l'ex-future halte du village.
Il ne manquait que les rails pour que la voie poursuive en direction de
Trébas... où la gare faisait défaut.
1930
Albi. Préfecture.
26 juillet, à 14 h. 30.
Chemin de fer d'Albi à
Saint-Affrique, partie comprise entre Saint-Juéry et la limite du
département du Tarn.
Lot 4 : parachèvements,
consolidations des
tranchées de Courris : 220.000 fr. Caut.: 3.000 fr. Visa 10
jours avant
l'adjudication par l'ingénieur en chef des ponts et chaussées.
97, boulevard Soult, à Albi.
Soumissions au préfet ou à l'ingénieur en
chef, au plus tard le 25 Juillet, à 17 h. Renseignements :
1 - préfecture (2e division) ;
2 - bureaux du service des ponts et chaussées.
97, boulevard Soult à Albi. Envoi du programme sommaire des travaux
sur demande à l'ingénieur en chef.
1931 Un an et demi plus tard : TRAVAUX
PUBLICS, BATIMENTS
INSTALLATIONS INDUSTRIELLES.
Avis Albi. Préfecture. — 16 janvier, à 14
h 30.
Chemin, de fer d'Albi A Saint-Affrique, partie comprise entre
Saint-Juéry et la limite du département du Tarn.
Lot 4
- parachèvements : assainissement et consolidation de
la tranchée de Cadagors au PK 26,950 :
300.000 fr. Caut. prov. : 5.600 fr ;
défini. :
ll.000 fr.
Renseignements :
1 - préfecture ;
2 - bureaux de l'ingénieur en chef des
ponts et chaussées, 97, boulevard Soult, à Albi.
Pièces
réglementaires, 10 jours avant l'adjudication, à monsieur l'ingénieur
en chef
des ponts et chaussées, 97, boulevard Soult, à Albi.
Sans qu'il n'y ait erreur au niveau des PK, la tranchée en question se
situerait plutôt légèrement après le bâtiment.
La longueur de la ligne a pu varier de
quelques mètres en 34 ans de travaux.
La plate-forme, bordée d'un garde-corps,
ménage des refuges en saillie d'un long mur de soutènement
qui prend fin
face
à un autre mur, qui, lui,
soutient les terrains
pentus susceptibles
A l'image d'Ambialet, Trébas-les-Bains ne semblait guère compter
sur la gare
promise ni sur la pose de rails entre Saint-Juéry et Saint-Affrique.
La station thermale laissait croire qu'elle était desservie par le
chemin de fer départemental d'Albi à Alban.
1925
Trébas-les-Bains
Il y
a dans notre région, dans le Tarn, une source thermale à peu près
ignorée de tout le monde, et qui est pourtant une des plus
précieuses que nous ayons en France, capable de concurrencer
les sources de Baden-Baden en raison de son extrême richesse en
cuivre.
Ce
sont les eaux de Trébas,
les seules eaux cuivreuses de France, dont la vertu thérapeutique très
grande assure notamment des guérisons remarquables dans les maladies de
peau.
Les eaux minérales de
Trébas comprennent 3 sources :
Saint-Roch, Assié et Sainte-Marie. Elles
étaient connues des Romains et employées dès la plus haute antiquité.
Des fouilles pratiquées à Trébas
même ont donné des monnaies, des médailles et autres objets qui en font
foi.
Les bouleversements
survenus dans la région du Tarn pendant la
guerre de Cent ans, puis, pendant les guerres de religion, ont fait
disparaître les traces d'activité. Pourtant, la source
Saint-Roch était renommée dès cette époque pour la guérison rapide des
plaies les plus horribles et même de la lèpre, si commune dans le Midi
de la France.
Vers le milieu
du XVIIIe siècle, les propriétés
curatives des sources furent reconnues et proclamées par
les médecins de la région, et le ministre de la guerre envoya jusqu'au
commencement du XIXe siècle les vieux militaires blessés dans les
guerres de la République ou de l'Empire, trouver leur guérison à Trèbas.
Pendant la
Restauration, la
station fut fréquentée par les grandes familles du Midi. Mais la construction des chemins de fer lui
fut funeste et, tandis que les Pyrénées voyaient s'échafauder leur
fortune, Trébas retomba dans
l'oubli. Seuls les malades de la région
continuent à jouir des bienfaits de ses eaux...
