment de crâne humain,
découvert, par les ouvriers employés
aux travaux d'étude du chemin de
fer, dans une cavité souterraine, située à quelques mètres
seulement du
Castellas de la Roquette.
Dans
la commune de Conqueyrac, à côté de l'antique manoir de la Roquette, et
à une quinzaine de mètres au-dessus de la rivière du Vidourle,
il
existe une belle grotte, d'un
accès très facile, visitée fréquemment
par les habitants de Saint-Hippolyte et qui, depuis les derniers temps
de l'époque de la pierre polie, a servi souvent d'habitation à l'homme.
Naguère encore, lors des guerres
religieuses dont les
Cévennes furent le théâtre, les protestants y cherchèrent un refuge.
Aussi, pour les empêcher de se réunir dans ce lieu retiré, l'autorité
locale fit-elle boucher l'ouverture de la grotte.
On lit, en effet, ce qui suit, dans un vieux registre des délibérations
du Conseil de Saint-Hippolyte :
Photo du 08 mai 2017
"L'an
mil sept cent un,
et le jeudi
huit septembre, le Conseil assemblé
devant M. Jean Bedoir, viguier et maire de la ville, approuve
le paiement fait par le sieur Devillas, consul, de cinq livres, pour
faire fermer l'entrée de la baume de
la Roquette, de l'ordre de MM. le
maire et autres principaux habitants".
La grotte
de la Roquette,
qui a une longueur de 400 mètres environ et qui vient d'être
coupée, près de
l'ouverture, par les travaux du chemin de fer,
présente une série de galeries et de vastes salles, dont le sol est
formé par une puissante couche de limon.
Une
brèche dans la paroi de tranchée, côté opposé, démontre la
coupure en question.
Plusieurs
fois j'ai fait
exécuter des fouilles dans ce dépôt et voici les objets que j'y ai
découvert :
Quelques silex
grossièrement taillés ;
Des
éclats d'ossements de cerf, de sanglier, de bœufet de mouton ;
Des
marques de nombreux foyers ;
Beaucoup
de morceaux de poterie noire ou imparfaitement cuite ;
Les
fragments d'un grand vase ayant la forme d'une calotte sphérique, munie d'anses percées
d'un trou grossièrement fait ;
Une pointe de lance en cuivre
rouge, longue de 11 centimètres et munie d'une douille, pour
recevoir
un manche en bois ;
Un
morceau de cuivre provenant de quelque arme ou instrument ;
Enfin,
une plaque de schiste, sur laquelle un artiste de l'époque a gravé en
creux, probablement avec la pointe d'un silex, une image que nous
croyons être l'emblème du soleil.
Nous
ne pouvons avoir que des notions fort vagues sur les idées religieuses
des premières populations de l'Europe. Si les offrandes aux morts,
pratiquées dès la plus haute antiquité, doivent nous faire supposer
qu'elles croyaient à une autre vie, nous ignorons si elles rendaient un
culte religieux à une divinité quelconque car aucun vestige d'idole n'a
été trouvé, jusqu'àprésent, dans un gisement de l'âge de la pierre...
laisse s'écouler, à l'occasion, des eaux anonymes.
Cependant on a découvert, dans quelques stations lacustres Suisses,
des croissants en terre
cuite, ou en grès, que
M. Keller
et d'autres archéologues attribuent au culte de la lune ; et
quelques
auteurs rapportent au culte du soleil certains signes en cercles
dessinés sur desépées
ou des vases des premiers temps de l'âge du bronze. A notre tour, ne
sommes-nous pas autorisés à croire que l'habitant de la Roquette, qui a
figuré le soleil sur une pierre de schiste, étaitanimé d'un sentiment religieux et rendait ainsi hommage à
l'objet de son adoration ?
Grottes du Vieux-Château et de la
Poterie.
Le
lendemain, je me rendis sur les lieux pour visiter et faire fouiller
cette petite grotte,
à laquelle je donnai le nom de
grotte du Vieux Château, à
cause de sa proximité des ruines de l'antique manoir.
Une seule salle,
de 7 à 8 mètres de longueur, remplie en grande partie par des roches
fragmentées et dont la voûte est tapissée de belles concrétions
calcaires, forme toute la cavité, au fond de laquelle je trouvai la
majeure partie d'un squelette humain.
Malheureusement, le crâne avait
été brisé par les ouvriers et
les autres os étaient engagés, pour la
plupart, dans une couche de stalagmite qui en rendait l'extraction bien
difficile ; j'en retirai néanmoins les deux fémurs et le
maxillaire
supérieur. A côté de ces débris, se trouvaient des éclats d'ossements
de ruminants et des fragments de poterie non cuite appartenant à
différents vases semblables à ceux trouvés à la Roquette... Photo du 08 mai 2017
La verdoyante végétation encerclait
Photo
du 08 mai 2017
unecabane de voiesans
cacher son intention de se l'approprier.
