voisin d'un puits. A
Sumène - 24
août 1891 Le conseil
municipal de Sumène est réactionnaire mais il est
à la gare, completavec le jugedepaix.Lesclochessonnent,
lapopulationmasséedevantla gare,crie :"VivelaRépublique!" Le maire se présente au ministre et
prononce quelques paroles. M.leministrerépond :
"Noussavonsquevousêtesconservateur ; maison
n'estréellementconservateur,
que lorsqu'ons'attacheaugouvernement
delaRépubliqueet qu'on essaie defairepénétrerlesidéesqu'ilreprésentedansla
population. Je vous remercie de votrevisite."
Lesconseillersmunicipauxcrient
enchœur :"ViveM.leministre !"
M.Cambon,conseillergénéralréactionnaire,estprésentéàM.Barbey,
qu'il
a demandé à saluer, parM.lecolonelMeynadier,présidentduconseilgénéral.
Lejugedepaix,prononceuneallocution,aunomdupartirépublicaindeSumènequil'adélégué:"Lesrépublicainsunis,dit-il,combattentlebon
combat."
M.Barbey,félicitelesrépublicainsetlesengageàfairelapropagandepourréunirlapopulationautour du drapeaudelaRépublique.
Ladémarcheduconseilmunicipaletduconseillergénéralserait-elleunindice.
Côté cour, le bâtiment
voyageur,
privatisé, reste
desservi
par
une allée
embranchée à l'avenue de la Gare.
La voie verte,
qui prend fin
dans la cour de la gare,
invite
ses pratiquants à visiter Sumène.
Le train
repartait
au nord-est
vers la halle aux
marchandises,
aujourd'hui détruite. Après la
vadrouille insensée du wagon
foudre retrouvé
en gare de la Cadière, une histoire de pommes de terre
nourrit les colonnes des journaux : La
CompagnieP.-L.-M.
avait pris à sa charge, en gare de Fortaizon (sic)
(Gard),
un wagon de pommes
de terre du poids de 5.450 kilos en destination du demandeur
à Sumène ;
en arrivantengare de Sumène,
le pesage fit constater que le wagon ne pesait plus que 5.000 kilos,
d'où une différence de poids de 450 kilos. Pour se soustraire à
la responsabilité de
cette perte, survenue en cours de route, la Compagnie
prétendit que le
tarif spécial P.-V. n° 2, appliqué
à l'expédition dont s'agit, met le
chargement et le déchargement à la charge de
1'expéditeur et du
destinataire ; que l'expéditeur s'est servi d'un wagon plat
et n'a pas
pris les précautions nécessaires pour empêcher les
pommes de terre de passer en partie par dessus bord
par l'effet de la trépidation en cours de route ;
qu'elle décline, dès
lors toute responsabilité sous l'offre de rembourser le
prorata des
frais de transport sur le manquant constaté. Mais le
tribunal de
commerce de Saint-Hippolyte-du-Fort n'a pas suivi ces conclusions. Il
a estimé au contraire que la responsabilité
incombait à la Compagnie
qui devait assurer aux marchandises les soins que comporte leur nature.
Lorsque, comme dans l'espèce, le tarif impose seulement
à l'expéditeur
l'obligation du chargement, le dit expéditeur, qui, par
ailleurs, n'a
pas le droit d'exiger tel ou tel modèle de wagon, a
satisfait à toutes
les obligations qui lui incombent en remettant sa marchandise
simplement "chargée" sur le wagon qui a
été remis dans ce but. La
demande de wagon a dû, en effet, renseigner la compagnie sur
la nature
de la marchandise et
son poids
approximatif ;
il appartient dès
lors à celle-ci de mettre à la
disposition de l'expéditeur un wagon agencé de
manière à lui permettre
d'effectuer son chargement sans avoir à s'occuper du
bâchage ni
d'aucune autre opération non prévue au tarif,
susceptible de suppléer à
l'insuffisance ou
aux
défectuosités du wagon fourni.
Le manquant provenant de ce que les
pommes de terre avaient pu s'ébouler en cours de route, faute d'être
retenues par une bâche ou tout autre aménagement
convenable, a été
mis à la charge de la Compagnie puisqu'elle n'avait
prouvé ni la force
majeure ni le
vice propre.
Le
tribunal la condamna donc à rembourser à
l'expéditeur le prix des 450
kilos manquants et le prorata des frais de transport de ce
même poids.
(Jugement 17
juin 1908).