Bien que
devant posséder une station sur la ligne en construction d'Albi au
Vigan, bien que se disant desservi à 6,3 kilomètres - à vol d'oiseau -
par la gare du "Petit Train d'Alban",
Trébas s'estimait, en 1925,
victime de la concurrence des villes d'eaux disposant de leur propre
gare de chemin de fer.
La plate-forme qui aurait dû amener le train à Trébas
vire entre la rivière et le hameau de Bascaud,
commune de Courris.
La
température des eaux de Trébas
est à 16 degrés au
bassin de captation des sources. La
propriété la plus intéressante et la plus importante des eaux de Trébas
c'est leur teneur en cuivre, sous forme de carbonate, dans une
proportion telle qu'on peut les considérer comme les sources les plus
cuivreuses non seulement de France, mais du monde.Le cuivre,
en effet, ne se rencontre, en général, dans les autres eaux minérales,
qu'à l'état de traces non dosables, ou dans des
proportions infinitésimales.
C'est ainsi que la source
des Arceaux de Saint-Christeau contient 0 gramme 0007 de chlorure de
cuivre, tandis que la source de Saint-Roch de
Trébas contient, d'après des
analyses récentes de l'Ecole nationale des
Mines, et du professeur Denigès, de Bordeaux, 0 gr. 0042 de carbonate
de cuivre, qui est indiscutablement le plus assimilable des sels de
cuivre. Les
sources de Saint-Roch ou d'Assié sont cuivreuses, carbonatées,
sodiques ; la source Sainte-Marie, qui présente
les mêmes principes à des doses plus faibles, est
de plus, ferrugineuse. Les
parois des puisards présentent une particularité remarquable ;
elles
se trouvent tapissées en certains endroits, d'incrustations de
teinte verte, onctueuses et épaisses au toucher. Les éponges
utilisées au service des baignoires présentent cette même teinte verte
au bout de quelques jours d'usage. Le réservoir de
la source Assié est
plus particulièrement incrusté d'un enduit jaune brun. Ces dépôts
semblent se rapprocher des conserves que l'on trouve dans les eaux
de Bourbonne-les-Bains et de Bourbon-Larchambault. Les eaux de Trébas
peuvent être administrées en boisson, en bains, irrigations, douches,
pulvérisations. Comme eaux de boisson, elles sont
diurétiques, diaphorétiques, laxatives, toniques et reconstituantes. Elles
stimulent l'appétit
et activent les sécrétions de la peau. Elles ont, en outre. une
action stimulante résolutive et cicatrisante des états inflammatoires
chroniques de la peau et des muqueuses, une
influence modificatrice puissante sur les glandes ulcéreuses ;
enfin, une action profonde sur tout l'organisme, et
principalement sur certains états constitutionnels tels que
l'arthritisme, le rhumatisme, la goutte, la gravelle, la
tuberculose, le
cancer et la syphilis.
Ce qu'il faut retenir surtout de
cette énumération, très rapide, de ces propriétés
thérapeutiques, c'est l'action
prodigieusement efficace des eaux de Trébas dans toutes les affections
cutanées si rebelles, si fréquentes, si pénibles.
Il en est des eaux de
Trébas, comme de bien des
richesses : on ignore
souvent des merveilles qui sont chez soi. J'ai cru bon de présenter à
mes lecteurs une eau minérale remarquable de notre Midi
capable, dans son domaine thérapeutique de concurrencer et de
supplanter des eaux allemandes autrement célèbres dans le monde, et qui
ne les valent pas.
En 1915, on pouvait venir de loin
travailler
sur les chantiers de la ligne d'Albi au Vigan :
Pincé
au moment où il se délectait de pêches et de raisins dans la vigne
d'Auguste Hébréard, propriétaire à Founblanque, commune de
Labastide-de-Lévis,
un jeune homme de 18
à 19 ans, disant se rendre
à Trébas pour travailler aux chantiers
de la ligne du chemin de fer en
construction, exhiba un extrait de naissance.
Pendant que le
propriétaire de la
vigne prenait connaissance de cette pièce, l'individu s'enfuit en
disant : "Vous vouliez me faire prendre, mais vous n'êtes pas assez
dégourdi pour cela".
Cette vigne est
située à 300 mètres environ de l'habitation du
propriétaire. Le voleur étant beaucoup plus jeune et plus leste que le
volé, ce dernier en a été quitte avec un procès-verbal dressé contre
inconnu par la gendarmerie à cheval de Gaillac.
Le 4° lot, comprenantdu pont de Courrisau
pont de Villeneuve-sur-Tarn, sera sous peu prêt pour l'expropriation
des terrains. Il reste seulement à faire les bornages.
