Ce feuilleton relate le
tout premier voyage en
Afrique de l'auteur. Il n'a jamais fait l'objet de
publication mais illustre les paysages et certains lieux dont il
est question dans ses livres.
Nous sommes en décembre de cette même
année 1981.
Je suis redescendu seul, cette fois, au volant d'une ID 20 acquise
auprès d'une
autorité française célèbre.
J'ai
quitté Agadez, comme aujourd'hui, en début de
soirée pour trouver loin de la ville un endroit paisible
pour
passer la nuit. De tergiversation en tergiversation j'ai
garé la
voiture hors de la route, la nuit tombée. Enfin seul !
Le matin : oh surprise !
Je me trouve installé dans
un campement touareg, où
cette nuit, me dit-on,
il
est né un enfant. Il est né un petit veau.
Des événements qui se fêtent par une
invitation à partager la calebasse.
Mais, n'anticipons pas. Revenons à ce début
d'année, au "choc des civilisations", pas celui de Samuel
Huntington, le
nôtre.
Le choc de notre civilisation des robinets à tous les
étages, avec celle de la corvée d'eau,
à pieds ou
à dos d'âne,
le choc de notre civilisation du toujours plus vite, toujours plus
confortable, toujours plus de gadgets, avec celle de la 2
Zébus décapotable,
le choc de notre civilisation du gratte-ciel avec celle,
terre-à-terre, de la hutte.
La réserve de viande
sur pattes
est bien maigre.
Au royaume des zébus décharnés, nos
modestes
provisions embarquées font figure de festins. La conscience
que
nous avons de nos privilèges ne nous empêche pas
de nous
méfier de la "tornade blanche",
phénomène
météorologique propre à
débarrasser la
table d'un pique-nique avant même le dessert.
J'ai lu que, quand on
rencontre les grands baobabs,
que, conjointement, apparaissent les grandes termitières, et
qu'on ne trouve plus le
cram-cram, on quitte le
Sahel pour la savane arborée.
Le cram-cram : herbacée épineuse qui s'accroche
partout et principalement aux habits.
Nous, nous quittons la route pour faire campement commun
avec le
"petit Suisse", sa Niva 4/4 et son WC chimique. Les
Français qui
se rendent au Cameroun en
2 Ch, l'accompagnent.
Cette
nouvelle rencontre avec nos compagnons d'un bout de désert
nous
permettra-t-elle d'arrêter enfin le lieu de notre
destination ?
Si nous décidons de poursuivre nos
pérégrinations
au-delà du Niger, quelles formalités
indispensables nous
faudra-il encore accomplir ?
La R6 goûtera-t-elle la chaleur communicative de nos
éventuels projets ?
Vous le saurez, peut-être, en suivant le vingt-huitième
épisode du Paris-Dakar du Pauvre