Lorsque,
par la ligne de chemin de fer de Sommières au Vigan, on
arrive à
Saint-Hippolyte du Fort, la voie, au lieu d'aller directement au Vigan
par Sumène,
fait un crochet, une sorte de digression par le département
de l'Hérault sur Ganges, pour remonter ensuite dans la
direction des
Cévennes.
Le
pays qui jusqu'à Quissac et à Sauve offrait de
jolis paysages prend,
après Pont-d'Hérault, une physionomie
particulièrement sauvage ; la
ligne ferrée côtoie des montagnes, grimpe des
vallées rocheuses ; tantôt
traversant des tunnels,
tantôt
ceinturant en corniche les tranchées et les gorges calcaires
creusées
par le Riotord, un affluent de l'Hérault, pour remonter
jusqu'à Sumène.
Cette
petite commune, chef-lieu de canton de l'arrondissement du Vigan, est
l'un des premiers bourgs du pays cévenol dont il a bien
l'aspect
caractéristique. Le Riotord qui sépare la vieille
ville de la ville
neuve met entre les antiques maisons et les habitations plus
contemporaines comme une limite de galets ;
Mais lorsque l'on va d'un côté à
l'autre de la rivière on est étonné de
retrouver sur les façades des maisons neuves quelque chose
qui semble
emprunté aux constructions d'en face...
est
solidement ancré au sol, pour résister aux
débordements d'un cours d'eau sensible aux aléas
climatiques.
"Le Journal" du 18
octobre 1907
publiait : A Sumène le
pont du chemin de fer est
submergé...
Les trains ne circulent plus sur les lignes d'Alais, d'Aigues-Mortes et
du Vigan.
Le tablier, bordé de garde-corps,
déposait les convois, peu après le
PK 9,62,
*Ligne du Vigan à Gallargues,
à
214,213 mètres d'altitude, sur un autre remblai.
... Toutes
ces bâtisses ont un air de famille et, à
l'exception de quelques
bâtiments isolés on s'aperçoit que
celles-ci sont les petites-filles de
celles-là.
est emprunté
par plusieurs éleveurs qui évitent ainsi la
montée vers le hameau du Castanet. Le
souterrain, d'une
longueur de 1346 mètres,
servirait alors de "draye".
Le
Vigan à Lunel
En 1876, on avait déjà dû
exécuter une
réfection partielle des maçonneries
du souterrain de Sumène.
Cette
réfection, trop partielle peut-être, n'aura pas
empêché :
Février
1917
L'Eboulement du Tunnel de
Sumène
Hier,
après le passage du train arrivant de Nîmes, un
anneau de trois mètres dutunnel de
Sumène
s'est de nouveau effondré.
Le
bruit se répandit rapidement que quatre ouvriers seulement
avaient été
sauvés. Le fait est exact, mais heureusement cinq ouvriers
en tout se
trouvaient à ce poste ; l'un d'eux seul a
été pris par l'éboulement et
n'a été que blessé.
Deux
cents mètres cubes de matériaux encombrent le
tunnel en cet endroit. La
circulation des trains ne sera pas rétablie avant vingt
jours.
27
août 1868 - La
Compagnie a ou va acquérir amiablement près des
deux tiers des
terrains de la partie comprise entre Gallargues et la
Cadière ; le
jugement d'expropriation est déjà rendu pour les
communes de
l'arrondissement de Nîmes, il le sera prochainement pour les
communes
de l'arrondissement du Vigan et du département de
l'Hérault pour
l'enclave de Ganges, et les premiers jurys pourront être
convoqués à la
rentrée des tribunaux.
On
prépare les adjudications qui pourront
être passées en majeure partie avant la fin de
l'année. On a déjà
attaqué d'ailleurs depuis la fin de juillet les travaux
préparatoires
du souterrain de
Sumène par
trois attaques, c'est-à-dire par les deux têtes et
par un puits
intermédiaire.
La crête se redresse
ensuite un peu, porte les hameaux de Castanet et de Pinoch, s'abaisse
au-dessus de Sumène (col
de Cap de Coste), 366 mèt., qui donne
passage à la route de cette ville au Vigan, et sous lequel
est percé le tunnel du chemin de fer.
Dans
le souterrain, les convois effectuaient une très courteintrusion
sur la commune de Saint-Julien-de-la-Nefpuis
revenaient et restaient sur le territoire de Sumène,
jusqu'aux rives de l'Hérault.