Plusieurs
carrières de pierre dure
ont été
découvertes à Courris et à la Cayrillé ; elles
seront d'un grand service pour la construction des divers travaux d'art
de ce lot.
ne partage l'orientation du toit de la maisonnette de la photo aérienne
ancienne.
Le "chemin de Grannouillac" s'embranchait sur celui de Cayrelié en marge du passage à
niveau.
1912
La ville la plus
mirifique dont il était question durant les conversations de la
veillée, c'était Toulouse, que quelques-uns connaissaient.Pour
ce qui est de Paris, sûrement qu'on savait que c'était la capitale du
beau pays de France, mais bien rares, bien privilégiés étaient ceux
qui avaient vu l'immense métropole,
quant au chemin de fer, on n'en
parlait qu'avec crainte et respect comme d'une chose inaccessible ; la
contrée étant tellement accidentée qu'on ne pouvait songer à le faire
venir jusqu'au chef-lieu de canton : Valence.Aujourd'hui,
du reste, les choses en sont restées là.
Seule,
une antique patache dessert les communes riveraines du Tarn, et l'on
met presque une journée entière à franchir la distance qui sépare Albi,
chef-lieu du département, de Trébas,
le modeste hameau où nous allons,
pour le moment, conduire nos
bienveillants lecteurs.La nuit venait... Un vent âpre
et sifflant courbait les branches des peupliers qui bordaient la rive.
Sous
un ciel bas et lourd couraient d'épais nuages s'effritant en lambeaux
de brume à la crête aiguë du mont Saint-André, dont la cime en pain de
sucre se couronnait d'un vieux castel à demi ruiné ; l'ancien
château-fort des comtes de Saint-André qui guerroyèrent sous Charles IX.Une
bise aigre glaçait les os, et, de la rivière grondante montait un épais
brouillard ensevelissant, peu à peu, sous ses voiles, le hameau.
En
hâte, à l'approche du soir, les bergers peureux, les pasteurs
superstitieux, rentraient à l'étable leurs troupeaux, puis venaient
s'asseoir auprès de l'âtre, où flambait un feu vif de souches et de
sarments noueux ; les femmes avec leur quenouille, les hommes une pipe
aux dents, tandis que la ménagère apprêtait le repas.Les
paysans sont d'ordinaire taciturnes : ils ne parlent guère.A
peine, de-ci de-là, un mot bref tombe-t-il de leur bouche, mais ce sont
les filles curieuses qui s'en donnent à raconter sur tous les faits et
gestes de chacun ; sur la robe neuve de Mme la notaire, le bonnet
enrubanné de la demoiselle au maire, et les démêlés domestiques du curé
avec sa vieille gouvernante.De qui s'entretiendrait-on si ce
n'est des trois notabilités du village ? Trébas
n'a qu'une seule rue, à proprement parler, une rue assez large au début
qui grimpe jusque dans les vignes. Non
loin de la rivière, là où commencent les premières habitations, est
située "la Place", autour de laquelle sont les plus belles
maisons, ainsi que l'église.Au
milieu s'élève une croix. C'est le "Calvaire" entouré d'une antique
grille de fer forgé, sur les marches duquel, aux beaux jours de l'été,
viennent s'asseoir les bavardes commères. Et
juste en face, se trouve l'unique auberge du pays, à la
porte de
laquelle se balance cette enseigne naïve :
AU
FRANC ROULIER. On loge à pied et à cheval. Cette auberge est tenue par
une brave femme, restée veuve avec deux enfants, une fille et un
garçonnet qui l'assistent dans son commerce.Une
fois par semaine, les jours de marché à Villeneuve, elle voit quelques
clients, mais le reste du temps, sa maison est vide.La
seule chambre qu'elle ait à louer, pour justifier son enseigne, ne
trouve pas souvent de locataires.
A
2 700 mètres, encore, de Trébas, la plate-forme s'appuie sur
un mur en pierre
en surplomb du Tarn
et en contrebas du village de Gaycre.
Gaycre
est aussi un beau château sur
l'histoire duquel l'on ne conserve que peu de
renseignements historiques. L'on
sait tout de même que vers 1300,
Guillaume-Raymond de Rocadel, co-seigneur de Trébas, était seigneur de
Gaycre et Larroque.
Il
est
inhumé dans l'église de Trébas
ainsi que ses
fils Berenger et Raymond, ce dernier étant chanoine de Lodève. Lorsque
les biens des d'Armagnac furent confisqués par le roi, ce dernier
vendit les seigneuries de Trébas et
de Gaycre à un certain Jean-louis
d'Ax...