C'était sans compter sur les travaux d'aménagement de la voie verte
qui, ici encore, ont fait place nette.
Il est probable que la grotte du
Vieux-Château a reçu les
dépouilles de plusieurs habitants de la grotte voisine ; aussi je
pense
que, si on enlevait tous les déblais qui couvrent le sol primitif de la
grotte, on trouverait d'autres restes humains et des débris de leur
industrie.
pénétrait
dans une tranchée aux parois
jadis
confortées Photo du 21 avril 2013
mais insuffisamment Photo du 08 mai 2017
pour ne
pas crouler sous le poids du désintérêt de décennies post-ferroviaires.
Photo du 21 avril 2013
Le seul remède apporté à l'époque fut la pose d'un grillage, aussitôt éventré, qui a
mis
son inutilité au service
de la végétation, Photo du 08 mai 2017
en lui
servant de treille.
Le
grillage, lors de l'aménagement de la voie
verte,
a pris de la hauteur et conserve sa mission protectrice
Voici encore, situé
sur la commune de Saint-Hippolyte-du-Fort, un troisième dolmen sur
lequel M. Adrien Jeanjean veut bien nous donner quelques
renseignements
que nous transcrivons.
Quand
on suit la route départementale de Saint-Hippolyte,
qui gravit le coteau de Rouscassous
où sont plantés quelques oliviers ; après avoir suivi ce rapide
chemin
sur un parcours de 400 mètres, apparaît sur son bord un dolmen en
parfait état de conservation, mais dont malheureusement la sella a été
entièrement vidée. Le Républicain du Gard du 2 mai 1914
rapportait :
Exploits de malfaiteurs
Saint-Hippolyte-du-Fort. - Depuis
quelques temps, les propriétaires de vignes et mazets des environs se
plaignent avec raison de vols fréquents commis sur le sol, sans qu'il
soit possible de mettre la main sur la bande qui opère avec audace et
une sureté inquiétante.
Une fois encore dans la nuit, les propriétés des quartiers de
Rascassols, de l'Abry (Labric)
et de la
Gare ont été mises à sac par les ravageurs qui ont fait main
basse sur tout ce qu'ils ont pu rencontrer.
Des
plantations importantes de pommes de terre, les pois, les asperges, les
artichauts, etc., et en général la petite culture ont été
particulièrement atteint...
Il y a lieu vraiment de
se plaindre
de l'état dans lequel se trouve l'avenue
de la gare de
Saint-Hippolyte. Dans la journée, c'est une
véritable mer
de boue tant sur les trottoirs que sur la chaussée
où
passent les voitures et les camions et pendant la nuit les
piétons ne peuvent s'y aventurer, tellement
l'obscurité y
est complète ; pas le plus petit
réverbère,
pas la moindre lanterne.
Cette
avenue, qui de 80 à 100 mètres
de long, est
privée de tout appareil
d'éclairage, de telle sorte qu'on ne sait
où l'on marche et qu'il est
même difficile de se diriger sur le bâtiment
principal de la gare, dont
la façade n'est éclairée par aucune
lanterne...
Ce constat, les voyageurs du club cévenol, bloqués à Vic-le-Fesc, sans chauffage ni
nourriture, le confirment à leur arrivée tardive à
Saint-Hippolyte : Nous
voilà, dans l'obscurité que la neige éclairait d'une lueur blafarde,
sur le quai extérieur de la gare, pataugeant dans une couche épaisse
de
neige sale, affamés et surtout transis, et interrogeant vainement
l'horizon pour découvrir quelque véhicule. Nous cherchons un refuge
dans la bicoque en bois décorée du nom de buvette, et, tandis que nous
savourons un café plutôt médiocre mais bien chaud et qui nous parut un
nectar divin - tout est relatif ici-bas -,
nous apprenons que
notre
cher collègue et ami M. Louis Périer, vice-président du groupe de
Lasalle, nous a vainement attendus trois heures durant et qu'il est
allé, en désespoir de cause, remiser dans le bourg et télégraphier au
bureau de Lasalle le fâcheux contretemps.
Par mesure de
salubrité, il a été saisi et enfoui
dans le sol, en gare
de notre ville, une certaine quantité de poisson qui ne
présentait pas la fraîcheur désirable
pour
être livré à la consommation.
Le train repartait
à l'ouest,
au
travers de l'emprise
étendue de la gare,
le long de son château
d'eau,
et
se dirigeait vers sa prochaine destination : La Cadière.