Dans la
journée du lundi 4
janvier,
un incendie s'est déclaré dans le hangar
appartenant à la Compagnie des
chemins de fer de la Méditerranée et qui sert
d'abri et d'atelier aux
ouvriers qui travaillent au tunnel
de Sumène. Un manège mû
par un
cheval opérait l'ascension et la descente des ouvriers et
des matériaux au fond du puits allant à la galerie du tunnel
sur le plateau où était
échafaudé cet établissement.
Le
bureau des agents de la Compagnie et de l'entrepreneur des travaux
était situé près du manège,
on suppose que le feu a pris dans ce bureau
et qu'il s'est communiqué de là au hangar
construit en bois.
Il
n'y avait pas de secours possible sur une montagne isolée.
L'incendie a
tout dévoré rapidement. Cinq ouvriers qui
travaillaient dans le fond du
puits ont eu le temps de remonter avant que le manège ne
devînt la
proie des flammes. Le cheval du manège cependant,
effrayé par le feu,
refusait son service et mettait en danger les ouvriers du puits, mais
l'énergie du conducteur a contraint le cheval à
marcher. On n'a à
déplorer qu'une perte matérielle sans autre
accident.
Nous
devons toutefois constater avec regret que ce déplorable
incendie
occasionnera un retard d'un mois, au moins, dans les travaux du souterrain de Sumène.
plus
ou moins visibles depuis la route selon les saisons,
permet l'écoulement des eaux d'un ravin
anonyme.
Les
petites ouvertures près du toit du Mas de Jauverde,
montrent que la ferme a été rehaussée
d'un étage, au XIXème siècle,
pour y accueillir une magnanerie.
à
moins que ce ne soit sa voisine, favorise l'écoulement
d'autres eaux anonymes et mystérieuses.
Que venaient faire ces eaux
au niveau de la bâtisseet,
plus bas,
communiquaient-elles
avec le curieux aqueduc
abandonné aux broussailles, entre la route et
l'Hérault ?
La revue "Sites et Monuments" du premier trimestre 1993,
sous la plume de M. Thierry Ribaldone, publiait
un article concernant Sumène.
L'auteur écrivait : En 1874,
Sumène inaugurait sa gare de voyageurs - signe de
son essor économique -
sur la ligne de chemin de fer Rodez-Lunel, via Le Vigan et Ganges.
Cent-dix-huit
ans plus
tard, la S.N.C.F. fait procéder à
l'enlèvement des voies, vouant à une
dégradation irrémédiable des tunnels
et des viaducs dont la hardiesse
et l'élégance n'ont rien à envier aux
ouvrages de l'Antiquité
gallo-romaine.
Les
raisons évoquées sont toujours les
mêmes : manque de
rentabilité. Et c'est bien là qu'est le
problème. Comment combiner les
impératifs économiques et la sauvegarde d'un
patrimoine devenu inutile
? Photo du 24 mai 2017
Ce patrimoine devenu inutile,
31 ans plus tard, n'a pas eu à souffrir de
dégradations nouvelles.
Au contraire.
Les
convois s'introduisaient sous la voûte du tunnel de Jauverde,
se séparent les routes de Valleraugue
et du Vigan.
192,390 mètres d'altitude
Le26
juillet 1885,
le train
parti de Nîmes à 5 h 06 du matin,
pénétrait sur l'emprise de la gare
de Pont-d'Hérault, Photo du 21 avril 2013
le long d'un quai sécurisé
et s'avançait
devant
le bâtiment
voyageur
où
il était attendu à 8 heures 51.
Côté cour,
en
1900, le service de la gare de
Pont-d'Hérault (pour
Saint-André de
Majencoulès)est fait à tous
les trains par le courrier de Valleraugue. Il dessert en même
temps,
la commune de Saint-André et son bureau de poste.
Dans
l'intérêt du pays, nous appelons
de nos vœux la construction d'une route directe de
Saint-André à
la
gare de Pont-d'Hérault, par la montagne. Tout
le monde y gagnerait. Une
fois faite, si d'ici là le tramway de
Valleraugue à Pont-d'Héraulten projet
n'a pas reçu d'exécution, y trouverait une
installation
facile et une garantie contre les dangers que peuvent faire
naître, sur
la route du bas, les voitures et les troupeaux...
Avant
d'atteindre la cour des voyageurs, la bretelle
d'accès
à la gare se divisait en deux branches, celle de gauche, 20
mètres sous une double construction,