Juché sur une butte qui domine la vallée du Tarn,
le château
apparaît comme une massive construction de schiste présentant une
singularité dans le jeu de volumes de sa toiture : le toit en pavillon
du donjon est cantonné de petits combles également en pavillon mais à
la pente plus marquée et amortis par de savoureux épis de faîtage.
Gaycre se compose d'un logis de
forme rectangulaire dont le pignon
vient d'un côté s'appuyer contre une tour carrée ayant certainement en
des temps reculés fait office de donjon, et dont l'autre extrémité est
flanquée sur une de ses façades d'un corps de bâtiment dont le toit en
pavillon se raccorde perpendiculairement à la toiture du logis
principal.
Malgré son allure atypique lui
donnant la physionomie d'un
château de montagne, ainsi que son air fort ancien, Gaycre a dû être
fortement remanié au XVIIIe siècle. Il conserve en tout cas un beau
décor intérieur constitué par de superbes cheminées ainsi que de beaux
plafonds à la française.
et de s'y maintenir au travers des terres de La Terrisse
et de la Bouyssière.
1914
Creusement
de la
tranchée de La Boissière,
commune de Cadix en face de Villeneuve-sur-Tarn, commune de Curvalle.
PRISONNIERS ALLEMANDS.
Un second convoi de prisonniers allemands est arrivé
dans notre ville à destination de Trébas
où ils seront employés comme les précédents aux travaux de construction de
la voie ferrée d'Albi-Saint-Affrique.
Ces prisonniers étaient escortés
par des territoriaux
du 108e. Ils seront logés à
l'établissement des bains de Trébas.
D'Ambialet par Grandval et
Bonneval et suivant une route... qui est, malheureusement, encore à
terminer, le touriste porte ses pas vers Trébas, aux eaux thermales réputées.
Des dizaines de journaux, qui se sont recopiés les uns les autres,
prétendent que lors des terribles inondations de mars 1930, à Trébas,
le pont sur le Tarn a été démoli
et emporté.
On ne trouve nulle part ailleurs, trace de cet événement concernant un
pont qui est toujours là.
Le
projet du cinquième et dernier lot du
Tarn est approuvé ; les terrains
nécessités à l'assiette de la ligne et de ses dépendances sont acquis.
L'adjudication des travaux est fixée au 19 avril
1913.
En
résumé, les travaux d'infrastructure de la ligne dans le
département
du Tarn sont très avancés et il y a tout lieu d'espérer que les travaux
seront totalement terminésen
1916.
On demande bon conducteur de travaux
pour entreprise de chemin de fer. Adresser références et prétentions à
l'entreprise Pierre Jallut, 5e lot
de la ligne Albi à Saint-Affrique à
Trébas (Tarn).
Les
travaux de construction de la ligne d'Albi à Saint-Affrique, pour la
partie comprise dans le Tarn, avaient été divisés en 6 lots, numérotés
1, 2, 2 bis, 3, 4, et 5. Les
travaux sont terminés en ce qui concerne les lots 1, 2, 2 bis et 4. Ils
sont assez avancés et pourront être finis dans un délai d'un an sur les
3° lot, de Marsal à Ambialet (entreprise Denis, du 7 avril 1910)
et 5e lot, de Trébas à la
limite du département (entreprise
Jallut, du 24 avril 1913).
L'ensemble
des travaux devait
être terminé en
1916, d'après les prévisions de M. l'Ingénieur en chef
Aroles,
chargé du service de construction de la ligne.On
voit donc que les hostilités auront retardé ces prévisions d'environ
5 années et que, les adjudications des 2 derniers lots ayant
été faites
respectivement, ainsi que nous le disons plus haut, le 7 avril 1910
et le 24 avril
1913,
époque à laquelle M. Mauriès n'était pas encore né à la vie
politique,
l'intervention de M. Mauriès se produit à la façon des carabiniers
d'Offenbach, au moment où l'œuvre est sur le point d'être achevée.
Pour être nouveau venu à la vie
parlementaire, M. Mauriès connaît l'art
d'enfoncer les portes ouvertes.
Accidents
du travail. — Sur la ligne en construction d'Albi à Saint-Affrique un
ouvrier de l'entreprise Jallut
a été blessé par un éboulement de
terrain, deux autres ont été blessés par une explosion de mine. Ces
derniers ont reçu les soins de M. le docteur Sans et ont été
transportés à l'hôpital d'Albi.